Journalistes et pouvoirs locaux .

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Qu’ils soient attachés de presse, « dircom », consultants ou conseillers en communication, ils sont particulièrement présents dans toutes les collectivités de l’univers politique ( Etat, Régions, Intercommunalités, Communes…) Ils filtrent les relations entre les professionnels de la politique, les autres conseillers, les fonctionnaires des administrations… et les journalistes. Les journalistes, poussés à produire des articles en nombre croissant et le plus vite possible, sans beaucoup de moyens et toujours en quête d’information s’en remettent d’autant plus à ses communicants toujours prêts à produire des discours sur mesure. Combien de dossiers de presse ai-je préparé et construits, et quasiment lus le lendemain dans la « page » Région du Midi Libre ou de l’Indépendant ! Journalistes et communicants sont ainsi rivaux et associés. Les premiers se focalisent sur les dysfonctionnements du monde social tandis que les seconds valorisent les pouvoirs et leurs occupants. En province, et ici même, à Narbonne, force est ce constater que la rivalité est faible, pour ne pas dire quasi absente, même s’il peut arriver, que, pour des raisons personnelles ou politiques, une rédaction ( Midi Libre ou l’Indépendant ) entre en guerre ouverte avec les pouvoirs locaux. L’exemple de Patrick Nappez est encore présent à l’esprit de beaucoup dans ma petite ville! S’ils ne courent pas les mêmes enjeux (leurs relations sont faites de tensions, en effet), notre couple partage tout de même des  ressources identiques. Chacun a besoin de l’autre, les communicants pour forger une bonne image de leur « patron »,  les journalistes pour disposer d’informations. Ainsi leurs relations sont souvent faites de séduction où se mêlent tutoiement, invitations (Ah ! ces voyages !) et confessions personnelles. Et, il arrive souvent que certains, malgré un reste de mélange de répulsion et d’attirance, franchissent le Rubicon, deviennent directeurs de cabinet ou de la communication et gèrent des stratégies de communication qui passent forcément par des médias rendus les plus complaisants possibles afin d’y promouvoir l’image de leurs nouveaux « patrons ». Journalistes et communicants sont donc complices et opposés. Ils savent qu’ils se retrouveront demain, et n’ont d’autres choix que de négocier. Un champ de négociation beaucoup plus faible en province, au plus près des pouvoirs et dans leur dépendance financière (publicité institutionnelle, abonnements groupés etc.), idéologique, voire affective et familiale…

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Commentaires (1)

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    pibouleau

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    Quel réquisitoire ! Si les journalistes en poste ne sont pas interpelés c’est a désespérer de tout. Oh combien je partage cette analyse. Le « journaliste » est devenu un servile passeur de
    plats au service des pouvoirs en place (po, econ, sociaux, people) Beaucoup franchissent le Rubicon pour passer côté du manche. C’est leur droit, mais il n’empêche qu’ils entâchent notre (ce qui
    devrait être) noble profession. En complément au conseil de lecture de Michel je recommande : Les gourous de la com de Gorius et Moreau (Ed La Découverte) qui met en évidence la duplicité entre :
    journaliste-communicants, attachés de presse et pouvoirs avec des cas précis et des noms. Au rang desquels : Jean Claude Narcy et Jean Marc Sylvestre spécialites en « petit ménage » Quant au petit
    manège local il ne fait que confirmer ces considérations générales. Voir un chef d’agence d’un titre local faire la bise au député du coin au petit matin au comptoir d’ un bistro narbonnais
    m’interpelle encore aujourd’hui. Mais jusqu’où iront-ils ? Il est des mariages pour tous que je réporouve. Quelle indécence ! Et je ne suis nullement grenouille de bênitier ou coincé de la
    pastille !

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