Stade, Salle multimodale, MuReNa, Parc des Expos etc. Quelle coordination dans ces programmes ?
Vendredi, le RCNM reçoit Angoulême. L’occasion (indirecte) de revenir sur les moeurs et pratiques institutionnelles de la « classe » politique locale. Mais avant d’en venir aux conclusions que je tire de cette préliminaire constatation, il est bon de faire un petit point sur ce que tout le monde ne sait peut-être pas, à savoir que le Stade du Parc des Sports, outre le fait qu’il ne répond pas aux normes du label établi par la Ligue Nationale de Rugby (ce qui prive le RCNM d’une subvention annuelle de 200 000 €), ne dispose ni d’une tribune officielle, ni de loges (si j’en crois les spécialistes de la question) du niveau de celui exigé par de grands sponsors, notamment. Pour faire court, il faudrait investir environ, au minimum, 5 millions € pour faire de cet actif appartenant à la Ville un outil adapté aux conditions modernes d’exercice d’un sport devenu professionnel et drainant un public de fidèles supporters (sauf à faire du RCNM, un objet d’étude pour quelque « érudit » local, évidemment.)Une modernisation qui, au passage, et pour un coût sans aucune mesure comparable à celui de la salle multimodale (plus de 20 millions, avec des charges d’exploitation qui, directement ou indirectement, seront en grandes parts supportés par la Ville, contrairement aux promesses avancées par Didier Mouly) permettrait aussi de réaliser les équipements manquants à la pratique de sports de salle : volley et hand… (Je suppose que l’on commence à comprendre où je veux en venir !) Ce projet, donc, porté par le RCNM est bien connu des acteurs institutionnels locaux (comment pourrait-il en être autrement, je vous le demande !) Comme sont connus, dans cette même zone urbaine relativement peu étendue en entrée de ville, la programmation et la réalisation d’autres grands projets aux lourdes conséquences logistiques (réseaux de toutes sortes), environnementales, économiques … Je les cite, dans le désordre : le MuRena ; le nouveau quartier (plus de 1000 habitants) ; la modernisation du Parc des Expos ; le traitement de cette friche tertiaire où logeait jadis la DDE ; la réfection du parvis du Théâtre, ; l’aménagement des berges de la Robine jusqu’aux limites du nouveau quartier ; le traitement des abords de l’Aspirateur etc… Eh bien, dans ce contexte où interviennent Ville, Agglo, Région, Voies Navigables de France etc, force est de constater qu’aucune initiative d’un (ou de plusieurs) de ces acteurs n’est venue rendre compte de cette situation afin de proposer, par une coordination des programmes et des objectifs, une rationalisation des moyens (et des ressources). Je ne connais pas le détail du projet porté par le RCNM, mais nul doute que dans cette concordance tout à fait exceptionnelle d’évènements, il aurait pu faire éclore une sortie positive (et économe) de la situation créée par la poursuite d’un projet de salle multimodale pensé et voulu sans aucune prise en compte des projets de son environnement institutionnel direct. Au delà de ses aspects conjoncturels, cette affaire démontre, encore une fois, ce qui n’est pas loin d’être une caractéristique propre à notre région (au sens large du terme), à savoir que le mille-feuille administratif assorti d’une concurrence politique fondée sur des logiques et des jeux de pouvoir produit ce genre de dysfonctionnements, sans qu’aucune « instance de rappel », hélas, puisse en limiter les conséquences (qui, in fine, seront supportées par le contribuable : actuel ou futur…) Contrairement au lieu commun figurant en illustration de ce billet, surtout en ce domaine, la « pagaille » (euphémisme) n’est pas une source d’efficacité.
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Joel Raimondi
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OUI Monsieur Santo ..avec ce genre de pratiques d’un autre age (les trente glorieuses et l’intendance suivrait ? ) il ne faut plus s’étonner des 2200 milliards de dette de notre beau pays … Comment et pourquoi nos élus responsables et leurs techniciens du fameux mille feuilles ne peuvent ils pas s’asseoir autour d’une table pour décider des équipements nécessaires et structurants … en inventant des mutualisations de moyens … Votre constat implacable est désespérant et coûteux pour nos impots…
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Fayeton
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Les élus dont on peut souvent (à Narbonne et ailleurs) noter et subir l’incompétence en matière d’aménagement du territoire ne peuvent être tenus pour responsables car ils n’ont pas été élus pour leur capacité sur le sujet.
Imaginerait-on qu’un chirurgien soit un simple pékin (voire même un avocat…) issu de l’élection ?
Sans vouloir professionnaliser le politique, on peut rêver de l’exigence d’une formation préalable.
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Michel Santo
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Mais ils ont ou devraient avoir autour d’eux des techniciens ou des conseillers compétents. Après tout c’est la première qualité d’un élu que de savoir s’en entourer. La seconde étant de savoir aussi et surtout les écouter …
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fred
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Je dirais qu’on a les élus qu’on mérite, et j’ai toujours pensé que Mouly avait été mal élu.
Quand on est pas celui qu’on attendait, lui-même ne s’y attendait pas, c’est très dur.
Bascou a fait une mauvaise campagne de second tour alors qu’il était largement en tête au 1er.
Peut-être trop sûr de lui ? peut-être as-t-il mal senti le risque de l’abstention ?
Résultat : 66 % de votants, 63% exprimés, 45% pour NN, 44% pour le PS, 11% pour le FN, et ……. 34% d’abstentions !!!!!
Mouly a gagné avec 1%, c’est être mal élu, et on en voit le résultat maintenant. Aux abstentionnistes de se poser des questions, on en serait pas là si ….
Vivement 2020
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camus
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Et bien , lorsque l’on a à choisir entre la peste et le choléra , on vote blanc bien qu’il ne soit pas comptabilisé et c’est bien dommage . Narbonne aurait bien besoin d’un parachutage dans le bon sens du terme . Étant natif de Montpellier , j’ai vécu l’arrivée de Georges Freche , personnage haut en couleurs et parfois un peu excessif dans ses propos mais il a transformé un village en ville dynamique . Narbonne est sclérosée et murée sur elle même , les natifs tous bords confondus s’entendent à merveille pour que rien ne bouge . Notre ville a des atouts énormes , encore faut-il qu’une personnalité émerge avec un projet global .
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Stéphane ERARD
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Michel, je n’avais pas lu ce billet plus tôt, et je réagis sur un point : le projet évoqué concernant des travaux qui permettraient l’obtention du label « stade », n’est pas le projet porté par le RCNM, à ma connaissance. Nous le savons aujourd’hui, à l’instar de ce que vivent tous les clubs pros depuis 10 ans, le modèle économique de ces clubs a changé : pour supporter les besoins financiers liés à un club pro (B ou TOP 14 au rugby), ces enceintes sportives doivent aussi devenir des lieux de vie, et surtout de consommation (commerces, boutiques, restaurants, services divers…). Les moyens doivent être donnés au club de vivre « sans les collectivités », dont les finances se resserrent chaque année. Dès lors, pour ce stade comme pour la future salle multimodale, sur le champ sportif en tous cas (je ne m’aventurerais pas sur les autres secteurs d’activités), les schémas envisagés ne tiennent pas…Rien n’a été dit d’ailleurs des conditions dans lesquelles le ou les clubs concernés utiliseront la future salle (loyers ? portage par les collectivités ?…). Le meilleur service à rendre aux clubs pros (et par conséquence aux contribuables) dans une vision responsable et pérenne est de les laisser développer leur propre « business model » : du foncier pour qu’ils bâtissent, un stade pour qu’ils le transforment sans la contrainte d’un quelconque carcan politique, des moyens de développer de l’actif « dur », et donc de l’actionnariat pérenne, etc…Les 4 ou 5 millions envisagés ici apporteront peut-être un label, mais ne feront que différer (et encore…) de quelques mois une échéance malheureusement inéluctable pour le Racing : celle de ne pouvoir tenir les exigences financières de la pro B. Certes, entre les 2, cela permettra de parader à l’occasion d’une belle « inauguration »…mais là alors, qu’on ne nous parle plus de sport.
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Michel Santo
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Sur l’économie générale de ton texte, rien à dire. Par contre, sur un point : le label stade de la ligue, comme je le précise dans ce court billet, ne dépend pas des investissements lourds de 5 millions d’euros cités, mais d’améliorations a minima ( éclairages etc…). Il s’agit de deux aspects certes liés mais différents (source RcNm)
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Stéphane ERARD
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Tout à fait d’accord Michel, éclairage et loges, notamment. Le projet cité se situe dans une fourchette basse et haute avancée par les services techniques de la Ville (selon le niveau d’intervention retenu), dans laquelle il est espéré une participation du RCNM à hauteur de 800 000 €, notamment, ainsi que de plusieurs collectivités publiques (GN, CD11, Région…). J’ajoute enfin, puisque je ne l’ai pas dit plus haut, que je ne peux que partager ton analyse sur la nécessité d’une cohérence dans l’aménagement de tout ce « quartier », ainsi qu’entre ces grands équipements à venir, auxquels il faut ajouter ceux existants bien sûr, dont le « bon entretien » s’impose aussi comme une priorité.
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