Comme chaque année, nous nous sommes rendus au cimetière de Bages…
Vendredi. Comme chaque année, nous nous sommes rendus au cimetière situé à la périphérie de la ville où nos parents sont enterrés. Après avoir nettoyé à grande eau chapelle et caveau, nous avons déposé, dans chacune des deux sépultures, un vase de fleurs aux couleurs d’automne. Puis, nous nous en sommes allés au joli petit cimetière du village de Bages, à quelques kilomètres d’ici. Là, les tombes tournent le dos aux étangs, à l’abri du vent marin, sur lesquels brillait en ce début d’après midi, une douce et belle lumière. Au pied de celle de Bernadette, ce sont des fleurs blanches que j’ai mises en terre. Ce geste d’un souvenir jamais éteint d’une enfant morte à 1 an, sa mère, jusqu’à son dernier souffle, l’a toujours fait. Et depuis, la dernière de ses filles, que j’accompagne toujours en cette circonstance, perpétue ce rituel. Bernadette, qu’elle ne pouvait connaître, aurait aujourd’hui 87 ans. Mais ces deux sœurs, chaque année, au même mois, se retrouvent ainsi unies dans le même souvenir de celle qui un jour leur a donné la vie. Dans un temps hors du temps, pris à la mort et à l’oubli. Rien de triste cependant dans ces moments que je rapporte. Bien au contraire : nous allons à la rencontre de visages et de souvenirs bien vivants, croyez-le. Et si nous croisons peu de monde dans ces allées bordées de marbre, j’aime saluer parfois de ces grandes familles « gitane » rassemblées, bruyantes et rieuses, comme autour d’un repas de fête. Il me semble alors qu’elles seront les dernières à vivre comme il convient dans ces paisibles jardins du souvenir. Dans la joie et la présence d’êtres aimés… ; en bien et en mal !
Mots-clefs : Bages, Bernadette, Cimetière, Gitans, Souvenirs
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Didier
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Ces hommages à nos morts sont plus difficiles lorsqu’on les a laissé de l’autre côté de la Méditerranée et que leurs sépultures subissent l’outrage du temps et l’indifférence des autorités chargées de les protéger
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