On les dit noires, en vérité leur peau est d’un sombre violet…
Di.20.8.2023
On les dit noires, en vérité leur peau est d’un sombre violet qui va s’éclaircissant sur la partie la plus charnue. Et celles qui nous étaient présentées ce jour de marché sur l’étal de notre marchand de fruits et légumes montraient tous les signes d’une belle maturité. Souples, moelleuses, fendillées, elles exposaient de minces filets de chair blanche. On devinait ainsi sous ces apprêts la merveilleuse poussée du fruit, son incomparable saveur, ses pourpres dorés ; et le mielleux d’une pulpe emplie de minuscules grains craquant sous la dent. Leur peau disais-je, était fine, fragile et poreuse. Et c’est avec une extrême délicatesse que j’ai pris et gardé en bouche, sitôt rentré, l’une d’entre elles promptement achetées ce matin-là. Alors sont venues des odeurs de garrigues, de terres sèches, de chemins de vignes ; et le silence mystérieux de ce vieux figuier solitaire dispensateur de tant de plaisirs au pied duquel, jeune adolescent, je rêvais.
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IRIS
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la nature est un temple où de vivants piliers
laissent parfois sortir de confuses paroles
l’homme y passe à travers des forêts de symboles
qui l’observent avec des regards familiers
comme de longs échos qui de loin se confondent
dans une ténébreuse et profonde unité,
vaste comme la nuit et comme la clarté,
les parfums, les couleurs et les sons se répondent
il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
doux comme les hautbois, verts comme les prairies
et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
ayant l’expansion des choses infinies,
comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
qui chantent les transports de l’esprit et des sens
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