Trop de com, trop d’images altèrent le sens profond d’une politique, d’une action…
Dans le cadre du quarantième anniversaire de la création de la « politique de la ville », l’État a décidé de mettre en valeur les porteurs de projets les plus innovants ou remarquables. Et, dans l’Aude, le Préfet Alain Thirion, a attribué le label « 40 ans de la politique de la ville, inventons les territoires de demain » au Grand Narbonne pour sa « Semaine de l’égalité ».
Dans ce cadre, à Narbonne, Coursan et Port-la-Nouvelle, Le Grand Narbonne a donc organisé des journées ludiques, conférences, expositions, spectacles à destination de plus de 700 élèves des quartiers prioritaires et des communes, du grand public et des élus « afin de réfléchir autrement et de lutter contre les stéréotypes et les préjugés » ; des journées conçues comme un temps d’expression, d’échanges, de débat et de sensibilisation d’un large public aux valeurs de la République et de la citoyenneté.
Bien ! Tout cela est ma foi fort utile ; et en dit long sur l’état des moeurs sociaux dans notre pays. Mais de là à présenter cette initiative d’un genre très classique, comme remarquable et innovante, me paraît, à tout le moins, disons, excessif ; l’excès de communication des autorités publiques, en la circonstance, ayant même pour effet de susciter dans l’esprit du public visé (et concerné) un sentiment contraire d’insatisfaction…
On ne le dira jamais assez : trop de com, trop d’images altèrent le sens profond d’une politique, d’une action…
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Henri Forgues
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Mon cher Michel, quand tu parles de com, je ne peux m’empêcher de penser aux comptes rendus journalistiques qui concernent nos collectivités et plus particulièrement notre agglomération. Qu’un budget soit voté à 75 % ou un compte administratif à l’unanimité occupent une ligne. Je ne parle pas des décisions en faveur des zones d’activité créatrices d’emplois qui ne semblent intéresser personne.
Bref, le travail sérieux mené par les élus n’obtient pas un franc succès auprès de nos journalistes qui préfèrent faire les gorges chaudes des petites chamailleries ou de basses manœuvres de destabilistion politique des responsables.
Alors, même s’il est vrai que parfois, la com fait un peu mousser les récompenses officielles ou les labels reçus, j’ai tendance à être indulgent, considérant que, ma foi, il s’agit d’une petite compensation. En écrivant ces mots, j’ai une pensée pour Jacques Masseboeuf qui fut un immense directeur du crédit Agricole et je ne peux résister à te relater une petite anecdote. J’etais ,à ce moment-là , un jeune directeur et avec l’insolence de mes vingt trois ans je lui dis mon étonnement devant son bonheur d’avoir obtenu le mérite Agricole, lui qui n’avait à courir derrière aucun des honneurs et médailles.Il me fit alors une réponse que j’ai citée, bien des années plus tard, lorsqu’à mon tour je reçus le « poireau »: « Vous êtes jeune », me dit-il, « mais dans quelques années,vous comprendrez le bonheur de ne recevoir que des compliments pendant une journée et la remise d’une médaille fait partie de ces moments exceptionnels où l’on vous encense! » Et si , finalement, nos élus avaient un peu besoin de ça ?…Bien à toi, mon ami Michel.
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