Moments de vie : Je n’ai pas l’esprit d’aventure : y penser me fatigue…
Je n’ai pas l’esprit d’aventure : y penser me fatigue ; m’ennuient aussi les vastes horizons. Mais l’immensité du monde est à portée de mes sens. Je le parcours en effet sur un territoire borné par la mer, « ma cabane » et la Clape ; et j’y puise tous les bonheurs possibles.
Une vie routinière et en apparence minuscule : randonnées matinales, baignades, lectures. Écriture aussi : de petits textes sans ambition, pour le plaisir. Une vie baignée par la présence et l’amour de ceux que j’aime ; une vie que rien ne pourra, comme on le dit d’un livre, et à tort, changer ; une vie sans illusions enfin, et surtout, sur un « autre monde ». Un « autre monde » loin dans mon passé. De ce pays, je refuse qu’on en franchisse sans permission les limites imaginaires ; ou d’en dire le caractère étriqué, étroit, mesquin. C’est le mien ! et il n’est dans le pouvoir de personne d’en changer la géographie humaine et sentimentale. Sans murs ni frontières il est de tous les temps. Hier, j’y ai conduit la petite Émilie au delà des premières vagues. Elle avait pourtant peur. Mais confiante, elle m’a pris la main et suivi, sans hésitations. Entre mes bras, elle barbotait. Et riait, riait… Quand nous sommes retournés sur la plage, joue contre joue, elle a prononcé ces trois mots, venus de je ne sais où : « Je t’aime ! » Jamais ils ne me furent dit de cette façon, avec tant d’innocence et de joie !
Mots-clefs : Émilie, Esprit d’aventure, Vastes horizons, Vie minuscule
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Chantal
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Quel beau texte. L’accompagnement de nos enfants et petits-enfants et l’amour qui nous lie, c’est la continuité et l’accomplissement de nos vies. Transmettre, aimer, mais respecter aussi. Ce « je t’aime » de cette petite fille, votre petite fille certainement, m’a ému et rappelé les mêmes mots de mes petits-enfants.
C’est avec délice que je continue à vous lire. Merci
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