De l’urgence à se confiner intellectuellement aussi !
Depuis les premières alertes sur l’extrême dangerosité de cette pandémie, je respecte scrupuleusement les gestes de protection qui ne cessent depuis de m’être rappelés par toutes sortes d’autorités. Je me plie aussi, sans regimber, à l’interdiction qui m’est faite, sauf exceptions, très peu nombreuses d’ailleurs, de sortir de chez moi. Un isolement que je vis sans troubles particuliers car, je dois l’avouer, si j’aime une certaine légèreté dans les relations sociales, j’éprouve beaucoup plus de difficultés à participer à ces pesants rituels sociaux, sportifs ou festifs, qui mobilisent les foules, comme à ceux, en plus petites compagnies, qu’imposent obligations et « devoirs » professionnels, familiaux ou politiques, notamment. Ainsi ai-je toujours fui, quand j’étais, disons en activité, « dîners en ville », cérémonies de remises de médailles et décorations, réceptions mondaines… Comme j’ai toujours évité les fêtes et célébrations de ceux qui m’y invitaient, à l’exception toutefois de celles concernant un petit cercle familial ou amical, au demeurant très étroit. Je sais pertinemment qu’en ces occasions l’ennui très vite m’y rejoint, que mon comportement s’en ressent, et que, paraît-il, je peux être très désagréable. Une réaction qui, sans doute, trouve sa raison , si je puis dire, dans ce vague sentiment schopenhaurien que « ces fêtes et réjouissances portent toujours en elle quelque chose qui sonne creux». Un travers de l’esprit qui m’amème parfois, également, à regarder un film, par exemple, tout en déroulant en pensées imagées, l’arrière-décor où s’affaire tout un petit monde de professionnels. Bref, ce confinement ne m’est pas trop pénible, et je dispose, de surcroît, pour m’en distraire, d’un espace suffisant, des ressources de ma bibliothèque et du plaisir, car s’en est un, de l’écriture. « D’amis » virtuels aussi, accessibles d’un clic, qui présentent en outre, pour ceux que je ne connais pas dans la vraie vie (!), une grande variété de profils intellectuels et sociaux. Leurs écrits et commentaires, me réjouissent et m’instruisent, souvent ; me surprennent ou m’irritent, voire, parfois, m’exaspèrent. Ces jours-ci, j’en ai notamment lus, stupéfait, signés d’intellectuels – philosophes et gens de lettres – qui, dans leurs formes brèves, rivalisaient avec la violence et la vulgarité de ceux habituellement vomis par la pire engeance complotiste. Ce qui démontre que, sous le vernis policé de la plus fine et savante rhétorique peuvent fermenter les plus obscures passions humaines. Aussi, ai-je décidé, pour me protéger de ce « virus » capable de dégrader des cerveaux parmi les mieux formés, d’établir un certain nombre « d’idées et préceptes barrières » ; et de nettoyer le « mur » de ma page Facebook qui jusqu’ici laissait à l’évidence trop de place à de « faux amis » particulièrement toxiques. Une forme de confinement intellectuel en quelque sorte ! Depuis, comment dire, je respire mieux…
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KRISDEN55
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Lisant de temps en temps vos articles, c’est la première fois que je m’expose dans un commentaire car les propos que vous tenez dans ce dernier résonnent dans mon esprit avec un constat : » son ressenti pourrait être le mien ». Beaucoup trop de faux semblants mobilisent notre énergie et notre temps, nous sommes devenus des superficiels et laissons trop souvent le paraître s’exposer.
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Michel Santo
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Merci pour ce commentaire ! Bien cordialement !
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