Il y a deux jours à peine, je signalais ici même, que Didier Codorniou, le premier vice-président, PRG, de Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, avait diffusé le communiqué de cette dernière appelant à refuser et à combattre l’accord imposé par Mélenchon à ce qui reste encore de « frondeurs » dans son ex-parti. En toute logique, là où Didier Codorniou jouit d’un capital personnel et politique non négligeable : son Département, l’Aude, sa circonscription, la deuxième (Narbonne…), on devrait donc s’attendre à une initiative en cohérence avec sa prise de position au niveau régional. Concrètement, il me parait donc évident que, face à la candidate Verte de NUPES, madame Viviane Thivent, il ne peut pas ne pas y avoir un candidat PRG, certainement Edouard Rocher, le maire de Coursan, soutenu par… Carole Delga et de nombreux autres élus du Ps. À suivre…
La présidente de la Région Occitanie a refusé de se soumettre à l’accord de dupes imposé par Mélenchon à ce qui reste de « frondeurs » dans son ex-parti – inutile à ce stade de se voiler la face. Son premier vice-président, PRG, Didier Codorniou la suit, qui diffuse sur les réseaux sociaux son appel à combattre cette capitulation historique devant un populisme d’extrême gauche aux accents autoritaires et mensongers. Et dans mon département, l’Aude, celui aussi de Codorniou, les choses, en surface au moins, sont claires – enfin ! façon de parler. Une seule circonscription a été octroyée par Mélenchon au PS ; et c’est la conseillère régionale Sophie Courrière Calmon, au profil pourtant droitier et macroniste, qui, de fait, a été adoubée par LFI avec l’incandescent soutien de sa fédération qui, autrefois, c’est-à-dire hier, soutenait hardiment Manuel Valls. Comme me le disait un proche conseiller de Carole Delga , au détour d’un commentaire sur Facebook : « ça sent le sapin ! »
Patrice Strazzera est un ami passionné de plongée et d’histoire. Dès qu’il le peut, il quitte son atelier d’artisan-bijoutier pour explorer les fonds marins en quête d’épaves du siècle dernier : machines de guerres, avions et bateaux. De ces voyages dans ce monde du silence peuplé de cadavres de fer et d’acier, il en revient avec de superbes argentiques en noir et blanc. Des images troublantes et puissantes de gorgones autour desquelles évoluent des nuages de pescaille. Qu’on ne s’y trompe pas, cependant, Patrice Strazzera, ne voyage pas dans ces « eaux » en touriste. Sa quête passionnée est le fruit d’une longue et patiente préparation physique et intellectuelle. Et sa recherche, un chemin de vérité. Les épaves aux contours froissées par la tragédie et ridées par le temps qu’il nous montre sont les traces résiduelles d’un temps de violences. Il nous rappelle aussi que ces machines de guerre qui gisent enveloppées de mystère et de beauté au fond des mers, sommeillent dans les profondeurs de notre inconscient. Sans jamais tomber dans l’oubli ! Les feux et les bruits de canons entendus aujourd’hui aux frontières de l’Europe en témoignent. Avec cette exposition, Patrice Strazzera nous invite enfin à garder la mémoire vive et nos sens en éveil. Une œuvre salutaire en ces temps somnambuliques.
Patrice Strazzera « Le sommeil des épaves » : du 4 mai au 26 juin, à la chapelle des Pénitents-Bleus. Narbonne.
Contrairement à ce que je lis et entend un peu partout dans la médiasphère, l’alliance politique conclue entre LFI, PS, EELV et PCF n’est pas l’expression d’une recomposition politique inaugurale d’une offre politique de long terme à gauche. Elle n’est « qu’un sauve qui peut » électoral sans principes, ripoliné par un marchand d’illusions qui court désespérément après son rêve de « grand timonier » national et populiste. J’observe que ce personnage autoritaire et sans scrupules, qui s’est construit une image de dirigeant politique au-dessus des « magouilles politiciennes », se sera donc conduit, dans cette dernière séquence préélectorale, comme un « vulgaire » épicier – pour reprendre sa rhétorique publique – distributeur de circonscriptions et, conséquemment, de financements publics. Une descente ruineuse dans la « réalité politique » où il entraîne à sa suite le PS – surtout, qui hier soir a signé, au terme d’une longue agonie, son acte de décès – et les autres parties prenantes à cet accord. Finalement, tant sur ces thèmes – sorties de l’Europe, de l’OTAN, de l’OMC… – que sur ces méthodes, le pilotage par LFI de cette dernière tentative, fantasmée et ridicule, d’obtenir une majorité de gauche à l’Assemblée, fait le lit de l’extrême droite. Une extrême droite mariniste qui occupe désormais à droite – LR, atomisé à la présidentielle, est en liquidation de biens et d’élus – la plus grande part de l’échiquier électoral, et qui, jusque dans les rangs d’intellectuels proches de LFI et de JLM, est désormais considérée comme fréquentable, car penchant à « gauche »…
Je ne connaissais pas Sandra Hurtado Ros, jusqu’à ce que je la vois et l’entende chanter au piano samedi dernier dans la salle des Synodes de l’Hôtel de Ville de Narbonne. Toute de noir vêtue, longue et fine, elle a magnifiquement interprété de sa belle voix de soprano des textes en occitan de Max Rouquette et Gérard Zuchetto, ainsi que des poèmes de Miguel Hernandez et Antonio Machado. Le petit orchestre qui l’accompagnait était dirigé avec beaucoup de sensibilité par Bertand Bayle. Il s’en dégageait une grande harmonie musicale et affective. La voix puissante, charnelle et sensible de Sandra Hurtado Ros quant à elle magnifiait la beauté des textes qui nous étaient si généreusement offerts. Je dois dire que j’ai été particulièrement touché par deux des poèmes de Miguel Hernandez (No quiso ser ; En el fundo del hombre). Un poète très peu connu du public français, mais qui, ici, dans cette ville et les villages environnants n’est pas sans éveiller quelques échos dans de nombreuses familles, comme la mienne. Car Miguel Hernandez est né en effet Orihuela et a vécu quelque temps à Cox, le village tout proche de mon grand-père paternel. Je disais que je ne connaissais pas Sandra avant qu’elle ne nous donne ce récital, mais je dois quand même préciser ici que je connais un peu ses parents et sa mère surtout. Je sais aussi que dans cette famille oncle et frères ont été ou sont musiciens. Alors Sandra, merci ! Merci pour avoir réservé dans votre concert un petit moment de l’histoire de familles venues de ce « coin » d’Espagne entre Elche et Alicante, tout un quartier de Narbonne où elles vécurent dans la pauvreté et la poésie simple de Miguel Hernandez, ce poète chevrier ardent et généreux au destin tragique qui parle encore et toujours au cœur de chacun.
Tristes guerres
si l’amour n’en est l’enjeu.
Tristes. Tristes.
Tristes armes
si les mots ne sont de feu
Tristes. Tristes.
Tristes hommes
si d’amour ils ne meurent.
Tristes. Tristes.
Miguel Hernandez.
Cox. Statue de Miguel Hernandez de sa femme et son fils.