Contre-Regards

par Michel SANTO

Y’a de la joie à Narbonne.

Allez, ne mégottons pas notre plaisir ! Cette deuxième édition du « Festival Trenet » est plutôt réussie. Comme l’ensemble des « animations ». Quelques petits réglages ça et là, et, sur la durée, une forme, enfin cohérente et de qualité, devrait émerger et donner à Narbonne un visage estival reconnu au-delà de ses  » frontières naturelles « . Si l’essentiel du passé a été heureusement conservé : jazz, musique baroque, encore fallait-il renouveler et dynamiser le reste d’une programmation assez banale et usée.Lui donner une orientation plus festive. Les «  années folles » et  » Trenet  » y ont incontestablement réussi. Et, de surcroît et à la manière du  » fou chantant  » , le ciel n’aura pas été gris. Il aura fallu certes se lever, se laver, se vêtir. Chanter même quand on n’avait plus rien à dire. Mais, finalement, je crois que ce rêve d’août a eu du bon…Comme le dit la chanson!

Les deux faces de Montebourg.

Il y a des jours, comme ça, où on croit rêver. Où on se dit qu’il n’est plus possible de prendre au sérieux les paroles, les indignations et les leçons de vertus de certains hommes politiques. Sauf à considérer que dans ce « champ » tout est permis. Que la conquête et la préservation du pouvoir justifient tous les moyens. Que l’éthique, l’honnêteté intellectuelle et morale sont affaires de « gogos » de mon espèce. Dans cette catégorie de parvenus de la politique, il en est un qui m’insupporte particulièrement. Un jeune loup, comme le présente le Midi Libre de ce jour, qui n’hésite pas à déclarer: « On en a tous plein le dos de l’immobilisme. » en réponse à Martine Aubry qui écrivait hier dans une tribune du Monde : « Réinventer la démocratie, c’est changer profondément les pratiques et les règles politiques au sein de notre parti, notamment sur le non-cumul des mandats et sur l’organisation de primaires ouvertes pour la désignation de notre candidat. ». Faut quand même oser de la part d’un Arnaud Montebourg, cet autoproclamé « rénovateur » et pourfendeur du cumul des mandats qui, au lendemain des dernières élections, a cumulé tout ce qui se présentait devant son féroce appétit. Avec cet argument d’un cynisme consternant : « Je suis croyant mais pas pratiquant ». Religion que pratique sans troubles apparents de conscience nombre de ses amis, notamment en Languedoc-Roussillon, à la manœuvre pour, contre le désir de Martine Aubry, replacer dans son  fauteuil « le meilleur d’entre eux » : Georges Frêche…Un modèle du genre en effet !

Peillon lagaffe?

Vincent Peillon a-t-il vraiment, comme le prétend, pour s’en réjouir, Laurent Joffrin dans son édito de  Libération : « En réunissant un arc-en-ciel politique qui va du Modem au PCF, en passant par les Verts et les Radicaux de gauche, cristallisé la seule orientation stratégique qui puisse rendre un début de crédibilité au camp du changement social : la Grande Alliance, celle-là même que nous réclamions dans ces colonnes après les européennes. » ?Je n’en suis pas certain. Déjà, placer sur l’arc en ciel de cette nouvelle alliance Robert Hue (qui ne représente que lui-même, comme en son temps Charles Fiterman – quelqu’un a-t-il de ses nouvelles au fait ?) et madame Taubira  ( pour qui j’ai le plus grand respect- mais qui, a désespérément chercher une structure d’accueil, finira bien par se perdre) c’est prendre le bateau de Noë auquel fait allusion l’éditorialiste de  » Libé  » pour un bateau ivre. Quant à Daniel C.B et Martine de S, un esprit mieux inspiré (restons dans les références bibliques de Joffrin…) aurait pu relever qu’en leur faisant cadeau de cette tribune marseillaise, dans un contexte politique interne au PS marqué par une dispersion frisant l’anarchie, Vincent Peillon leur offrait sur un plateau l’occasion de gagner des parts de marché dans un électorat de gauche déboussolé tout en aggravant la pagaille dans son parti. Car on n’aurait garde d’oublier que l’enjeu pour le MODEM reste toujours d’arriver en deuxième position à la prochaine présidentielle et que les Verts « cohnbétisés » ne rêve que de casser l’hégémonie des socialistes aux futures élections régionales. Dans cette course à  » la direction  » des gauches et du centre , contrairement à ce qu’affirme la  » vox médiatique « , c’est Peillon qui s’est fait instrumentaliser. Et  «  son coup de génie »  ,selon Midi Libre, pourrait bien s’avérer n’être qu’un maladroit «  coup de pied de l’âne. »

Claude Marti à Narbonne.

marti
« Immigré » à Paris dans les années 1970, deux repères ont longtemps guidé ma vie : la pratique du rugby et la voix de Claude Marti. Que les narbonnais vont enfin pouvoir entendre ce soir. Une voix chaude et sincère qui porte au-delà des convictions et des engagements du chantre de l’Occitanie. Et qui, par sa profondeur et son vibrato, vous entraîne dans ses régions de l’imaginaire où la singularité d’une culture se fond dans l’universel de l’expérience humaine. «  Pour nous, la chanson occitane, ce n’était pas pour cloisonner le monde. Je me suis toujours dit que le seul horizon qui vaille est celui qui s’efface à mesure que l’on avance pour aller à la rencontre des autres. » dit-il à Jean Paul Chaluleau , dans l’émouvant entretien qu’il lui a accordé hier , dans l’Indépendant. Une autre façon de dire que celle de Miguel Torga,  qui affirmait  » que l’universel était le local moins les murs « . Un même souci du monde et des autres…

Deux anges passent!


Paris Match s’intéresse aux personnalités préférées des français qui eux ne s’intéressent, en ce moment, qu’à leurs dernières grillades- apéritifs-pétanque. Dans ce climat un brin hédoniste malgré la rentrée programmée au bureau ou à l’usine, pour les uns, aux pôles emploi pour les autres, rien donc d’étonnant à ce que nos compatriotes, sondés à l’heure de l’apéro aient plébiscité des profils assez semblables aux leurs.Et que J.Chirac, en vacance d’emploi et tout heureux de s’adonner aux plaisirs de la bonne chère, soit, selon un sondage IFOP pour «Paris-Match», celui d’entre toutes les personnalité politiques qui ait forcément leur sympathie. Les soucis du quotidien, les petits arrangements et les petites affaires du temps du Chirac-Président semblant plutôt baigner dans un vague sentiment de « fraternité estivale »  que n’arrivent même pas à briser les exhortations à la guerre sociale de l’opposition. Faux dire qu’elle est à la « ramasse » et que le seul d’à peu près  audible dans ce concert de couacs
 est justement celui qu’on n’entend pas. DSK , qui colle à la roue de Chirac, serait en effet le candidat de gauche préféré des français en 2012. Décidemment ce pays est fait de paradoxesl. Quand on y exerce le pouvoir, la guillotine est toujours prête à couper des têtes. Et quand on ne l’exerce plus, les têtes, pourvus que leurs bouches soient muettes, sont très souvent couronnées. Ou de lauriers tressés…  

Articles récents