Je n’aime pas voyager loin !
Je n’aime pas voyager loin ! À l’idée de préparer valise et sac, de me lever tôt après une courte nuit pour me rendre à l’aéroport ou la gare la plus proche en voiture, une grande fatigue alors m’accable, jusqu’à risquer de céder à la tentation de ne plus rien entreprendre.
Tentation qui me fut longtemps interdite quand j’étais dans l’obligation de devoir parcourir toute une région, de monter régulièrement à Paris ou Bruxelles, voire de séjourner dans divers pays, européens surtout… Désormais libéré de ces contraintes, je n’ai plus cette sensation pénible de faiblesse et d’ennuie que provoquaient chez moi la préparation de ces déplacements professionnel. Même si je dois à la vérité de dire que certains furent très instructifs et très enrichissants. Je garde ainsi de bons souvenirs – et quelques anecdotes aussi – d’un long séjour au Japon, que j’ai sillonné, de haut en bas, si je puis dire, avec une délégation régionale ; de Cracovie et de Braschov ; de Florence et Palerme… À présent, libre de mon temps, mon esprit foncièrement casanier – encore que ! – s’épanouit heureusement dans des limites géographiques et culturelles restreintes. Il en éprouve d’autant plus de satisfactions que mer et montagnes, paysages de toute beauté, sont à portée de pieds, ou presque. Je mentirais cependant en n’avouant pas que j’ai quelques « querencias » de l’autre côté des Pyrénées, toujours les mêmes, d’ailleurs. Et, phénomène étrange, pour moi en tout cas, qui prétends détester voyager, l’idée de partir dans l’une d’elles, ne suscite aucune inquiétude, aucun effort de ma part ; et ce quel que soit le mode de transport utilisé. Là, je sais qu’à mon arrivée, je boirai un verre de fino ou de manzanilla bien fraîche, sur un tonneau, accompagné de petits poissons frits servis dans un cornet en papier… Le bonheur d’être chez soi en quelque sorte ! Voyager en effet est d’abord affaire de sentiment : le proche et le lointain s’y confondent…
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