Le 5 juin, je faisais état du vent de fronde des « grands élus » de la future Grande-Région, et, pour ce qui me concerne directement, plus précisément ceux du Languedoc-Roussillon envers, non seulement la méthode, mais aussi la personnalité de Dominique Reynié, la tête de liste des « Républicains » désignée pour les élections régionales de décembre 2015. Dans ce billet, je faisais observer que ça tanguait sérieusement: « Et pas seulement dans l’Hérault …Dans le Gard, le sénateur-maire de Nîmes, Fournier, sur un autre registre le dit publiquement: Reynié n’est pas légitime pour conduire les Républicains. Après Grand, lui aussi sénateur, dans le département voisin, ça commence à faire beaucoup. Dans l’Aude, Py, le chef de file des Républicains, n’apprécie guère, lui non plus, que Reynié organise, le 13 de de mois, sauf clash d’ici là, un rassemblement des élus de droite et du centre à Narbonne … chez Didier Mouly, qui déjà se voit nommé par Reynié « référent départemental » et tête de liste. »
Eh bien! voilà que cette réunion , hier, à Narbonne vient de confirmer tout cela. Le matin même, on pouvait lire dans l’Indépendant la déclaration de candidature pour la tête de liste , dans l’Aude, de son maire « apolitique » Didier Mouly, et constater que, dans la salle des Synodes, où devaient se retrouver les 40 élus invités par D.Reynié, on en comptait 18, seulement! Il manquait du lourd, du très lourd… Py, le maire de Leucate et patron des « Républicains » dans l’Aude, s’était lui aussi fait « porté pâle »: indisposé! On peut le comprendre… Surtout après sa petite revue de presse matinale entre cafés et croissants. Une double provocation, cette réunion chez Mouly et sa déclaration de candidature. Entre parenthèses, Michel Moynier, qui fut choisi par Hubert Mouly pour lui succéder, et qui fut battu par Jacques Bascou, doit apprécier. Ne lui faisait-on pas le procès dans les rangs de Nouveau Narbonne, qu’il présidait alors,chez les « anciens », Didier Mouly en tête, de préparer la dissolution de son mouvement dans l’UMP…
Bref, dans la Grande-Région, en Languedoc-Roussillon, dans l’Aude et à Narbonne, c’est le grand désordre à droite. Et le temps presse pour sortir de cette crise qui, si elle devait perdurer, ouvrirait un véritable boulevard pour le FN, où une liste labellisée par Philippe Saurel, s’il décidait de concourir… Jean Pierre Grand, le sénateur « Républicain » de l’Hérault, le lui demande et lui propose même ses services… C’est dire!
C’est ce vendredi que la tête de liste des Républicains aux élections régionales, Dominique Reynié, officialisera sa méthode de travail. Il aurait opté pour le principe de 13 référents, un par département, qui seraient chargés de coordonner les candidatures de ceux et celles qui voudraient figurer sur les listes. Et ça tangue! Sérieusement. Et pas seulement dans l’Hérault où sa méthode est vigoureusement contestée par le patron de l’instance départementale du parti. Dans le Gard, le sénateur-maire de Nîmes, Fournier, sur un autre registre le dit publiquement: Reynié n’est pas légitime pour conduire les Républicains. Après Grand, lui aussi sénateur, dans le département voisin, ça commence à faire beaucoup, et du lourd… Dans l’Aude, Py, le chef de file des Républicains, n’apprécie guère, lui non plus, que Reynié organise, le 13 de de mois, sauf clash d’ici là, un rassemblement des élus de droite et du centre à Narbonne … chez Didier Mouly, qui déjà se voit nommé par Reynié « référent départemental » et tête de liste. Ce qui serait un comble, et provoquerait un véritable séisme dans les rangs des militants et électeurs de l’ex UMP; et ouvrirait un véritable boulevard pour le FN, voire une liste labellisée par Philippe Saurel, s’il décidait de concourir… Bref, c’est un peu la panique dans les rangs de la droite. Au point que certains évoquent déjà un retrait de Reynié. Ici, en Languedoc-Roussillon, la tension monte. Comme la température… En Midi-Pyrénées, pire, le vent d’autan forcit. Le temps est aux orages…
PS; Quelques heures après la mise en ligne de ce billet et l’article du Midi Libre auquel il est référencé, les réactions ne se sont pas faites attendre. Midi Libre en rend compte (ici) sous le titre « Clash interne au sein du camp Républicains »…
Et Saurelqui continue à poser des mines, tous les jours ou presque, dans le champ de ses anciens amis politiques, pour ne pas dire camarades, comme cela ne se dit plus dans les sections parisiennes, et qui ne s’est jamais dit dans les premiers cercles de la direction du PS, et qui ne se dira plus jamais – imagine-t-on Cambadélis interpeller ainsi, comme au temps de sa jeunesse, François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron et tous les cadres dirigeants et collaborateurs qui peuplent la haute administration de l’État et des collectivités locales? – Lol, dirait mon petit-fils, qui n’en connaît aucun, hélas!
Saurel donc, qui bombarde en affirmant – comment peut-il reculer à présent, et comment ne pas penser qu’il a de sérieuses garanties – « Je n’exclus aucune hypothèse, si ce n’est que je n’ai pas envie d’être tenu en laisse, ni par Mme Delga, ni par M. Reynié, ni par M. Onesta.« Oui, bon! Sauf qu’il n’y en a pas trente six d’hypothèses. Soit il fait ses listes et en prend la tête, soit il maquignonne avec Baylet pour tenir la laisse des suivants. Ce qui semble confirmé par ses propos dans la Dépêche: « Depuis le mois de novembre, nous nous rencontrons régulièrement ( avec Monsieur Baylet ). Nos relations sont chaleureuses. On parle la même langue. Nous avons fait un tour d’horizon politique et nous sommes en symbiose de vue sur un certain nombre de dossiers avec le PRG. Les choses se discutent peu à peu. Il y a beaucoup de femmes et d’hommes politiques des deux régions, de gauche comme de droite, qui sont très déçus quant au profil que prend cette élection. Ils ont envie d’une nouvelle voie possible. Du coup, il nous appartient de donner aux populations dont nous avons la charge une autre représentation que celle d’un Parisien ou d’un apparatchik. »
Ah! ce « Parisien » pour qualifier Dominique Reynié qui sent bon ce mauvais – et très suspect – fond de culture méridionale où la détestation des Parisiens, de la main droite, cache la sébile tendue, de la main gauche, pour exiger de lui transferts de centres de recherche et d’activités, subventions et allocations diverses pour subvenir à une population parmi la plus « pauvre » du pays.
Petite, affligeante, misérable posture populiste assortie de surcroît du procès fait à ce « Parisien » de ne pas appartenir à la caste des élus installés. Le temps passe, et passe vite, et Philippe Saurel ressemble de plus en plus à une mauvaise caricature de Georges Frêche… Comme pour l’Histoire, qui se reproduit toujours sous la forme d’une farce, à vouloir trop ressembler à son maître on se présente finalement aux yeux des autres « petitement »…
Le 6 avril, j’écrivais ceci à propos de Dominique Reynié et de sa candidature pour être la « tête de liste » UMP.UDI aux élections régionales dans la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon : « On peut penser ce qu’on veut de cet intellectuel libéral de haut vol, mais en entrant dans la mêlée sur le flanc droit de cette grande région, il fait exploser, au décollage, une bien médiocre escadrille d’élus professionnels candidats à cette investiture… » Je doutais cependant que l’aréopage d’élus chargé de désigner leur chef de file aille jusqu’à le préférer à l’un d’entre eux. Eh bien, ils l’ont fait! C’était à Sète, samedi.