Un dîner à l’Auberge des Jacobins (Narbonne) ! |Contre-Regard.com
C’était un temps, dans les années 1975-1982, où j’occupais un bureau dans un ancien hôtel particulier de la rue de Bellechasse, à Paris. Le Ministère de l’industrie y avait installé sa Direction des Industries Chimiques et Textiles au sein de laquelle celles du verre et de la chimie minérale, notamment, faisaient l’objet de toute mon attention professionnelle. Parmi les rituels qui organisaient alors mes déplacements dans ce quartier dit des «ministères», celui qui m’amenait jusqu’au kiosque à journaux situé entre le Ministère de la Défense et la sortie du métro Solférino, revêtait plus particulièrement, et au quotidien, un caractère de première nécessité. J’y achetais la première édition du «Monde» – à l’époque, disponible dès 14 heures 30 ! –, moins d’ailleurs pour son statut de journal de référence – depuis très contesté – indispensable à la panoplie de tout «haut fonctionnaire» sagement informé, que pour y lire passionnément les articles politiques de Thierry Pfister , dont j’admirais le style et les qualités d’analyse. Je n’imaginais pas alors que nous dînerions ensemble, un jour de ce mois de juillet passé, en compagnie d’un ami commun narbonnais à qui j’avais demandé cette faveur lorsque par le plus grand des hasards il me fit savoir, à je ne sais plus quelle occasion, qu’il était de ses connaissances. Et c’est finalement à l’Auberge des Jacobins, chez André et Vanessa, que nous nous sommes retrouvés autour d’une table qui m’est habituelle dans cette maison, une des rares dans cette ville qui convienne à l’idée que je me fais d’une «cuisine» saine et sans chichi. Son jeune chef y prépare des «plats» simples et soignés, sans autre prétention que de donner du plaisir à ses hôtes dans une ambiance détendue et amicale. Ce qui, on en conviendra, n’est pas chose courante dans un monde où règnent des «passeurs de plats» indigestes. Mes « Saint-Jacques » flambées et persillées choisies ce soir-là étaient parfaites, comme étaient généreux le tartare de saumon et la pariade de poissons commandés par Thierry et Jean Claude. Pas d’esbroufe chez notre aubergiste: une carte serrée, des produits du «jour» et le souci du travail bien fait sont sa marque de «cuisson». Il respecte ses clients, tout simplement ! Des clients toujours accueillis par la charmante Vanessa, qui, le sourire aux lèvres, distribue les «tables» et les plats avec élégance et naturel dans cet apaisant refuge situé en plein cœur de ville, mais cependant très loin de l’agitation et des brusqueries de certaines «cantines» locales proches où sont servis de pâles frites squelettiques au moelleux de «barre à mine», accompagnées de repoussantes feuilles de salades flétries. Bref, nous étions dans un lieu et une ambiance idéale pour évoquer les souvenirs d’une époque d’intense activité intellectuelle et politique, et Thierry Pfister fit montre dans cette circonstance d’une grande simplicité de ton et d’esprit, que rehaussaient le piquant de ses anecdotes et l’ironie de ses commentaires sur le monde qui va et vient, aujourd’hui : ici et ailleurs. Que dire de plus sinon que ce fut un beau dîner, un peu hors du temps ordinaire, et que Vanessa et André, chacun à leur manière, dans leur sympathique « Auberge des Jacobins », y ont grandement contribué…
Auberge des Jacobins: Adresse : 8 Rue des Jacobins, 11100 Narbonne. Téléphone : 04 68 32 27 43
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Mots-clefs : Auberge des Jacobins, Jean Claude Julès, Michel Santo, Thierry Pfister
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Didier
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Aïe, aïe, aïe…..
Pour quelqu’un qui a beaucoup oeuvrer pour et dans le cadre de la décentralisation, prendre son repas chez les Jacobins ……
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Didier
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Oeuvré bien sûr
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