Dans mon quartier de Bourg, la rue de l’Etoile !
Connaître une ville, c’est aussi observer ses murs. Leur texture, leur couleurs, leurs cicatrices, tout ce qui les pare, les strie ou les gâte exprime un peu de leur histoire. Comme une peau ! Dimanche dernier, la nuit n’était pas encore tombée sur la rue de l’Etoile que je pris son sens interdit pour m’en aller vers d’autres temps. Cette rue est aussi paradoxalement la plus courte, la plus étroite et certainement la plus sombre de Narbonne. Autrefois, elle reliait le quartier de Bourg , dense et pauvre, au quai de la Charité ( ! ). En face, des lavoirs publics toujours très animés par des femmes affairées à leurs travaux domestiques . Je me suis toujours demandé qui avait pris cette initiative de baptiser ainsi cette sinistre ruelle, humide et sale . Comme si l’espérance, pour ceux et celles nombreux qui l’empruntaient, devait lui ressembler . Ou, à l’inverse, leur signaler qu’une étoile toujours éclairait et guidait leur courte et misérable vie. Aujourd’hui, on trouve de part et d’autre de son débouché sur les bords du canal de la Robine, l’annexe d’une école d’infirmière; et l’ancien couvent, qui abritait une maison de retraite médicalisée, est lui désormais vide… La vie, la maladie et la mort l’ont quitté ! Les rues, comme nous, fussent elles porteuses d’étoiles, n’échappent pas à leur destin… Un peu plus loin , sur la façade du Conservatoire de Musique, un poème de Pierre Reverdy : « Les murs de la ville ». Il commence ainsi : « La Chaîne de feu entoure la ville / les yeux au carré où joue le soleil / les cheveux brûlés / Le jour qui s’éveille / Tout est installé… »
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Elle
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Pourquoi si peu de photos dans ces portraits de lieux que vous esquissez ? C’est pas mal. Il y a tellement à dire sur toutes ces petites rues de Narbonne;
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