Moments de vie : lundi de la fête des morts…

 
 
 
 
 
 
 
Lundi.
11 heures 30 sonnent à l’horloge de l’Hôtel de Ville. Le vent du Nord souffle modérément, certes, mais permet néanmoins au soleil de faire de belles apparitions. Sur la place, les terrasses des cafés ont un petit air de vacances. Des touristes, nombreux, prennent des selfies devant l’entrée de la mairie ; d’autres regardent une section de la via Domitia mise opportunément à découvert, restaurée et bien aménagée, tandis que leurs enfants jouent dans la fosse où elle est mise en valeur. Et tout ce monde, ou presque, parle espagnol, catalan parfois. On se croirait en Espagne. Un phénomène récent dû en grande partie au succès commercial des « Grands Buffets », plébiscités de l’autre côté des Pyrénées. De sorte que, pour nos voisins ibériques, en tout cas, le patrimoine historique et culturel, le charme de ma petite cité – qui fut cependant grande dans le passé – semble n’être qu’un produit dérivé d’escapades « gourmandes ». Comme en témoigne d’ailleurs l’affiche de cette entreprise, astucieusement placée à chaque entrée de ville. Un emblème des temps modernes !
Cette après-midi, 14 heures, nous sommes d’abord allés au cimetière de l’Ouest où nos parents sont enterrés. Nous y avons déposé, dans chacune des deux sépultures, un vase de fleurs en pots aux couleurs d’automne. Puis, nous avons pris la direction de Bages et de son joli cimetière, à quelques kilomètres d’ici. Là, les tombes tournent le dos aux étangs, à l’abri du vent marin. Je m’arrête deux trois minutes devant celle de Pierre Dumayet, le temps d’un salut silencieux, respectueux et fraternel. Bien entretenue désormais, elle se situe à une dizaine de mètres du caveau devant lequel Simone dépose un petit vase de fleurs blanches — comme le faisait sa mère jusqu’à son dernier souffle — en mémoire de sa petite sœur morte en bas âge et de celle qui les avait à toutes deux mis au monde. Nous croisons peu de monde — des personnes âgées surtout — dans ces allées bordées de marbre. Chaque année qui passe en diminue le nombre. Aussi je ne manque jamais, quand l’occasion comme aujourd’hui se présente, de saluer une de ces familles « gitanes » bruyante et rieuse, rassemblée comme autour d’un repas de fête. Suerte !

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