Sur « La rafle du Vel’d’Hiv’, la honte et les larmes », un film de David Korn-Brzoza.
Lu.11.7.2022
Sur Fr3, « La rafle du Vel’d’Hiv’, la honte et les larmes, un film de David Korn-Brzoza. »
23 heures. Je viens d’éteindre mon poste de télévision. Je connaissais ce moment de notre histoire. Mais le temps use la mémoire. Et voir ce soir ces images, voir ces visages et entendre ces voix, la fait revivre et vibrer plus encore. Car l’émotion est constante – et difficilement soutenable – tout au long de ce remarquable film documentaire. Les témoignages et le texte de commentaire – lu en voix off par Vincent Lindon –, sobre, érudit et sensible, la souligne, l’augmente, l’avive. Il nous montre aussi l’ampleur et l’organisation minutieuse de cette rafle. Chacun d’entre nous en fait tous les jours, ou presque, l’expérience : nos connaissances ne sont jamais définitivement acquises. Elles finissent toujours par perdre de leur substance, de leur énergie – et leur portée morale et politique avec. Ce documentaire inédit de David Korn-Brzoza « La Rafle du Vél’ d’Hiv’, la honte et les larmes », qui s’appuie sur le livre de l’historien Laurent Joly (L’État contre les juifs, Éditions Grasset), me le rappelle encore une fois. S’il le fallait ! Reste cependant cette question : comment la rafle de près de 13 000 hommes, femmes et enfants juifs, a-t-elle pu être réalisée à Paris par la police française dirigée par René Bousquet, sous l’autorité du régime de Vichy ? Comment une telle monstruosité a-t-elle pu être commise en France ? Une question toujours en suspens, en vérité. L’histoire nous montre en effet que l’impensable est toujours possible…
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