Gagnant ou perdant la présidentielle, le PS ne peut pas ne pas miser sur Hollande. | Contre-Regard.com
Reconnaissons au moins à J.C Cambadélis une grande lucidité. Il sait correctement analyser les rapports de puissance dans un champ politique : la qualité première de dirigeants du PS passés et formés, comme lui, à l’école « trotskiste » – tendance Lambert. Qu’encore aujourd’hui, le patron du PS considère, même après l’onde de choc provoquée par la publication d’un livre de confidences de François Hollande qui ressemble à une forme de suicide personnel – et donc collectif pour le PS et la Gauche – qu’il n’y a pas d’alternative à la candidature du président sortant, est, de mon point de vue, parfaitement fondée.François Hollande est de fait celui qui, au PS, ne rassemble pas le plus, certes, mais qui, néanmoins, divise le moins : la seule résultante de force qui compte… en politique. Sa « ligne », sinon sa personne, se situe en effet au centre de gravité du parti et de son électorat. De sorte que, au pire – ou au mieux ! – battu à la présidentielle – s’il se présentait et gagnait la primaire de la petite gauche –, la conséquence¹ en serait de purger la gauche de son quinquennat. Ainsi Valls, Montebourg, Aubry … , auraient les « mains propres et libres » pour prendre et refonder un parti en miettes – ce que plus personne ne cache et ne conteste aujourd’hui. Deuxième hypothèse : le président sortant décide de « passer la main ». Le match se jouerait alors entre Valls et Montebourg. Mais une primaire en forme de traquenard pour les deux. Pour le premier ministre surtout ! Loin du coeur militant de son propre parti, il n’a aucun intérêt à s’y présenter. Son intérêt serait plutôt de laisser Montebourg s’y « brûler » : la Présidentielle perdue, pris en tenaille par Mélenchon engrangeant sur sa gauche, et Macron sur sa droite… il pourrait difficilement se prétendre légitime pour prendre la direction d’un PS disloqué ; et enfin disponible pour… Valls.…
En conclusion, gagnant ou perdant la présidentielle, le PS ne peut pas ne pas miser sur Hollande.
¹Sauf que François Hollande n’est pas du genre à partir au combat s’il n’est pas sûr de le gagner, comme il vient de l’affirmer dans un entretien à l’Obs !
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Mots-clefs : Aubry, Cambadélis, Hollande, Macron, Mélenchon, Présidentielle 2017, PS, Valls
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