Sous des apparences bonhommes, mon coiffeur est un observateur avisé de la politique locale. En témoigne son ironique remarque, entre deux coups de ciseaux parfaitement ajustés, au lendemain d’une séance du conseil municipal qui, d’après la presse locale fut passablement agitée. « Ils s’amusent comme des gamins, n’est ce pas ? » me fit-il observer. « Comme des gamins dans une cour d’école » poursuivis-je. Que faisons nous de notre vie, en effet, sinon à nous la jouer dans le style épique et guerrier des « indiens contre les cow- boys ». Pour les mâles assurément ! Nous continuâmes ainsi dans une ambiance chargée d’odeurs de shampoings et d’ammoniaque. Juste avant de le quitter, il me fit aussi part de sa passion pour la chasse (tiens donc !). Et du perdreau. Qu’il traque en Espagne. La chasse et la politique comme le prolongement, par d’autres moyens, de nos inoffensifs jeux d’enfants. On tire toujours profit de son coiffeur.
Dans un de mes billets précédents : un tête à queue idéologique, je notais l’ambiguïté des thèmes de campagne de Sègolène Royal. Marc Lambron, dans son dernier ouvrage , est encore plus précis.D’après notre auteur, elle serait, comme François Mitterand," le révélateur de l’inconscient de droite,de la gauche…" En moins littéraire cependant. Ce qui expliquerait la condescendance hautaine et ironique d’une grande partie de la classe politico-intellectuelle. Qui la voue, avec Sarko,et au reproche de son populisme, aux gémonies. Assisterait-on à la fin d’un cycle marqué par un mode de pensée " aristocratique" et des pratiques politiques " élitaires" ?
Toujours à propos de Ségolène.Faut-il donner plus de compétences et de responsabilités aux Régions? Oui, pour Madame la candidate. Non, pour les français. C’est du moins ce qui semble ressortir d’un récent sondage de l ‘I.P.S.O.S selon lequel 45 % des Français jugent aujourd’hui que la décentralisation est allée trop loin, 31 % estimant qu’elle a atteint un niveau suffisant et 18 % qu’elle n’est pas allée assez loin. En trois ans, la défiance a ainsi progressé de 20 points. Il est vrai que le spectacle que nous donnent à voir, et à entendre, un certain nombre de grands féodaux n’est guère ragoûtant.
D’autant que le maquis institutionnel s’épaissit, les dépenses de fonctionnement s’envolent et le clientèlisme prospère… Dans son rapport,Pierre Richard, président du conseil de surveillance de Dexia Crédit local, en appelle donc à la sagesse des élus et à la maîtrise de la dépense publique locale: "une nouvelle gouvernance des relations entre l’Etat et les collectivités territoriales fondée sur la négociation et la responsabilisation" est nécessaire. Il invite aussi ces dernières à "s’engager davantage dans des démarches de rigueur financière et d’amélioration de la productivité de leurs services".
Sera-t-il entendu? Pour l’heure, on n’entend que des promesses de dépenses, à structure de coût identique… Espérons qu’elles n’engagent que ceux qui les écoutent…
Avant-hier soir, théâtre. A l’affiche, de la danse contemporaine. Le ballet de Lorraine y présentait cinq pièces. La meilleure, à mon goût, signée Mathilde Monnier et Jean François Duroure : Mama, Monday, Sunday or Always. Le programme nous invitait à y voir des danseurs (en réalité des danseuses dont deux hommes en longs tutus) ayant « des airs de détectives privés ». Que je n’ai pas vus. Je les ai pourtant longtemps cherché. Scrutant les moindres indices. Gestuels et vestimentaires. Les imperméables, peut-être ? La pièce ne durant que 20 minutes, j’ai vite abandonné. Vaincu ! L’art contemporain vous place souvent dans ce genre de situation. La création est une co-production. L’artiste assure la livraison des matériaux. Les spectateurs la « mise en quelque chose ». Forme (!!!), perspective (???), abyme (pourquoi pas), situation (forcément), concept (sans doute). Qui, chez les plus cuistres de nos amateurs, se résume à un « c’est intéressant » aussi vague que prétentieux. L’infiniment creux au service de l’infiniment vide…
Alain Cottet est aujourd’hui Directeur Général Adjoint, à la Région Languedoc-Roussillon. Il s’occupe plus précisément d’économie. Je l’ai connu quand, au Ministère de l’Industrie et de la Recherche, alors dirigé par J.P. Chevènement, j’y exerçais les fonctions de Chargé de Mission auprès du Délégué à la P.M.I et aux Affaires Régionales. À cette époque, de 1981 à 1984, Alain Cottet était à l’Agence Nationale pour la Création d’Entreprises.
Il est six heures et je rentre d’une très courte promenade dans les rues du centre ville. Il fait déjà nuit. Le vent du Nord s’est levé. Nerveux et froid, il gifle par rafale les quelques passants vaguement aperçus. On ne s’attarde pas devant les vitrines,indifférents aux clins d’œil lumineux des girandoles,perdus dans de sombres pensées. Et on évite les marchands de colifichets coincés dans leurs banales petites baraques en bois; où ils s’ennuient. Noël approche, et s’installe insidieusement une pesante ambiance de décor de carton pâte, rompue de temps à autre par les voix de rares touristes espagnols croisés sur le chemin de leur errance. Vêtus du même uniforme: "polaires", tennis et casquette. Le portable collé aux oreilles et le " numérique " à l’œil. Que cherchent-ils ?
Ve 24.1.2025 Chaque mardi et mercredi, une atmosphère singulière flotte dans les allées de ce magasin à libre-service. Loin de l’agitation habituelle des fins de semaine, elles ne sont empruntées que […]
Me 22.1.2025 Cinéma. Dimanche, à 15 heures, ai vu, au Théâtre + Cinéma – scène nationale Grand Narbonne, le dernier film de Walter Salles : Je suis toujours là. Un grand film qui m’a incité à […]