Serions nous condamnés à vivre dans une société indécente!
La déferlante actuelle de déclarations de sincérité et de transparence, de vraies fausses démissions, de « photos volées », de livres confidences ou de pseudos réflexions, d’annonces jamais réalisées, et la série d’invraisemblables comportements d’un conseiller de la présidence de la République qui prétend s’être fait « épurer », d’un ministre qui ostensiblement à la télé « ment », d’un autre qui se fait virer pour avoir lésé le fisc et son kiné, sans parler d’un couple d’ex (ministres) en escapade amoureuse après l’avoir été eux aussi, virés, montrent à quel point les hommes et les femmes politiques de notre temps sont hélas devenus « normaux »… Je veux dire normaux en regard des critères qui font notre « modernité » à l’âge démocratique : culte du paraître et de l’image, primat du « présent » (tout et tout de suite), vécu dans l’émotivité. Narcissisme et individualisme établis en valeurs suprêmes! Avec, pour nos hommes politiques, l’effet multiplicateur de leur accès privilégiés et permanents aux médias. Une ambiance à laquelle il est difficile d’échapper, et qui m’a amené à regretter, dans un récent billet consacré à l’affaire Thévenoud, la perte de valeurs que je qualifiais « d’aristocratiques ». Non que je veuille promouvoir l’image d’une « élite » d’Ancien Régime, bien entendu; mais un plus de distance à soi et aux autres, de pudeur dans l’expression de ses sentiments, de respect des normes et des valeurs que l’on demande à tout citoyen d’observer; bref un minimum d’élégance d’esprit et de comportement ne ferait pas de mal à un pays et des français déboussolés par une actualité politique de « folie ». De « folie furieuse » au point de se demander, avec Maxime Tandonnet si nous ne subissons pas les conséquences « du déclin de l’intelligence, des humanités, de la culture, la disparition des repères historiques, intellectuels, les qualités de bon sens et d’éducation qui sont les fondements de la raison collective. » Est-ce ainsi, et dans ce genre de société, que nous serions condamnés à vivre? Ne peut-on espérer un peu plus de dignité et de décence dans l’expression de nos convictions et de nos sentiments?…
Mots-clefs : Indécence, Médias, politique médias
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Dedde
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« Disparition des qualités de bon sens et d’éducation » jusqu’à vouloir supprimer les bourses au mérite pour les remplacer par quelque chose de plus ouvert à tous…
Le nombre devenant plus important que la qualité.
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Ingrid
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Croyez-vous Michel, qu’il y a quelques décennies encore, il en était différent ?
Les « grands » n’avaient pas alors, les réseaux sociaux qui propageaient à la vitesse de la lumiere, toutes les indiscrétions, secrets d’Etat ou informations banales.
Il n’y avait qu’une chaîne de Télévision. Puis une seconde.
Qu’en serait-il aujourd’hui pour les affaires Ben Barka sous de Gaulle, ou des crimes de sang lors du septenat de Valéry Giscard d’Estaing affublé de l’inénarrable Michel Poniatowski ? Ou les fredaines de quasiment toute la classe politique ( « maquée » plus qu’il n’était souhaitable, avec des journalistes, par exemple ) qui bénéficiait du silence veule et complice des médias ?
Vous pensez que cette hypocrisie conférait de la noblesse à ces hommes politiques ?
Vous pensez que les citoyens doivent être encore pris pour des veaux ?
Ou bien faudrait-il plus simplement, que les politiques qui tiennent à accéder à certaines hautes responsabilités, aient un comportement digne de la fonction ? donc qu’ils soient dignes vis à vis des électeurs.
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Michel Santo
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Je ne fais aucune comparaison avec la période que vous rappelez Ingrid, et ne sous estime pas, au contraire – je le note dans mon billet -, le rôle des médias et des réseaux sociaux. Je fais un constat, et ma conclusion suffit, je crois, à vous indiquer ce que je souhaiterais – un vœux pieux sans doute – qui pourrait modifier le comportements et les pratiques de nos élites politiques … Mais dans une société où la transparence de tous et en tout est promue au rang de valeur cardinale,j’ai bien conscience du caractère désuet de ma proposition … Hélas!
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