Scènes de la vie narbonnaise : signes extérieurs de richesse ; du vélo et de la bicyclette…

 
France, Aude (11), les Corbières, Gruissan-Plage, village des chalets sur pilotis construits à l’origine par des pêcheurs et rendu célèbre par le film 37,2° le matin de Jean-Jacques Beinex
   

Dans une « maison de maître » : 

Lors d’un dîner dans une « maison de maître » tenue et transformée en « chambres d’hôtes » par un couple venu vivre depuis peu dans ce village des Corbières situé près de Narbonne, j’ai entendu cette remarque, ma foi fort pertinente, de celui de nos hôtes qui présidait cette sympathique table, sur les « signes » de réussite culturels et sociaux caractéristiques de cette région et d’un certain milieu : « On a réussi, dans cette narbonnaise, quand on est l’heureux propriétaire d’un chalet à Gruissan et d’un autre aux Angles… » Et qu’on est coopté au discret, mais très « voyant », « club des amateurs de cigares », aurait-il pu ajouter…

Devant les Halles : 

Une situation assurée, une voiture de marque, une silhouette à la mode — un peu basse toutefois ! — , blonde et bronzée en toutes saisons, elle regarde la vie de haut et fait sentir à tous ceux qu’elle croise les attributs de sa surface sociale : Place ! Place ! Elle croit que tout lui appartient, que tout lui est dû. Un enfant.

Dans les Halles : 

Devant l’étal de mon poissonnier, je discute avec lui de la qualité de ses coquilles Saint Jacques. Une dame chapeautée, la cinquantaine élégante, me fixe, les yeux grands ouverts. Stupéfaite. Je m’avance en souriant :

— Oui…

— Monsieur, vous avez un sosie parfait. C’est hallucinant !

— Ah !

— Vous êtes mon cousin : même allure, cheveux, moustache… J’étais avec lui avant hier, à Toulon.

— Non !

— C’est fou ! J’ai failli buguer…

— Buguer ? Vraiment !

Rue Droite :

Ils montent cette rue qui n’est droite que de nom. De petites tailles et de grandes largeurs — du bassin, surtout — ils avancent à pas lents, main dans la main. Morphologiquement, et vus de dos, on dirait deux jumeaux. Sur leurs crânes, deux bonnets de « père Noël » pareillement pointus et pomponnés, bougent en cadence au rythme de leurs petites foulées : mollement. L’un d’eux se retourne : il présente une barbe noire coupée courte ; son conjoint fait de même et exhibe des poils identiquement taillés…

Rue du Pont des Marchands : 

Jadis, le vélo était le seul moyen de déplacement des prolos. Il fallait de l’énergie pour pousser sur les pédales d’engins lourds et grossiers. Le vin rouge, la viande et le « gras » étaient leur carburant.  Ils étaient aussi très marqués à gauche : rouge vif. La bicyclette — notez le changement de nom ! — , aujourd’hui, est légère et joliment dessinée. Elle fait la joie de petits bourgeois pâles et maigrichons, qui mangent « maigre » et boivent des « jus » — naturels évidemment. Des batteries heureusement y suppléent. Ils sont multicartes… et Verts.

     

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Commentaires (4)

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    Fred

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    Bonjour et meilleurs voeux Mr Santo

    …. j’ajouterai aussi, et qu’on a ses entrées dans les loges  »peoples » du RCN, celles des petits fours et blanquette. Tout gros  »business » narbonnais passe pas ces lieux, l’endroit ou il faut être pour avoir des relations, le Who’s Who local

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      Michel Santo

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      Bonne année aussi Fred ! J’attendais que quelqu’un ajoute à ma remarque celle que vous rapportez. Voilà qui est fait ! ?

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    Didier

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    Tout cela ne me semble pas politiquement correct

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    MARTINEZ

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    Cher Michel je te souhaite tous les bonheurs du monde même si il m’arrive parfois de te « charrier »un peu. Comme tu as raison le superficiel est devenu une vertu pour quelques coquilles vides qui ont perdu le sens des vrais valeurs. C’est ainsi nous ne pouvons changer le monde et moins ici à Narbonne qu’ailleurs.

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