Eléments d’un langage refoulé.

 

Dimanche : « Ce n’est pas le Dominique que je connais. C’est un complot. Il doit être présumé innocent ! »

Lundi : « C’est un séducteur, un dragueur. On lui a tendu un piège. Il doit être présumé innocent !

Mardi : « C’est un séducteur impénitent, un dragueur compulsif, souvent lourd et pressant, parfois à la limite du harcèlement, et très porté sur le sexe…C’est une conspiration. »

Dans cette unanimité politico-médiatique, la seule position équilibrée, dès lundi, est venue de Cécile Duflot : « la justice pour la jeune femme qui a porté plainte pour des faits qui, s’ils sont avérés, sont très graves. La justice pour Dominique Strauss Kahn qui bénéficie de la présomption d’innocence ».

Mercredi : Ou plutôt depuis hier soir seulement, un timide rééquilibrage s’opère en direction de la présumée victime.

Trop tard ! Le parti du Bien et de la Vertu est mis à nu par l’explosion en plein vol de son « candidat » naturel,la presse et les médias vilipendés pour leur complaisance,et la classe politique toute entière accusée de complicité.

Le New York Times,lui,face aux critiques françaises sur le traitement fait à DSK par la justice américaine,pose une seule question : « Si cette affaire s’était produite en France,que ce serait-il passé ? ». On imagine d’ici un commissaire du premier arrondissement de Paris dans ce genre de situation ! Et on étouffe de rire…

ll est des moments qui révèlent le refoulé de notre arrogance nationale. Celui d’un pays qui n’en peu plus de masquer sous une rhétorique républicaine et sociale des mœurs et des pratiques politiques d’ancien régime.   

 

 

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Commentaires (2)

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    argoul

    |

    La honte de choc…

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    Bernard de Vargas

    |

    La lecture du NYT et des commentaires d’états-uniens aux articles concernant DSK est particulierement interessante et riche d’enseignements sur nos « différences culturelles ». 
    Elle devrait d’ailleurs nous inciter à plus de prudence et modération dans nos propos (enfin ceux de nos soi-disant élites) pour ne pas écorner des relations qui relèvent déjà du « je t’aime moi
    non plus ».
    D’autant que cette lecture est facilité, même pour ceux qui ne maitrisent pas l’anglais, par les traductions Google. Mais bon, tout le monde n’a pas l’esprit curieux.

    Ceci dit, je ne suis pas le seul à le relever d’ailleurs, le NYT et ses lecteurs sont-ils pour autant fondés à nous donner des leçons de transparence politique dans la mesure ou sous
    l’administration Bush fils, ils ont complaisamment fait écho aux allégations de cette même administration concernant les soi-disant armes de destruction massives de Saddam Hussein dont le but
    avoué, clair aujourd’hui, était de faire main basse sur l’irak et son pétrole au seul profit de quelques entreprises détenues par les faucons de la WH. 

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