L’Art-spirateur de Narbonne.

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Jacques Bascou voulait envoyer l’aspirateur à déchets de Michel Moynier à la poubelle, il va le recycler en centre de traitement et de valorisation d’œuvres dites «d’art contemporain». Connaissant bien les deux, et sans risque de me tromper, j’y vois à la manœuvre les amis Privat (Louis) et Moget (sa fille). Inutile de dire que ça va décoiffer et retourner la tuque des narbonnais. La présentation de ce qui n’était jusqu’ici qu’une proposition sera officiellement faite aujourd’hui, nous dit le Midi Libre. Je ne gênerai pas les journalistes locaux ni le maire de Narbonne en livrant ce que je devine de ce projet, mais peut-être conviendrait-il aussi  de réfléchir d’ores et déjà à ce qui demain pourrait accueillir les œuvres et les collections de Piet Moget, le père.

L’issue des luttes de l’existence demeure à jamais incertaine…

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C’était au temps où j’exerçais le métier de DGA à la Région Languedoc-Roussillon. Avec, plus précisément, dans mon champ d’intervention et de responsabilités, l’économie, l’enseignement supérieur, la recherche et la formation professionnelle. Parmi mes interlocuteurs, des chefs d’entreprises, dont certains, comme Laurent Spanghero, sont devenus depuis des amis. Lui et tant d’autres s’étonnaient toujours de « l’énergie » que je dépensais, inutilement à leurs yeux, à lire ce que l’on appelle communément les grands auteurs (en réalité les miens correspondent assez peu à ce cliché aux contours ostensiblement balisés). Invité à déjeuner chez lui, à l’occasion d’un match du tournoi des cinq nations regardé devant sa télévision, je lui avais amené le classique « Art de la guerre » de Sun Tzu. « Tout est là Laurent, tu gagneras du temps et de l’énergie à le lire ! ». Et je lui conseillais aussi, pour faire bonne mesure, le « Lucien Leuwen » de Stendhal. Cette scène m’est revenue à l’esprit, ce matin, après voir pris connaissance des réactions des proches de Patrice Millet, à l’annonce de son retrait brutal de la vie politique locale. Coïncidence étrange, je lis en ce moment Simon Leys et son savoureux : « Le bonheur des petits poissons ». J’y ai noté ceci, pas plus tard qu’hier au soir : « En d’autres mots : les gens qui ne lisent pas de romans ni de poèmes risquent de se fracasser contre la muraille des faits ou d’être écrabouillés sous le poids des réalités. Et il faut alors appeler de toute urgence le Dr Jung et ses collègues pour essayer de recoller les morceaux. » Et un peu plus loin encore : « Ce que je voulais souligner est simplement ceci : notre équilibre intérieur est toujours précaire et menacé, car nous sommes constamment en butte aux épreuves et agressions de la réalité quotidienne ; l’issue des luttes de l’existence demeure à jamais incertaine, et finalement c’est peut-être un personnage de Mario Vargas Llosa qui a donné la meilleure description de notre commune condition : « La vie est une tornade de merde, dans laquelle l’art est notre seul parapluie. » Je ne connais pas les goûts littéraires de Patrice Millet, mais si je devais lui recommander trois livres à lire, à tête à présent reposée, ces trois là surement s’imposeraient… 

 

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