La France, entre peurs et vanités !

 

 

 

 

 

imgres-copie-1.jpeg

 

 

Pourquoi donc ne pas se contenter de reprendre ici cette partie d’un texte publié hier dans  » le Monde.fr  » ? Le style de son auteur est aussi élégant qu’est claire sa pensée sur la France, ses peurs et ses vanités…

 

 » Celle-ci ( l’Union Européenne ) doit se renforcer, mais elle ne sera pas une France agrandie, et nous devons chercher avec modestie ce qui nous rapproche, nos capacités complémentaires et nos limites communes, avant de nous flatter de nos différences.

Nous sommes sans doute moins différents des autres Européens que nous ne l’imaginons, mais parce que ce que nous sommes aujourd’hui ne correspond pas à un passé que nous idéalisons, nous paraissons parfois hésiter entre la rhétorique arrogante de la grandeur et les jérémiades du déclin. Or, pour changer, pour définir ce que nous voulons devenir, il faut d’abord nous réconcilier avec ce que nous sommes. Nous tombons trop souvent dans un défaitisme incompréhensible pour un observateur extérieur. Même si la permanente insatisfaction française nous aide parfois à rebondir, elle peut devenir destructrice quand elle devient déni de réalité.

Aujourd’hui, pour paraphraser Churchill, la France ne doit craindre que ses propres peurs, qui l’empêchent de voir le monde tel qu’il est, riche d’opportunités nouvelles avant d’être source de menaces. Elle doit définir des ambitions et un modèle de société à la mesure de ses moyens, qui sont substantiels mais pas illimités. Elle ne doit pas avoir honte de regarder ses voisins et même parfois de les imiter ; elle doit avoir le courage de faire avec eux des choix difficiles, sans prétendre qu’elle peut tout faire, et surtout pas toute seule. Sans arrogance ni défaitisme, pensons un peu plus à la manière dont nous allons peser sur un monde dont nous ne sommes plus le centre mais que nous avons les moyens d’influencer, en définissant avec nos partenaires européens un projet commun. « 

 

Jean-Marie Guéhenno (Ancien président de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Professeur à l’université Columbia (New York))

Sincérité et politique …

 

Serie_des_presidents

La phrase du jour ! À la question abrupte d’un journaliste allemand lui demandant s’il croyait « vraiment à ce qu’il racontait », en annonçant comme il l’a fait le 14 juillet la reprise économique dans les prochains mois, François Hollande a répondu : « Les responsables politiques croient à ce qu’ils disent, c’est une erreur de penser qu’ils mentent, ils peuvent se mentir à eux-mêmes, se tromper, mais je crois à la sincérité des hommes politiques. » Il a raison ! et cette profession de foi vaut pour lui même et tous les autres : la sincérité en politique cache toujours un pieux mensonge… 

Pleynel se prend la plume dans le tapis…

 images-copie-21

La justice a ordonné jeudi 4 juillet au Point et à Mediapart de retirer de leurs sites Internet respectifs les retranscriptions des enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt par son majordome, estimant que leur diffusion constituait une atteinte à la vie privée de la milliardaire. La réaction de Médiapart, qui  » interdit  » à tout citoyen ordinaire de commenter une décision de justice, fut-il élu ou, pire, ancien président de la République, a été à la hauteur de sa réputation. Selon ses responsables, il s’agit en effet d’un « acte de censure judiciaire », d’une décision « liberticide et ubuesque »  digne de la « dictature de Pinochet » ou de la « fin de l’ère Ceaucescu » ? On imagine sans peine ce qu’il serait advenu à un Guaino, par exemple, s’il s’était permis ce genre de qualificatifs … Bref, si l’on comprend bien, les juges seraient illégitimes à fixer les limites de la liberté d’expression et celles de  » l’atteinte à la vie privée  » . De quoi nourrir les espoirs de reconversion professionnelle de tous les flics du monde. E. Pleynel et ses amis, en réagissant de la sorte, se sont pris les plumes dans le tapis. Que diraient-ils, si, le soulevant, ils y trouvaient un micro ?…

 

Collomb redécouvre l’Amérique !

 

 

imgres-copie-49.jpeg

 

La meilleure critique d’ Hollande ne vient pas de la droite, mais de la gauche. De Lyon plus précisément. Signée Gérard Collomb, dans   » le Point  » de cette semaine. Que dit-il ?   » Il faut des choix clairs, qui ne soient pas contredits sans cesse « . Et, pour commencer,  » il convient de rétablir la santé financière du pays en continuant à réduire les déficits  » puis s’attaquer ensuite à la décentralisation en enlevant  » quelques couches au mille-feuille des collectivités locales et procéder à de grandes réformes de structure.  » Pour les retraites ?  » On ne doit pas l’adapter ( le système ) à la marge . Il faut le réformer en profondeur et regarder l’ensemble des systèmes, privés et publics, régimes spéciaux compris  » avec une préférence pour  » le système à la suédoise, par points, plus performant, car il permet chaque fois que l’espérance de vie progresse d’allonger la durée de cotisation, sans avoir l’effet brutal de nos réformes.  » De manière plus générale   » on ne peut rester avec ce système et cette société bloqués. François Hollande n’a pas le choix . La France est en train de perdre pied, ça ne date pas d’aujourd’hui, mais des dix dernières années. S’il veut ( Hollande ) éviter que la France ne se laisse définitivement distancer, il doit rebâtir la maison  »  Et pourquoi donc la maison s’effondrerait-elle ?   » Parce que le niveau de la dépense publique atteint des sommets insoutenables, avec 57 % du PIB, contre un peu moins de 52 % en Suède et seulement 46 % en Allemagne  « ; et parce que les entreprises sont sous pression précise-t-il  »  En France, elles assurent près du tiers de nos ressources fiscales et sociales, contre 25 % en Allemagne. Le coût du travail est donc très élevé, et pénalise tout le monde. Pour payer un salarié 31 000 euros net, une entreprise française paiera chaque année 58 000 euros, contre 48 000 euros en Allemagne. » Conséquemment  » les salaires sont sous tension, la rentabilité des entreprises se réduit, elles n’ont plus les moyens de financer leur développement, elles perdent des parts de marché. » Une perte de compétitivité et d’innovation qu’il illustre par deux chiffres  » on a acheté en 2012 3 500 robots pour nos usines ; les Allemands, 19 000 !   »  C’est net et précis . Qui dit mieux ? Ça me rappelle une certaine  » gauche américaine  » autrefois vilipendée par Tonton François et ses amis, Fabius en tête ? C’est Rocard, qui doit apprécié…

Articles récents