Faut-il donc débaptiser nos écoles, à Vigneux et ailleurs ?…
J’ai un ami facebouquien qui, tous les jours, infatigablement, s’indigne contre tout ce qui va à l’encontre de ses idées et de ses principes politiques. C’est un grand humaniste ! Nous sommes du même âge et avons certainement baigné, durant notre jeunesse, dans les mêmes eaux idéologico-politique, et sans doute partageons nous encore un certain nombre de références intellectuelles et culturelles acquises dans les années 60. De celles qui ont marqué toute une génération de jeunes gens qui naïvement croyaient que changer la vie rimait avec le désir de révolution et qui, pour les plus réalistes d’entre eux, les ont troquées pour les 140 et quelques propositions d’un François Mitterand nouvellement converti au socialisme tricolore… De cette époque, mon ami facebouquien a conservé une forme d’esprit militant, qu’il tient pour une vertu, et chaque jour que la nature fait, dans sa virginale page, il livre un combat contre le mal en l’agrémentant cependant de quelques vidéos musicales des années 60-70. Hier, par exemple, il s’emportait véhémentement contre ce pauvre maire de Vigneux, et en quels termes, au motif qu’il venait de donner le nom d’Yves Duteil à une école maternelle entièrement rénovée qui antérieurement s’appelait Louise Michel. » Une insulte à l’intelligence, des élus atteint de sénilité profonde… » s’étranglait-il !… Que de grands bébés de cette petite ville, ne soient plus sous l’égide symbolique d’une institutrice anarchiste, communarde, et franc maçonne, admirable femme au demeurant dont il n’est pas question ici d’en taire ou d’en contester le rôle et les leçons dans l’histoire de leur émancipation, comme dans celle des victimes de l’injustice sociale , faut-il le préciser, lui est en effet proprement insupportable ; il ne faudrait pas le pousser très fort non plus pour qu’il en vienne à considérer les auteurs de cet attentat contre la République comme de vulgaires voyoux méritant la correctionnelle ! Je pourrais gentiment lui faire remarquer que de nombreuses autre écoles dans de nombreuses autres cités portent le nom de Pierre Perret sans que cela ait pour autant soulevé l’ire collective de leurs habitants et celle des gardiens auto proclamés de l’ordre symbolique républicain et national. Mais je doute qu’il m’entende, comme je remarque aussi, en passant, son silence éloquent devant le spectacle désolant donné par les rues des communes du 93, notamment, honorant certains chefs progressistes aux mains tachées du sang de leur peuple ou celui d’une célèbre station de métro parisien au nom évocateur d’un maréchal soviétique qui n’avait rien d’un petit père tranquille . Mais voilà, pour en revenir à notre petite et édifiante histoire, Yves Duteil , comme d’autres autres amis facebouquiens le font agressivement et grossièrement remarqué , aurait voté, je ne sais plus en quelle année… pour un dénommé Jacques Chirac ! A suivre ainsi la pensée de ces esprits torquémadiens, qui voient et traquent quotidiennement et partout la figure de la malpensance politique, ce pauvre et gentil Duteil aurait commis un acte qui déshonorerait tout artiste digne de ce nom et démontrerait indiscutablement son abscence totale de talent… Devant tant de petitesses et de bêtises que nous donnent à voir baptiseurs et débaptiseurs de tout acabit, je me demande finalement si le plus simple, le plus consensuel et le plus édifiant pour nos enfants et ados ne serait pas de débaptiser les écoles, collèges et lycées pour ne laisser sur leur fronton, comme la loi sur la refondation de l’école le prévoie, que la devise de la République le drapeau tricolore et le drapeau européen… Ce qui, faut-il ici le rappeler, était considéré, il n’y pas si longtemps encore par de nombreux » amis facebouquiens « , avant que Monsieur Peillon , et sa loi, ne l’impose à tous les établissements, comme une initiative rétrograde et dangereusement nationaliste… Pour le drapeau, en tout cas !
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