Narbonne la bleue?

 

Dimanche soir, Narbonne la « rose » n’en croyait pas ses yeux et le chroniqueur du « Midi Libre » ses tablettes.

Pour la première fois, en effet, hormis en 1969, la droite républicaine et son leader de l’U.M.P arrivent en tête. Sans aller jusqu’à titrer, comme son collègue de Carcassonne, qui a osé « l’Aude plébiscite (!!!) S.Royal : 30%… » (La trouille peut-être ?), l’évènement méritait quant même mieux qu’un laconique et désabusé commentaire de statisticien à la retraite.

On a beau tripatouiller les chiffres dans tous les sens et se rassurer en mélangeant l’orange et le rose avec un zeste de rouge, le reflux vers les « hautes terres » d’un  » socialisme  » aussi désuet que rétrograde est patent.

A l’évidence, le radicalisme verbal et compassionnel des socialistes départementaux ne suffit plus désormais à masquer leur profond conservatisme social et politique. A regarder en permanence et en arrière vers les Cathares et les Vignerons de 1907 tout en tendant la sébile vers l’Etat pour mieux servir une clientèle électorale vieillie et en voie de disparition, on récolte ce genre de déconvenue.

C’est donc un message clair que la partie la plus dynamique, au plan démographique et économique, du territoire audois vient d’envoyer à Lagrasse et Mouthoumet.Et qui risque d’être confirmé dans quinze jours.

Sera-t-il entendu? J’en doute.

Choisir,sans peur!

 

La crise de la représentation politique a été, pendant ces quinze dernières années, le thème à la mode chez les intellectuels de la « chose » politique.

Journalistes, sociologues, politologues et professeurs en tout genre s’en régalaient, jusqu’à l’ivresse, à longueur de colonnes. Et dimanche, vlan ! les électeurs leur ont donné une magistrale leçon de chose en leur expliquant que, si l’offre était bonne ils étaient prêts à y répondre. Massivement. Et passionnément.

Il aura suffit, pour ce faire, que les thèmes, les valeurs et les préoccupations de la campagne présidentielle soient en correspondance avec l’état réel de l’opinion et que les leaders politiques, dans les partis de gouvernement, soient enfin libérés des blocages psychologiques propres à leurs propres traditions.

Remercions donc NS, SR et FB pour avoir remis à l’honneur l’engagement civique et le goût de la politique. Et, accessoirement, d’avoir laminé les extrêmes de droite et de gauche…

A l’origine de ce grand chambardement : N.Sarkozy . C’est lui qui, sans conteste, trace le périmètre idéologique de la campagne depuis de longs mois et qui, conséquemment, par ses positions, « droitise » ses concurrents de gauche et du centre tout en vampirisant l’électorat de Le Pen.

Osons encore une dernière remarque en forme de pronostic : la blairisation du parti socialiste passe par la victoire de Sarkozy !…Dans le cas contraire, elle se fera aussi mais elle prendra plus de temps…

Dans quinze jours, le paysage politique français aura donc radicalement changé et pris un sacré coup de jeune. Tant mieux ! Entre temps, nous aurons choisi un caractère et des compétences pour aller jusqu’au bout de ce processus… Ou d’en retarder l’échéance.

Un vrai choix !

Vivement dimanche!

imagesDimanche, le choix se fera sur une personnalité et des valeurs plutôt que sur des programmes à 100 ou 150 propositions qui dépassent de toute façon l’entendement moyen du citoyen même correctement informé. Quant aux autres…

C’est aussi ce que André Fontaine développe dans son article du « Monde » d’aujourd’hui. J’en cite l’impeccable conclusion:

Le successeur du général de Gaulle et de François Mitterrand doit savoir qu’il n’aura pas la vie facile. Il lui faut un courage et une santé à toute épreuve, une vision ferme de ce qu’il peut attendre de la France, des Français et des autres, la capacité d’écouter mais aussi celle d’imposer des mesures impopulaires. Le niveau élevé d’électeurs encore indécis dans les sondages n’est-il pas le signe que c’est ce qu’attend de lui ou d’elle une grande partie de l’électorat. ? 

De qui est ce donc le portrait robot?

Nous le saurons bientôt. Si les électeurs (… trices ) l’entendent bien ainsi…

Un chien qui miaule.

 

Dans le journal « Le Monde », d’aujourd’hui : Julien Dray, a demandé « que toute la lumière soit faite sur ces incidents ». Il a estimé que ces affrontements « illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population »

Ah ! les mots en disent souvent plus sur ceux qui les prononcent que sur les réalités qu’ils sont censés représenter.

Ainsi, pour Julien Dray qui, depuis quelques temps, se taille une figure de Ministre de l’Intérieur d’un gouvernement présidé par Ségolène Royal, les scènes d’émeutes d’hier à la gare du Nord seraient des incidents (?) et illustreraient la violence installée entre la population (bis ?) et la police.

La population ? Mais laquelle sacrebleu ? La laborieuse, l’agricole, l’ouvrière, la scolaire, l’active. Celle du globe, la française. Celle des banlieues, peut-être. Ou bien alors celle de cités. Ou bien encore celle de certaines cités. Ou bien…ou bien…

De bons maîtres m’ont enseigné que la compréhension d’un problème, d’une question…d’une réalité quelconque supposait une correcte dénomination. Là, pour le coup, la confusion est à son comble. Et on voit bien ce qu’elle masque : la peur de dire l’ignorance, la brutalité et la bêtise de groupes d’individus pour qui l’autorité de la loi et les valeurs de la république n’ont aucun sens. Une infime minorité que Monsieur Dray enveloppe d’une bienveillante et innocente population.

Il existe une formule pour désigner ce genre de confusion sémantique : « Un chien qui miaule ». Pendant ce temps, Le Pen, lui, rigole…

Dits de Jacques Imbert.


 

Rangement de ma bibliothèque. Une façon de parler. Dérangement serait plus approprié. Un rituel pour replonger au hasard dans des textes qui ne me quitteront plus. Ainsi cet étrange ouvrage : journal, poésie, prose…de Jacques Imbert « Les jours et les autres », édité par Jacques Brémond.

Le 13 octobre 1988, il écrit ceci : « Première amabilité entendue, d’élu à élu, sur le sol languedocien : Je te couperais en tranches comme un kiwi ! ».

Six ans plus tard, le 14 octobre 1994 : «  Il nous félicite pour notre enthousiasme et je ressens aussitôt, sous l’apparence du compliment, un insondable mépris. »

Et le 25 novembre 1989 : « Ne pas oublier ce que Pierre Emmanuel appelle la préméditation de l’inconnu et à laquelle rien ne résiste, pas même les systèmes les mieux organisés. »

J’ai oublié de préciser que Jacques Imbert était aussi Directeur Régional des Affaires Culturelles. Je l’ai rencontré à quelques reprises, à Montpellier, lorsqu’il exerçait dans notre région. A une époque où la communication s’est saisie de la culture…

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