À quoi bon ces votations archaïques et magiques !
Dire de Joseph qu’il méprise le cirque politique serait mal le connaître. Il appartient en effet à cette génération qui, par réflexe, se déplace encore pour aller voter et ne manque jamais de réfléchir, à l’occasion, aux grands et petits enjeux de la vie politique nationale et locale. La raison brute devrait pourtant lui commander de rester dans sa « cabane » au bord de la mer. Comme dimanche dernier ! Car, tout bien pesé, à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, le poids relatif de son bulletin dans la masse de ceux déposés dans les urnes, ainsi que son influence réelle à changer les choix déjà fixés dans l’opinion sont en effet quasi proches de zéro, me faisait-il remarquer – entre deux commentaires météorologiques . La preuve, il est vrai, lui était donnée, avant et à « la sortie des urnes », par des instituts de sondages dont la fiabilité diabolique le laissait béat d’admiration technicienne. Il me faisait d’ailleurs ironiquement remarquer, que le citoyen contribuable et le consommateur de loisirs – qui sont le même homme – gagneraient beaucoup à ce qu’il soit mis fin à ces rituels dominicaux archaïques et magiques du monde d’avant. Un échantillon représentatif devrait en effet suffire pour choisir à l’avenir nos maires et députés, notamment. Avec l’avantage conséquent de faire baisser sensiblement notre bilan carbone national, thème devenu central, paraît-il, dans les préoccupations des français. Une procédure qui limiterait aussi l’envahissement de nos cerveaux par la peste communicationnelle ; celle répandue par les innombrables cohortes de spécialistes qui vivent de la politique et déferlent sur nos ondes, si je puis dire. À ce propos, le pic de la bêtise aura été atteint, depuis, par ce mantra d’une « déferlante verte » ânonné dans tous les médias depuis dimanche soir alors que notre démocratie venait de subir un véritable effondrement civique. Et Joseph d’en rajouter à la manière d’un Flaubert en me faisant observer que si la bêtise de l’homme et du citoyen réunis est épaisse, une bonne couche échoit aussi aux spécialistes de la chose politique, qui l’utilisent avec plus d’autorité et d’aisance que ne le ferait un imbécile. La discussion se déroulait ainsi sur le passé et le présent de nos temps démocratiques, tandis que son chien Fernando, d’ascendance portugaise, tranquillement ronflait à nos pieds. C’est d’un sourire bienveillant qu’il me fit aussi l’aveu d’avoir lu attentivement mes billets sur les élections municipales dans ma petite cité, et ses dessous, et que je ne m’était pas, finalement, trop trompé. « N’es-tu pas lassé quand même Michel ? », ajouta-t-il. « Un peu, oui. Combien de fois me suis-je dis que tout cela était bien vain. », lui répondis-je. À cet instant précis , la voix de Roselyne Bachelot se fit entendre à la radio du bistrot où nous étions attablés, autour d’un café… Qui fit sursauter Fernando ! Et nous d’en rire…
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Martinez
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Archaïque en effet à l’époque du numérique.Soyons optimistes à l’avenir les choses vont forcément changer comme pour les déclarations de revenus.
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