L’information à Narbonne sous l’occupationn le 6 janvier 1944
Sa.4.5.2024
Au cours de mes recherches sur les conditions dans lesquelles mon grand-père maternel avait été arrêté à Narbonne sur son lieu de travail, le 9 décembre 1944, par la Gestapo, puis déporté deux jours après à Buchenwald, j’ai consulté la série de la feuille hebdomadaire « Le Républicain de Narbonne » – sans rire ! » qui, à cette époque, faisait office de journal d’information – sans rire, encore. J’espérais naïvement y trouver en effet des renseignements autres que ceux, officiels : différentes lettres des services de police et préfectoraux figurant dans les archives départementales de l’Aude, déjà en ma possession, concernant les conditions de son arrestation.
Cela précisé je dois cependant dire que la lecture de ce « journal » m’a été grandement profitable. J’ai pu prendre ainsi connaissance de ce qu’était alors pour les autorités publiques de l’époque : maire, police, justice… l’essentiel de ce qu’il convenait de faire connaître à leurs administrés de leurs initiatives et actions – Les rafles de résistants et de juifs n’en faisant pas partie… Avec, certains jours, comme ce 6 janvier 1944, dans la rubrique « Chronique du vol », ceci notamment, qui, malgré l’indignité des affaires complaisamment rapportées, m’a, néanmoins, je l’avoue, fait rire – jaune !
« – Les plaignants sont pour cette semaine :
Mme Sylvestre, de Réalmont (Taro), pour vol d’un sac à main renfermant 4 500 francs en billets de banque ;
Mme Jauze, commerçante, avenue des Pyrénées, pour vol d’un colis de charcuterie ;
M. Edouard Lacombe, chauffeur, pour vol d’un lapin ;
M. Brunel, pour vol d’un moteur électrique.
La dame Louise Schultein, dite Mouton, a été arrêtée pour vol de 10 kgs de choux au préjudice de M. Elie Reyot, électricien.
Le service de la súreté vient d’arrêter les nommés Paul Guéry, Joseph Naudon et Joséphine Pamfès, dont la… profession consistait à visiter les clapiers des autres et à les lester de leurs habitants herbivores que les propriétaires ont beaucoup de mal à nourrir.
Souhaitons que ces voleurs soient punis comme il convient. »
Mots-clefs : Gilbert Gaudin, Le Républicain Narbonnais, Michel Joseph Degeilh
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