Christian Bourquin a-t-il jamais été « socialiste »?
Si la promotion et la défense du « progrès social et politique » devaient caractériser ceux qui prétendent être socialiste, à coup sur , lui ne l’est pas … Défenseur inconditionnel du cumul des mandats et champion du maintien en l’état du mille-feuilles des collectivités territoriales, il est de cette race d’élus de » progrès » qui , après avoir conquis des mandats , des pouvoirs et un confortable statut économique et social, n’entendent pas qu’on les en prive .
Bourquin « J’ai dit non à Manuel Valls » Un calendrier bousculé qui n’ébranle pas Christian Bourquin. Le sénateur socialiste des P.-O. et président du conseil régional de Languedoc-Roussillon se dit « serein et posé ». « La notion de date et de découpage n’est pas le premier sujet qui m’intéresse. Il faut se demander quelle France des collectivités veut-on et quels rôles veut leur donner le gouvernement, affirme-t-il. Un découpage du Languedoc-Roussillon n’est pas à l’ordre du jour et serait incohérent : on est la Région la plus attractive de France ! J’en ai parlé avec Manuel Valls et je lui ai dit que c’était non pour le Languedoc-Roussillon. Quant aux Départements, j’ai été président du conseil général des P.-O. pendant treize ans, leur proximité sociale et humaine est irremplaçable. Transférer le social aux intercommunalités ou aux Caf, c’est désespérant, il faudrait encore recruter, ce qui n’est pas propice aux économies. Non, c’est pas sérieux ».
Au plan humain, on peut le comprendre ! Il n’est pas facile en effet de placer sur l’autel du » progressisme » la tête d’un exécutif comme celui de la région Languedoc-Roussillon et celle du département des P.O – qu’il dirige de fait . Cela représente un capital symbolique , politique et financier considérable, et en accepter le sacrifice suppose une conscience de sa nécessité libérée de tout attachement » patrimonial » , une abnégation totale à l’endroit d’intérêts politiques personnels.
Le moins que l’on puisse dire, dans le cas présent, est que le dévouement de monsieur Bourquin à son parti et à sa cause à des limites que sa raison pratique impose … Ce qui démontre au demeurant que c’est toujours dans ce genre de circonstances que la vérité d’un engagement et d’un caractère se dévoile ; et qu’apparaissent au grand jour les véritables ressorts d’une trajectoire personnelle .
Que l’on me comprenne bien, je ne fais pas ici le procès d’un parti en critiquant le comportement d’un de ses membres . C’est celui de la duplicité et de l’incohérence dont il est ici question. Du double jeu ( je ! ) entre des postures idéologiques , voire philosophiques et morales, et l’exercice d’un ou des pouvoirs, en politique surtout. Et ces dispositions d’esprit n’ont pas de frontières partisanes …
Sur le flanc droit politique, par exemple, j’ai connu un Président d’exécutif régional ultra libéral qui , au quotidien , agissait et décidait en interventionniste compulsif dans tous les secteurs de sa compétence ; y compris et surtout dans le champ économique …
Alors, pour en revenir à celui qui dirige notre région , Christian Bourquin , force est de constater que l’intérêt du pays, celui de son propre parti et de sa crédibilité passent après les siens . Ceux d’un homme et d’un » militant » qui pourtant sans trembler prétend les défendre …
C’est ainsi que se discréditent les hommes politiques, pas tous, et c’est heureux ; et que meurent avec eux les idéaux dont ils s’habillent …