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L’allègre bon sens de Claude.

Dans ma revue de presse de ce matin, je note ces remarques de bon sens de Claude Allègre formulées sur une grande radio nationale et reprises dans le Figaro :

( Le problème de l’exécutif est qu’il croyait «piloter une Formule 1, et qu’il se retrouve au volant d’un tracteur, puissant, mais qui n’avance pas». Cette «inertie» explique que «Nicolas Sarkozy se prenne le manche du râteau dans la figure», autrement dit une chute dans les sondages et une défaite aux municipales. Si les électeurs ont sanctionné un bilan qu’il juge, pour sa part, «pas mauvais», c’est à cause du «décalage entre les annonces et les résultats». Et selon lui, «tant que ça durera», l’opinion continuera d’exprimer son «mécontentement», malgré les «changements de posture» du président qui, a-t-il souligné, «ne l’ont pas fait remonter dans les sondages».

En tant qu’«observateur», cette fois, Claude Allègre a aussi donné son avis sur la préparation de la présidentielle à gauche, en confiant avec humour : «Je ne voudrais pas nuire à la candidature de Bertrand Delanoë en disant que c’est le meilleur candidat.»)

Ce sera tout pour ce Lundi de Pâques…

 

Les raisons d’une victoire ( ou d’une défaite ).

A Narbonne, la campagne des municipales fut, pour l’essentiel, digne. Et Jacques Bascou l’a nettement emportée : 57%. Cette sévère défaite de Michel Moynier vient de loin et il ne peut , pour l’expliquer, s’en tenir qu’à des facteurs externes :  une  presse malveillante (facile!), l’effet Sarkozy (trop simple!)… voire à l’usure du pouvoir ( un peu plus sérieux!).
Ces facteurs doivent certes être pris en compte, mais il ne me semble pas déterminants. En réalité, malgré la présentation d’un bon bilan et d’un bon programme, cette sanction des électeurs s’explique essentiellement par des raisons qui tiennent à la forme, au style même de la gouvernance conduite par la municipalité sortante.
Une gouvernance héritée d’une histoire marquée par une opposition frontale aux principaux acteurs institutionnels locaux de gauche et un « apolitisme » de combat établit il y a trente ans par son fondateur, Hubert Mouly. Une histoire qui a profondément structurée des pratiques et  une culture de « ville assiégée », en totale contradiction, aujourd’hui, avec les réalités d’une société locale plus « éclairée », plus ouverte, plus diversifiée. 
Bien que cela soit difficile à entendre, on ne peut pas ne pas constater, en effet, une demande de la société civile de  » participation  » à la définition et à la  » mise en oeuvre  » des politiques publiques .Et cette attente, les électeurs narbonnais ont considérée qu’elle n’avait été ni entendue ni satisfaite . Les conditions dans lesquelles la piétonisation et le plan de circulation ont été mis en place à deux  ans des élections, par exemple, ont révélé (à tort ou à raison , peu importe après tout!) l’ampleur de ce déficit d’écoute et de dialogue cristallisant définitivement dans l’esprit des narbonnais l’image d’un maire «  passant systématiquement en force. « 
Sur le plan institutionnel ensuite, en prenant l’initiative (juste et nécessaire) de la création d’un nouvel espace de gestion (la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise, le SYCOT…) avec des communes environnantes en majorité « hostiles » au plan politique Michel Moynier signait, de fait, la fin du « Moulysme » et de sa culture politique sans en tirer cependant toutes les conséquences, notamment , dans ce domaine aussi, quant à son style de « management » forcément inadapté à ce nouvel environnement institutionnel (CAN, Parc Naturel Régional, Pays de la Narbonnaise…) structurellement plus ouvert et  plus coopératif.
Dans ce contexte, il suffisait à J. Bascou de bâtir une liste et de construire une campagne qui, par « effet miroir »  mettent en relief ces contradictions résultant d’une manière de faire propre à Michel Moynier combinée à une forme  » politique » et à un style de gouvernance manifestement en fin de cycle .
Ce fut fait…On connaît la suite !

Deux ans pour agir à froid!

Comment se répartissent, dans la coalition des électeurs qui a fait perdre à «  la droite » les élections municipales, les mécontents et les impatients ? Ceux qui veulent plus de réformes et ceux qui n’en veulent pas ? Les défenseurs des droits acquis et ceux qui en veulent moins ? Bien malin celui qui peut répondre à ces questions ? Aussi je ne m’y hasarderai pas. Par contre, il n’est pas trop risqué de dire que sur la manière de conduire les politiques engagées par un gouvernement présidentialisé et médiatisé à l’excès, les Français ont fait passer un message clair : ils ne veulent plus du style moderne et américanisé de Nicolas Sarkozy. Sans pour autant souhaiter un retour au cérémonial monarchique de ses prédécesseurs, ils attendent en effet un peu plus de hauteur, mais sans isolement et avec un peu plus d’empathie, de celui pour lequel ils se sont prononcés afin qu’il engage sans barguigner les réformes nécessaires au pays. Deux ans sans élections sont devant lui…Il lui est donc possible d’agir à froid. La récession exige d’aller vite

La gloire de l’olivier.

images-copie-1.jpgCe dimanche du deuxième tour des élections municipales est aussi celui des rameaux et de la passion. Le porteur de la vérité démocratique ne se rendra pas à la maison commune à dos d’âne et ses fidèles du jour l’acclameront en brandissant des veaux d’or. Mais, dans la liesse générale se propage déjà la sourde opposition entre le poison de la puissance, de la gloire et de l’argent et le souci du bien commun, de la tolérance et de la dignité. Deux lois adverses et  organiquement liées qui rythment le temps de l’histoire. 

Par delà le bien et le mal…démocratique.


Par priMasque.jpgncipe- de précaution morale à tout le moins – je ne prends plus trop au sérieux la politique et ses acteurs, ce théâtre de marionnettes où s’ agitent sous les masques de la Vérité et de la Justice de moins nobles devoirs. Qui ne voit, en effet, dans ce monde d’idoles drapées d’ indécentes et vertueuses paillettes, l’épaisse trame des intérêts et des désirs ? Cela fut toujours, cela sera encore. Comme dans la tragédie antique (1), l’expression démocratique est une gigantesque  « purge ». Celle des passions humaines, qui, par la grâce d’un bulletin de papier déposé au fond d’une urne, présenteront demain, dans les rues et les palais, le visage éclairé de la Volonté générale, du désintéressement et de la raison. Au coeur du sacré républicain bât le sang de la violence profane… Comme en tout homme gît un Golem…

(1) Tragédie vient du grec « trogos » qui signifie « bouc » et de « ôdê » qui signifie « chant ». Le sacrifice du bouc faisait partie du culte que l’on rendait à Dionysos, le dieu de la fertilité, mais aussi de toutes les violences et de toutes les démesures