Un funeste message?
» Et j’allais lui porter ce funeste message. » [Corneille, Médée]. Au gouvernement.
» Et j’allais lui porter ce funeste message. » [Corneille, Médée]. Au gouvernement.
Il se dit beaucoup de bêtises, de clichés et de lieux communs en ces temps de passions électorales. A s’y noyer. Et puis, dans ce marais d’impostures, une voix se fait entendre pour accueillir Simone Veil à l’Académie Française. Une voix qui rétablit la hiérarchie des valeurs dans un monde qui les nie. Celles qui guidèrent la pensée et l’action de cette grande dame: le courage, la dignité, l’indépendance d’esprit.
Extrait du discours de Jean d’Ormesson :
« Vous avez des convictions, mais elles ne sont jamais partisanes. Vous les défendez avec force. Mais vous êtes loyale envers vos adversaires comme vous êtes loyale envers vos amis. Vous êtes un modèle d’indépendance. Plus d’une fois, vous trouvez le courage de vous opposer à ceux qui vous sont proches et de prendre, parce que vous pensez qu’ils n’ont pas toujours tort, le parti de ceux qui sont plus éloignés de vous. C’est aussi pour cette raison que les Français vous aiment. »
Avec une rigueur à toute épreuve, vous êtes, en vérité, une éternelle rebelle. Vous êtes féministe, vous défendez la cause des femmes avec une fermeté implacable, mais vous n’adhérez pas aux thèses de celles qui, à l’image de Simone de Beauvoir, nient les différences entre les sexes. Vous êtes du côté des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation. Quand on vous propose la Légion d’honneur au titre d’ancienne déportée, vous déclarez avec calme et avec beaucoup d’audace qu’il ne suffit pas d’avoir été malheureuse dans un camp pour mériter d’être décorée.
La clé de votre popularité, il faut peut-être la chercher, en fin de compte, dans votre capacité à emporter l’adhésion des Français. Cette adhésion ne repose pas pour vous sur je ne sais quel consensus médiocre et boiteux entre les innombrables opinions qui ne cessent de diviser notre vieux pays. Elle repose sur des principes que vous affirmez, envers et contre tous, sans jamais hausser le ton, et qui finissent par convaincre. Disons-le sans affectation : au cœur de la vie politique, vous offrez une image républicaine et morale. » Oui, une image républicaine et morale.
»,
Madame Christine Pujol, qui n’est pas une moniale mais une » cathare » , nous dit-elle dans la presse, squatte , en compagnie de sa « chargée de communication », qui n’a plus rien à communiquer, les locaux du syndicat national des restaurateurs et hôteliers. Autorecluse et cloîtrée dans des bureaux parisiens qui lui sont interdits depuis sa descente de croix, elle ne s’alimente plus que du contenu d’un vulgaire panier d’osier qu’elle remonte par une fenêtre grâce au fil d’une télévision (!) Une façon somme toute originale de se maintenir en forme et d’entretenir son image! Quant au reste, privée d’eau, elle n’en dit goutte.Un calvaire qui la change de ses escapades gourmandes chez ses chefs étoilés et qui lui serait infligé par le pape du foie gras français, le dragon Daguin. Une illustre toque qu’elle recouvre de l’habit noir inquisitorial (une vêture si peu faite pour son physique de moine paillard ) et qui, excédé de l’entendre crier qu’une « cathare ne capitule jamais », pourrait la prendre au mot et la laisser griller dans son Montségur d’opérette. A petit feu…

La Ferme Célébrités en Afrique ou en France à peine à garder son public. Samedi, l’émission qui a vu l’élimination de la plantureuse Karine Dupray n’a été suivie que par 2,2 millions de téléspectateurs, soit 18,1% des parts d’audience. Tandis que Dimanche, dans nos provinces, 1 électeur sur 2 a préféré le bistro le matin et la sieste l’après midi. Finalement c’est Surya Bonaly qui s’en sort le mieux. Avec 53% des votes, l’ancienne championne de patinage artistique devient fermière en chef tandis qu’Hermine reste simple fermière. Comme Martine Aubry, qui, jusqu’à dimanche prochain, tient le manche de la poêle, Ségolène préparant le fromage. Quant à Xavier Bertrand, il a un défi à relever : préparer une tarte à l’oignon ! Mais s’il est battu dimanche, Copé pourrait lui saborder sa propre salade en y mettant des mouches. En attendant, Daniel s’explique avec Martine dont il se sent de plus en plus proche. Il lui explique qu’il ne l’a nominée que pour sauver sa propre peau. Les deux, qui terminent la soirée par un massage, sont finalement d’accord pour s’allier. Mais Greg, pardon ! François, je mélange tout, se fait traiter de «faux cul» par Mickaël, non Mélenchon, qui craint de n’être pas nominé la semaine prochaine. Une semaine pour que la Ferme retrouve son public…

On trouve ceci, à la page 50 de l’édition électronique Mobipocket du « IIéme livre des masques de Rémy de Gourmont 1858-1915 » :
« D’autres disciples allèrent plus loin dans la connaissance de leur maître et ils surent que pour arriver à la vie bienheureuse—qui comme dans Sénèque comporte beaucoup d’or et beaucoup de pourpre—il faut plaire, et que pour plaire il faut avoir l’air de faire coïncider sa pensée avec l’émotion générale. Ils comprirent qu’il faut à un certain moment être boulangiste, et socialiste à un autre; qu’on rédige un roman anarchiste à l’heure où l’anarchisme est respiré avec bienveillance, et une comédie parlementaire quand le Parlement compromis est le sujet des conversations au déjeuner des gens simples: ainsi l’on devient soi-même un sujet de conversation; ainsi l’on arrive à hanter doucement l’esprit de ceux-là même que l’on bafoue et que l’on méprise. »
C’est du « profil » psychologique et moral de Maurice Barrès et de ses disciples dont il est question dans cet extrait. Un profil intemporel qui s’expose impudemment sur les panneaux électoraux de nos villes.
Ici même, en 2010. Des masques ! Des masques qu’il faut savoir arracher. Pour affronter la vérité, et ses brûlures… Des masques qui sont aussi les nôtres…