l’Unesco mettra-t-elle fin au « label » et à la légende des « châteaux cathares » ?
Les maires des huit châteaux et forteresses de l’Aude et de l’Ariège (Montségur) ont célébré à Villegly leur inscription par le ministre de la Culture sur la « liste indicative française » à soumettre au « patrimoine mondial de l’Unesco ». Passons vite sur le hasard de calendrier de cette opportune décision ministérielle prise à quelques jours seulement de la fin de ce quinquennat – Monsieur Viola ne saurait s’en plaindre ! Ne nous attardons pas trop non plus sur la quarantaine de dossiers ayant déjà reçu ce genre de missive ministérielle, et toujours en attente de ce prestigieux label. N’insistons pas enfin sur les difficultés de tous ordres, et la lenteur, d’une procédure qui oblige l’État à sélectionner deux sites seulement tous les ans pour les soumettre ensuite à l’Unesco. Mais retenons surtout que « ce ne sont donc pas d’improbables châteaux « cathares » qui seront proposés à la reconnaissance de l’Unesco, mais des forteresses militaires édifiées par le roi Philippe Auguste, sur le modèle du Krak des chevaliers édifié par les croisés dans l’actuelle Syrie. »¹ Comme le précise en effet le document de présentation du dossier de candidature, l’exploitation touristique de ces châteaux sous le label « château cathare » repose moins sur un diplomatique « malentendu » que sur un contresens historique volontaire au service d’une communication touristique départementale peu scrupuleuse à l’égard de la vérité historique. La conséquence étant que, chaque été, des milliers de touristes transitant ou résidant dans ce département de l’Aude, sont persuadés d’effectuer dans les ruines des châteaux de Lastours, Quéribus et Peyrepertuse…, comme sur les plages du littoral, notamment, un pèlerinage culturel aux sources du catharisme. Et tout étant devenu cathare en pays d’Aude pour les élus départementaux rien ne l’est désormais plus²… La bonne nouvelle est que cette demande d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco s’appuie, elle, sur des travaux de scientifiques plutôt que sur des campagnes de communication institutionnelle. La logique de cette démarche voudrait donc que ces citadelles³ soient enfin rendues à leur véritable histoire et les « châteaux cathares » à leur réel statut de légende touristique… Quand est une autre histoire !
¹ Voir l’article de Stéphane Thépot dans Le Point (ici)
² Voir mon billet : « l’Aude n’est pas et n’a jamais été un « Pays Cathare » » (ici)
³ Les citadelles du vertige : le site ici
Mots-clefs : André Viola, Aude, Châteaux cathares, Peyrepertuse, Stéphane Thépot, UNESCO
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Burger
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Tout à fait d’accord sur l’exploitation de l’hérésie cathare. Qui n’est qu’un épiphénomène historique, à placer sur le même plan que l’épisode albigeois de nos voisins du Tarn.
Mais il est vrai que dans un département que recèle le « mystère » de Rennes le Château tout est permit!
Cordialement…
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coupeaux
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Rennes le château, qui est certainement l’un des plus grands mystères historique de France
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