La Région Occitanie ne peut pas se défausser ainsi du « Clos de la Lombarde »…
Ne tournons pas autour du pot, serait-il antique ! Couvrir le « Clos de la Lombarde » pour mettre à l’abri, conserver et présenter au public le seul patrimoine antique visible de Narbonne, relève d’abord de la responsabilité de la Région et de sa présidente madame Delga. Et ce pour une raison simple : la décision prise par George Frêche, alors président de l’ex-Languedoc-Roussillon, de créer un musée régional de la Narbonne antique dans cette ville.
Une décision prise au cours d’une campagne électorale, je le dis au passage, sans aucune étude préalable sur son périmètre, disons patrimonial, comme de sa vocation régionale (sachant que celui de Nîmes : 60 millions d’euros, était alors en cours de réalisation – ouverture au grand public, ce mois ci !) Bref, dès lors que ce projet (celui de Narbonne) était lancé par la Région, tous les sites emblématiques (et visibles) de son passé romain (ils ne sont pas nombreux, tout de même : le Clos dont il est ici question et l’Horreum !) devaient naturellement en faire partie. Or j’apprends que madame Delga venait de renvoyer le Clos dans les « pattes » du bloc communal, c’est à dire celles du Grand Narbonne et de sa Ville centre. Autrement dit : « je crée un musée antique à plus de 50 millions d’euros d’investissement et « je ne sais combien » pour son fonctionnement à venir (le mode de gestion prévu, un établissement public multi-institutionnel ne figure pas dans la catégorie des plus légers et des plus véloces !), mais pour le Clos de la Lombarde, précisément, débrouillez-vous avec « vos » bénévoles (sur qui reposent, en effet, pour l’essentiel, l’entretien, la préservation et l’animation de ce remarquable site.) Une réponse « carrée » (comme la maison nîmoise), à l’antique, qui laisse entrevoir bien peu d’avenir à ce champ de fouille du passé romain narbonnais, hélas ! Et pourtant, ne vient-on pas d’en vanter encore hier, paradoxalement, ces « fabuleuses peintures… » Je sais que l’intégration (et la mise en valeur) du Clos de la Lombarde au musée régional Narbo Via à un coût, certes ; mais il est cependant la conséquence nécessaire du projet lui même, de sa cohérence d’ensemble. Au maître d’ouvrage donc, à l’institution qui devra gérer ce musée, à la Région Occitanie, j’y reviens, de jouer enfin son rôle de « chef de travaux » sur ce « chantier » aux dimensions exceptionnelles ; d’accepter les conséquences de ses actes, d’assumer ses responsabilités… Et de donner au « Clos » l’écrin qu’il mérite au sein du musée régional. Au risque, si rien n’était entrepris, de devoir « enfouir » ce site pour mieux le conserver. Un comble, si je puis dire !
Rétrolien depuis votre site.
PIERRE SOURGNES
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Bonjour Michel,
je comprends tout à fait le fonds et la forme de ton commentaire.
Mais il est bon de souligner que Monsieur Sabrié et ses collègues « grattent » depuis les années 70 (et même peut être avant) qu’avant même la Région ait eu un soudain intérêt pour le passé romain de Narbo Martius et que les communautés de communes puis d’agglomération ait été portées sur les fonds baptismaux, combien de « municipalités » ont montré de l’intérêt et programmé d’investissements pour la mise en valeur du Clos de la Lombarde (il y a plutôt eu une préférence pour les « caillasses » de la place de la mairie) ?
Sans l’excuser, on peut comprendre la posture de la présidente de la Région Occitanie qui finance Via Domitia (pour une grosse partie) et, peut être, son fonctionnement à venir.
Si aujourd’hui, la mise en valeur du Clos de la Lombarde fait débat, qu’en sera-t-il avec les vestiges romains de la Nautique autrement (et aussi) remarquables que la « villa » de la rue Chanzy ?
Il me semble également que Via Domitia, l’Horreum, le Clos de la Lombarde, Amphoralis et demain la Nautique pourraient composer un « circuit » (touristique mais pas que) d’une richesse aussi comparable à celle de Nîmes ou autres villes (je pense à Arles) au riche passé latin.
Je me permets un voeu, que tous les politiques, tous bords confondus, s’allient enfin, loin des querelles partisanes, et s’accordent sur leur part de financement pour la mise en valeur de ce « gisement historico-culturel » mais ceci est une « autre histoire »
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Michel Santo
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Certes Pierre ! Mais dès lors qu’une institution régionale décide de créer un musée de la Narbonne antique, elle ne peut ignorer, sur le seul site de Narbonne, que son périmètre antique ne se limite pas aux « pierres » stockées dans l’église Lamourguier. Le minimum de cohérence dans son établissement eut été, comme je le précise, d’y intégrer d’emblée le Clos (qui ne doit son existence qu’au labeur remarquable de bénévoles sous la conduite de monsieur Sabrié), notamment, et l’Horreum. Dans ce dossier, encore une fois, les conditions initiales de son portage (volonté de « faire un coup » politique, aucune étude préalable…) pèsent sur sa réalisation, au point que le pilotage régional apparaît hésitant et peu ancré dans son environnement local. Cela dit, soyons réalistes (je te conseille d’aller voir, à Nîmes, son magnifique musée de la romanité tout près des arènes, à deux pas de la Maison Carrée, etc.) Même si j’aime bien ma ville, la réalité est que jamais nous ne pourrons égaler le triangle formé par Nîmes-Arles et le Pont du Gard (ce dernier étant déjà et de loin le site le plus visité de la Région)…
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Jahan
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Bonjour, merci pour votre article. Les titres du quotidien L’Independant « le clos de la Lombarde enseveli dans l’oubli » et « la malediction du Clos de la Lombarde, seul site antique visible » à Narbonne, sont la traduction de la situation dans laquelle se trouve ce site classé, une impasse, élevée par le renvoi de balles que se font tour à tour toutes les instances. Les années passent….les vestiges se dégradent hiver après hiver. Si ce n’était pas le travail des bénévoles comme vous le notez, ce site serait un chaos de friches. La région a fait un appel aux villes patrimoniales dans le cadre du dossier Grand Site Occitanie pour qu’elles présentent des projets …la ville de Narbonne a « omis « de présenter un projet pour le Clos, alors que la ville est responsable de ce site par le bail qui la lie à l’Etat, mettant en avant le Palais, et Fontfroide, et donc faisant perdre l’occasion au Clos de bénéficier d’une manne financière régionale qui aurait pu inclure sa préservation par la couverture tant espérée. Le Label Grand Site n’aura pas d’effet sur le Clos qui va rester dans l’ombre des Grands Labellsés Narbonnais…Il suffit de se promener sur les sites webs de la ville et du Grand Narbonne Tourime et de chercher le Clos…(Photos et textes datés, et parfois erronés, l’intervention de notre association pour faire rectifier les infirmations n’ayant pas eu de suivi) pour se rendre compte de cet oubli manifeste et de cette malédiction. Les bénévoles ouvriront le site au grand public pour les prochaines journées européennes de l’archéologie, 16 et 17 juin, pour que les Narbonnais s’approprient ce lieu qui est un vrai « jardin extraordinaire », leur jardin.
Annik Jahan, bénévole aux Amis du Clos de la Lombarde
L’associat
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