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l’Aténéo du Narbonnais expose Yvan Hurtado à La Poudrière…

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ma.22.11.2022
 
 
Le hasard m’a conduit à la Poudrière de Narbonne où l’Association « Aténéo du narbonnais » présente une exposition de photos d’Yvan Hurtado * : « Paysages, visages, pages d’Amérique du Sud ». Je ne connais pas Yvan Hurtado, mais ses « images » expriment beaucoup de sa personnalité. Des images d’une beauté plastique simple, tout en retenue, chaque visage, chaque attitude, site ou maison reflétant une réelle empathie dans son rapport aux autres et au monde. Yvan Hurtado a, en effet, le regard sensible, mais il sait aussi retenir ses émotions et leur donner une forme à l’opposé de la banalité ou du clinquant dont se parent trop de cimaises. On peut dire qu’il photographie en poète. Photos-poèmes avec lesquels, pour l’occasion, entrent en résonance les textes poétiques de son ami Philippe Lemoine.
 
Une image a particulièrement retenu mon attention : celle de la table de travail de Pablo Neruda, dans sa Casa Isla Negra, face à l’Océan. Elle est comme le symbole du travail et de la sensibilité d’Yvan Hurtado. Cette casa a été achetée par Pablo Neruda en 1938 à un vieux capitaine espagnol alors qu’il revenait d’Europe. En 1973, lorsqu’il meurt, la maison est expropriée alors qu’il l’avait cédée au Parti Communiste. Il a fallu attendre la fin de la dictature militaire pour que les restes de Neruda soient enterrés aux côtés de sa dernière femme, Matilde, dans le jardin d’Isla Negra, face à la mer.
 
 
 
 
La Casa Isla Negra.
 
 
 
* Du 17 au 30 novembre à la Poudrière de Narbonne.
 
 
Extrait d’un poème de Pablo Neruda : La poésie.
 
 

Et ce fut à cet âge… La poésie

vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où

elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.

Je ne sais ni comment ni quand,

non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas

des mots, ni le silence :

d’une rue elle me hélait,

des branches de la nuit,

soudain parmi les autres,

parmi des feux violents

ou dans le retour solitaire,

sans visage elle était là

et me touchait.

[…]  

 

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