Chronique de Narbonne. Enfumage !
Hier, polyclinique de Narbonne.
Hier, polyclinique de Narbonne.
Tel Ulysse, notre maire, partit de Narbonne pour le « spot des homos » où on lève et on tire des voiles en violant les oreilles et les sens des voisins. D’une mâle assurance, il leur fut annoncé , creusement de fossés , érection de rochers et rondes de policiers . À port la Nautique, on … – je vous laisse la rime – , et » les homos » se gondolent à l’idée de festives et pandorales rondes . Mais c’est du voyage prit par le patron des petits bateaux dont on se souviendra … Salé ! Mais qu’a donc fait Jacques Heurley pour se faire ainsi fesser par un Didier Mouly accompagné et en compagnie d’un bel équipage. Et en quels termes ! Son port ? un campement de romanichels. Ses projets ? grandioses et coûteux. Et sur quel ton ! Bon , on sait que Déjean et Courtès , des plus que proches du maire, n’en veulent pas des restaurants de Moreno et de Giraud, mais quand même ! L’élégance et la courtoisie ne sont pas des vilains défauts. On ne parle pas au président des « Nauticards » comme au dernier des galériens ; il n’est pas aux ordres, ni aux fers . Il est chez lui, n’a pas un sou de subvention municipale et n’en demande pas … Tout ce qui a été entrepris, l’a été en droit ; alors quoi ! Serait ce que nos riverains n’en voudraient pas non plus des restos . Trop de nuisances , comme les homos … Va-t-on aussi pour les dissuader de faire banquet, creuser des fossés , dresser des rochers et faire valser des PV … Que cache donc cette sortie, qui se voulait champêtre et dissuasive sur » le spot des homos » et qui s’est terminée par un canardage en règle du patron des petits bateaux ? Au maire ! ( je sais c’est facile ! ) , et si vous nous contiez les vrais raisons de cette petite odyssée narbonnaise …
Jeudi 29 mars
Ah ! mon oncle, que la semaine passée fut dure et triste au cœur de tout ce que notre beau royaume de France connaît d’esprits paisibles, ouverts et respectueux des plus nobles traditions de respect et de dignité de la personne humaine. Quel drame inouï que cette tuerie perpétrée de sang froid par ce mahométan fanatisé, finalement abattu par une escouade de mousquetaires dépêchée par sa majesté Nicolas ! Les proies de ce sinistre « fou d’Allah » s’appelaient Mohammed Legouad, Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Gabriel Sandler, Arie Sandler, Jonathan Sandler et Myriam Monsonego. Deux jours, deux jours durant, la France est restée dans un état de sidération devant cet acte d’une sauvagerie sans nom, aussi lâche qu’ignoble. Et toujours cette même question face à l’absurde, face au mal, mon oncle ; toujours cette même question qui faisait nos disputes à l’annonce d’un meurtre atroce commis dans une de nos provinces : était ce un monstre ? Comme si la conscience se refusait à admettre cette part maudite qui git en tout homme en renvoyant cette sorte d’agissements hors de l’humanité ; ou de les expliquer par de seules et simplistes considérations tenant à sa famille, son état, son éducation ou sa personnalité. Ce serait si confortable, en effet, que d’en appeler à la seule raison du médecin ou du philosophe afin d’en exclure toute responsabilité de la part de son auteur. Non, mon oncle, cet individu a décidé en conscience d’être Mohammed Merah ; cet homme à choisi d’être un tueur : la honte de ceux qu’il prétendait défendre et représenter. C’est aux consciences musulmanes, celles qui se refusent et refusent encore à quiconque le droit de discuter ce qui serait un sacré intouchable, qu’il appartient désormais de s’interroger. Ce disant, mon oncle, et quoique que l’on puisse exciper des dangers de cette intime conviction, convenons ensemble, à tout le moins, que : « La charité ne doit point dégénérer dans une tolérance aveugle et pusillanime. »
Mais déjà les gazettes nous expliquent qu’il eût fallu passer par les fenêtres plutôt que par la porte, et les « opposants » au Roi qu’il eût fallu faire autrement. Le comte de Labatout, lui, en compagnie de son lieutenant de police, le sieur Plaoui, a joui de ces mêmes circonstances dramatiques pour exposer fort opportunément aux échotiers du Comté, le jour où était lancé l’assaut contre le domicile du tueur de Toulouse, qu’il entendait répondre au sentiment d’insécurité de ses sujets. Ainsi seront augmentés les effectifs des auxiliaires de police, qui, de plus, seront dorénavant armés, et multipliées les lunettes de surveillances dans toute la cité comtale. Quand je pense, mon oncle, que Labatout, alors prétendant au fauteuil du duc Lamonyais, suspectait ce dernier de vouloir contrôler et mettre en fiches toute la contrée ; de transformer le Comté en un immense camp de surveillance ! Que dire aussi du silence des ligues et sociétés savantes (si peu !), habituellement attentives aux moindres faits et gestes qui attenteraient aux libertés publiques. Ton ami, le président des « archets de la libre pensée », aurait-il donc perdu la voix ? Et notre bon docteur de la « société universelle des colombophiles avisés », serait-il souffrant ? J’ignore ce qui, dans cette conjoncture, du sens de l’à-propos, du télescopage des agendas ou de la manipulation des consciences doit être mis au crédit, si je puis dire, du Comte ; mais ce que je crois, mon oncle, c’est que la décence exigeait que ces affaires de petite police comtale soient exposées en d’autres moments et que nos gazetiers en dénonçassent sinon l’opportunité du moins son caractère outrageusement populiste. Quant à savoir ce qu’en pense Monsieur Patrick de la Natte du haut de sa tourelle de scribe en chef du Comte de Labatout ? Dieu seul sait de quels conflits sa conscience est le siège…
Bonne nuit, mon oncle, qui demain me lirait au petit jour.