Quelle laïcité défendre ?
Extrait d’un entretien Pascal Bruckner-Bruno Le Maire. Sans langue de bois, et roboratif!
Quoique l’on pense de ces deux personnalités, leur mode d’expression, qui ne lâche rien, sur le fond, des valeurs de la République, donne un sérieux coup de vieux politique et rhétorique à une grande partie de nos élites politiquestétanisés par le politiquement correct. Un indice supplémentaire de ce que je crois entrevoir d’une libération de la parole politique.b
Certes, elle peut charrier aussi des thèmes et des principes contraires à notre vivre ensemble, mais cet effet collatéral et inévitable me semble tout de même préférable à la chape de plomb qui jusqu’ici régnait et règne encore sur nombre de nos consciences.
Extrait:
B. L. M. – Je me méfie des adjectifs qu’on ajoute à la laïcité. Il ne peut pas y avoir de laïcité positive pour les uns et de laïcité négative pour les autres. Tout le monde doit être traité de la même façon. Il faut refuser les menus différenciés dans les cantines, refuser les horaires différenciés dans les piscines. Dans les services publics, notamment à l’école ou dans les hôpitaux, il s’agit d’un combat de tous les jours… Il s’agit de préserver la liberté de conscience de chacun, les us et coutumes de la France. Quand on commence dans la voie des accommodements, on finit dans la résignation et on aboutit au communautarisme. Il est très important que la France réaffirme qu’elle est une nation: une culture, une langue, une géographie particulière. Le principal défi que nous aurons à relever sera de faire vivre ensemble des communautés religieuses différentes. Il faut faire toute sa place à l’islam dans la République et la nation, mais ne pas faire évoluer les principes de la République et de la nation en fonction de l’islam.
P. B. –La laïcité, c’est le plus beau cadeau de la France au monde. Il faut rappeler que nous avons la plus forte communauté musulmane d’Europe et la plus forte communauté juive. Notre devoir est de faire cohabiter tous ces gens sans heurt et d’arriver à une pacification de l’esprit religieux qui avait été parfaitement réussie avec le catholicisme et qui a été relancée avec l’irruption massive de migrants en provenance du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Le défi est de choisir entre la minorité active qui veut islamiser la France et ceux qui veulent franciser l’islam.
L’intégralité de cet entretien (ici)
Mots-clefs : Bruno Le Maire, Islam, Laïcité, Pascal Bruckner
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