Ma première tasse de café, en solitaire. La meilleure !
3h 30 ! Trop tôt pour brancher la cafetière. Dehors ! personne. Pas un bruit. Tentative de lectures. À cette heure, les journaux littéraires ont ma préférence.
Un geste…Comme une trace de parfaite et simple humanité !…
Il était 8 heures 30 du matin, et, dans la chambre claire et spacieuse où m’avait conduit une jeune infirmière, j’attendais patiemment – que faire d’autre ! –, allongé sur le lit qui m’avait été attribué, coiffé d’une charlotte bleue clair et revêtu d’une simple blouse grise aux motifs géométriques, j’attendais patiemment que les brancardières de service viennent me chercher pour m’amener au « bloc ».
Ces hommes invisibles des petits matins ; leurs prédateurs du plein jour…
5 heures et demi du matin ! La nuit a été lourde et chaude, et le sommeil intermittent. Toutes les fenêtres sont grandes ouvertes. Les premières voitures balayeuses sont entrées en action. Elles font un bruit épouvantable qui emplit tout l’appartement.Chroniques du confinement d’Éric Chevillard : lectures à Bages à la Maison des Arts…
« La foule n’a pas besoin de moi pour être une foule ni la cacophonie de mon opinion pour être cacophonique. C’est quand silencieusement je me perds dans la contemplation d’un insecte ou d’un coquillage que j’existe. » Mardi 29 juin 2021.
« J’ai pris l’habitude de me placer tout au bout des cortèges funéraires, car je n’aime guère avoir quelqu’un qui marche derrière moi dans ce genre de procession et je préfère imaginer plutôt que je les enterrerai tous. » Mardi 26 juin 2021
Éric Chevillard : L’autofictif (journal)