Fais-moi mal !
C’est le merveilleux apanage des sots que d’idolâtrer leurs contempteurs…
Cela reste en vérité un mystère pour l’observateur attentif.
Sans offenser la mémoire de notre défunt président de région, on peut écrire que, outre le fait de ne pas se prendre pour une bouse de vache (ce, en quoi il avait sans doute raison ), il semblait aussi avoir une prédisposition naturelle a considérer le reste de l’humanité et notamment le corps électoral comme roupie de sansonnet et ramassis de demeurés dont on pouvait obtenir le vote avec un colifichet ou une boite de chocolat…Un peu comme les premiers explorateurs se gagnaient l’amitié des sauvages avec quelques brillantes pacotilles (Si ma mémoire est bonne, il l’avait d’ailleurs clairement dit, ainsi que cela fut rapporté sans susciter de démentis par ses adversaires politiques lors des combats électoraux)
Les épithètes fleuris dont il qualifiait les malheureux opposants qui osaient émettre quelques réserves sur ses proclamations péremptoires et ses projets quelquefois mégalomaniaques demeurent dans toutes les mémoires…
Bref, considérer ses semblables comme un troupeau de lémuriens plus ou moins décérébrés, n’a surement, en soi, rien de répréhensible (et pourrait même susciter un débat passionnant et fort argumenté ou les opinions négatives et positives devraient s’équilibrer), mais le dire, le montrer, voire le clamer avec autant d’ostentation et néanmoins faire un triomphe a chaque consultation électorale ouvre des perspectives très intéressantes pour l’étude du quotient intellectuel de l’électeur moyen.
Cela pourrait faire penser a ces partenaires amoureux qu’un macho velu fouette avant de violenter et qui, pâmé, crie encore…encore…
Mais c’est vrai que la sottise est aussi inébranlable que le génie, c’est sa multiplication qui fait sa supériorité…C’est pour cela que les génies gagnent rarement les élections, d’ailleurs la plupart ne s’y présente jamais, la politique étant une des rares choses dont les gens de qualité évitent de se préoccuper.
Je repense, en souriant à Rimbaud, immortalisé a Charleville par les mêmes gens qu’il avait jadis écrasé de son flamboyant mépris.
« Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square ou tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs,
Portent le jeudi soir, leur bêtise jalouse… »
En conséquence, les susnommés lui érigèrent un buste sur la place en question…C’est ce qui s’appelle n’avoir pas de rancune, non ?
Je repense aussi aux cohortes de communistes, prolétaires et apparatchiks de tous les pays unis dans la même démonstrative affliction devant la dépouille d’un des monstres les plus achevés (avec Hitler) que l’humanité eut jamais engendré…Joseph Dougatchvili dit Staline, lequel expédia vingt millions d’entre eux au paradis des travailleurs…
Mêmes scènes de douleur poignante aux funérailles du cinglé Nord Coréen aux babines sanglantes…Kim Jong Hil…
Nul doute que nous verrons bientôt s’étaler un peu partout l’intolérable souffrance des adorateurs de Castro, ce grand humaniste a la barbe fleurie, lorsque celui-ci aura rendu ce qui lui tenait lieu d’âme a sa destination naturelle…L’enfer (non, pas l’enfer capitaliste, Mr Mélenchon, l’autre)
Lider maximo…Cadaver minimo…Nous avons d’ailleurs en France plusieurs sectateurs de ce personnage dont je vois et j’entends déjà les panégyriques enflammés…Ces gens pour qui il n’est d’assassin que de droite, étant entendu qu’ à gauche, si on tue les gens ça ne peut être que pour leur bien !
Mais voilà, c’est ainsi, le con moyen a besoin d’icones…Cela peut être, indifféremment et suivant les époques Staline, l’abbé Pierre, Zidane, Mickael Jackson ou Lady Di…L’essentiel est d’avoir une image sainte a adorer, la génuflexion est le propre du con !
Revel l’avait écrit « l’idéologie c’est ce qui pense a notre place ».
Dès lors, mon cher Michel, pourquoi s’étonner d’une statue géante de Mao ?...D’accord c’est avec notre pognon, oui, d’accord, on ne nous a pas demandé notre avis…Mais ou est le problème ? Depuis quand est ce un problème pour ces roitelets de province, ces petits seigneurs d’improbables royaumes, que d’agir a leur guise en se foutant du tiers comme du quart de ce que peuvent penser leurs concitoyens ?
Cela dit, Mao après Lénine, c’est fort, fallait oser…Mais Mr Frêche, ce n’était pas Mao…C’était Moa…Et, de toute façon, s’il l’a dit, s’il a donné ses péremptoires et définitives raisons, toute la petite armée de ses séides, ses sicaires, ses thuriféraires empressés et zélés, tout ce que la région peut compter de paillassons et de bouffons pathétiques peinturlurés en rose ou vert, ces petits poissons qui collent aux grands squales dans l’espoir d’une miette tombée des puissantes mâchoires….Tout ce petit monde le reprend.
« Tout ce que je fais, mon âne, mon âne,
Tout ce que je fais, mon âne le refait… »
C’est beau les comptines d’enfance…
Eh oui, voici venu le temps ou l’on statufie les assassins…
Mais attention ! Des assassins de gauche, ce qui, de toujours, fut une circonstance atténuante !
Tu te souviens de ces abrutis soixantuitards qui brandissaient un petit carnet rouge ou pouvait se lire un ramassis d’affligeantes banalités, en hurlant leur enthousiasme et leur dévotion au bandit rouge qui saignait la Chine à blanc sous les regards extasiés de l’intelligentsia de gauche ?
Les mêmes (ou leurs héritiers) brandissent maintenant une petite fleur rose qui n’en demandait pas tant et qui s’excuserait presque si elle pouvait s’exprimer dans son langage de rose…Oui, les mêmes âneries prétentieuses dans les mêmes bouches a peine un peu plus édentées, la même certitude de représenter le camp du bien malgré tant et tant de décennies d’erreurs tragiques…
Mais, bah…L’essentiel, c’est de brandir au dessus de soi une pensée qui remplace la sienne, quand on a si peur de sa propre vacuité.
Oui, Don Quichotte est mort, le monde appartient à des notables replets et desséchés, pontifiants et persuadés d’eux-mêmes…Se sont perdus les condottières, les orgueilleux paladins, les âmes contemplatives…Par terre les funambules dans un grand roulement d’illusions fracassées.
Nous restent les petits matadors fatigués de l’arène publique, restent ces chefaillons de clownesques troupeaux a cheval sur des sigles qui, depuis longtemps, ne veulent plus rien dire !
Et bien heureusement nous reste le poète… « Le dernier oiseau qui chante au dessus de la foret calcinée. »
Rétrolien depuis votre site.
claude
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encore , encore
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clovis simard
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Blog(fermaton.over-blog.com),No-24. THÉORÈME de SCHELLING. – Esprit et nature réconciliés.
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raynal
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Merci a Clovis de son commentaire…? Je suis allé sur le blog indiqué, mais je cherche encore le rapport avec mon article.
Peut etre quelque chose m’a t’il échappé ? Si il pouvait éclairer ma lanterne, je lui en saurais gré…Mais dans tous les cas, merci de l’avoir lu.
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