Etre ou ne pas être…

Frèche, vient de nous l’annoncer, il se met en congé du parti socialiste pendant deux ou trois mois pour ne pas gêner la campagne de Ségo. Un acte de bravoure, pardon ! de bravitude, à la hauteur, re-pardon, à l’altitude, des fréchitudes à répititions de ce personnage à la perversité involontairement  comique si elle n’était extrêmement dangereuse. Grossière, la manœuvre l’est tout autant que sa sortie sur Hollande à qui il manquerait paraît-il une colonne «  vertébrale ». Un gentil euphémisme, peut-être. Une profonde ingratitude, sans doute à l’égard de celui qui, en ce moment, et quand il ouvre la bouche, ne sait plus s’il s’exprime en son nom personnel, au nom du parti, de sa compagne ou de la candidate. Et voilà que cet histrion de Frèche s’y met. II part en vacances pendant deux ou trois mois alors que, le 27 janvier, le PS allait le virer. Que faire, comme dirait l’autre ? Quelle est la bonne attitude dans ce concert de casseroles ? Rester dans la floutitude ou proposer la fermitude ? Etre ou ne pas être ?  C’est là la question…

P.S du 17 janvier : Ségo, ce matin :  c’est bien ce qu’à fait Frèche.On peut en rester là. Couragitude! Et une nouvelle manière de faire la politique…à l’ancienne!

 

 

 

 

Un tête à queue idéologique.

L’investiture par le P.S de Madame Royal pour le représenter à la prochaine élection présidentielle infirme les deux principes traditionnels suivis, malheureusement pour eux, par ses deux concurrents. Principes selon lesquels le parti se « prenait » par la gauche et se « gagnait » dans l’appareil. Et, surprise des éléphants, Ségolène s’est imposé en « jouant » l’opinion tout en surfant sur une thématique de droite.

Cette petite révolution n’a pas fini de produire ses effets dans la constellation des thèmes, idées et pratiques des socialistes français. Le prix des reniements idéologiques sera  élevé. Déjà les anciennes « écuries », jospiniste, fabiusienne, NPS … commencent à être désertées.

De cela, J. Bascou, dans son entretien avec A. Navarro (voir l’Indépendant du 5/12/07) ne pouvait rien en dire. Cependant, un petit « filet » de gêne perle sous la « langue de bois » habituelle. Oh ! Timidement, certes ! Mais enfin, reconnaître : « qu’il n’y a pas de sujets ou de problèmes de droite ou de gauche », c’est évidemment un truisme ! Mais c’est nouveau. Quant à risquer : « En revanche il y a des réponses de gauche ou de droite. », c’est admettre que l’encadrement des délinquants par des militaires et la révision de la carte scolaire sont des solutions de gauche à la délinquance des jeunes et à la discrimination sociale. Un vrai « tête à queue » idéologique. Notez que j’ai, à priori, rien contre.

Tout ça pour dire que la période qui vient  sera propice en glissements et autres carambolages sémantiques de ce genre. Mais à tout prendre beaucoup moins dangereux que les «  dérapages » (c’est l’euphémisme utilisé par J. Bascou ) d’un G. Frèche. Dérapages à répétition pour lesquels Montebourg, le récent et ancien chef de file de Jacques demande un retrait de carte et les jeunes socialistes, entre autres, l’interdiction de parole au nom du P.S. Seraient-ils instrumentalisés par la presse?

 

 

 

 

Le syndrome des écrouelles.

Henri_IV_touche_les_escrouelles


À Montpellier, il fallait attendre deux heures pour recevoir la bise de Madame la mairesse. Deux heures! Et combien de bises? Ses lèvres doivent être en feux! Quel métier! Se coltiner des «mal-rasés», des barbus aux poils durs et des imberbes boutonneux: il y en a forcément dans ces longues et interminables cohortes de pèlerins.

L’humour de Chine.

On connaît le Giono romancier du « Hussard sur le toit », « d’Angelo » et du « Bonheur Fou », mais on connaît moins bien le Giono chroniqueur avisé de son temps ( Les trois arbres de Palzem ) . Je veux dire du nôtre. Voici un échantillon de ce qu’il écrivait dans les années 50/60 : « On aimerait voir les speakers de la radio et de la télévision prendre du plaisir au sens des mots. En une semaine, je leur ai entendu dire : « L’escalade de la baisse (à propos du froid) continue sauf dans le midi. »…Et enfin, de l’inauguration de je ne sais quelle pouponnière de stade ou quel stade de pouponnière, où un édile coupait un ruban : «  Le jeu vorace d’une paire de ciseaux sur un ruban. » A ce point-là, j’ai cru pendant un instant que c’était de l’humour. » (page 200)

C’est précisément ce que je me disais, un soir de cette semaine, devant notre PPDA national l’écoutant nous annoncer que : «  La neige est enfin arrivée. Elle est tombée en couches épaisses. » Pour former sans doute des gros flocons ! Ah ! le sabir journalistique… J’ai même entendu, sur France-Culture, Nicolas Demoran, qui n’est pourtant pas un idiot, nous informer que « les spécialistes suivent à la loupe (sic) le déplacement des oiseaux migrateurs. » C’était en octobre… Les politiques ne sont pas en reste qui, depuis le passage de Lang à la culture et sa promotion du parler rapt au rang des beaux arts, nous cassent littéralement les oreilles de barbarismes. Le dernier en date « bravitude » nous vient de Chine, repris en cœur par la gent journalistique gauloise éblouie par tant d’audace. Quand on voyage le sac vide de propositions politiques, il ne reste plus en effet qu’à enfiler des perles sémantiques de ce genre. A ce point-là, c’est vraiment de l’humour.

Cérémonie des voeux.

Ah ! la cérémonie des vœux en France. Pas une institution n’y échappe.

De la Présidence de la République à l’association des boulistes de quartier, tout le monde y va de son discours truffé des mêmes vœux pieux, ornés des mêmes métaphores maritimes et conclus des mêmes appels à l’union sacrée. Tous les jours ou presque de ce mois de janvier sont réservés par nos élites à cette « geste » républicaine. Elle n’a pas que des inconvénients, remarquez ! Les buffets sont  généreux et les verres vite remplis. A condition cependant de pouvoir s’en approcher, ce qui n’est pas à la portée du premier venu ! Il y faut une longue pratique et du savoir-faire. Chaque centimètre carré conquis est une position gagnée de haute lutte à un adversaire qui, le regard et la main tendue vers les canapés au saumon et les éclairs au chocolat, ne s’avoue jamais vaincu.

Chez nous, celle du sous-préfet de Narbonne est la plus courue. Somptueux est aussi son accueil, dans une ambiance «Empire». Un paradoxe en un temps où ce fonctionnaire ne sert plus à rien. C’est peut-être ce côté désuet, ancien régime, que les dames des élus, qui y sont plus nombreuses que partout ailleurs, apprécient.

Les français sont ainsi. Ils coupent la tête des rois et regrettent leurs cours.

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