Une petite journée de manifestation enseignante dans ma modeste cité narbonnaise…

       

J’ai aperçu, hier,  sur la place de l’Hôtel de Ville, une petite troupe de personnes dont certaines brandissaient des drapeaux rouges portant les sigles des organisations syndicales ayant lancé un mouvement de grève national des enseignants et professeurs de l’Éducation Nationale. La Fédération Cornec des parents d’élèves et les mouvements lycéens, étudiants aussi, s’étaient évidemment joints au mouvement. Et ce fut fatalement un spendide fiasco ! 11% de grévistes au plan national seulement, selon les chiffres communiqués par le Ministère. C’était donc une petite centaine d’individus, en comptant les drapeaux, qui étaient là, formant demi-cercle, à écouter pieusement, les sempiternelles lamentations de leurs représentants sur « la casse du système » ; le « manque d’effectifs » ; « une école du tri social, du formatage, où on oblige les lycéens à faire des choix rapidement sans qu’ils puissent ensuite pouvoir changer de voie » ; « le démantèlement de l’école » etc. À ce spectacle, un extra-terrestre aurait pu croire assister au retour tant espéré à une vie sociale ordinaire; à la réouverture des salles de spectacle, des cafés etc.. ; à la reprise du travail par des millions de salariés en chômage partiel ; à la fin de faillites d’entreprises, petites surtout ; à la décroissance de l’énorme pression psychologique subit par le personnel hospitalier… Le sentiment qui me gagnait alors, m’éloignant de cette agora, était que la bulle idéologique dans laquelle étaient enfermées ces personnes les rendait totalement imperméables au réel, qu’ils vivaient dans un « monde parallèle » ; et que tout cela était fort indécent, manquait de dignité. Un peu plus tard, j’ai croisé la route d’une manifestante. Seule, elle revenait de la permanence du député Perea. Une habitude ! La voyant de dos, j’ai immédiatement pensé à « La solitude du coureur de fond ». Pourquoi ? Je n’en sais trop rien. Son allure, son corps, peut-être ! , lourd, qui me semblait exprimer une profonde lassitude ; comme s’il portait tout le poids du monde. Le sien ; rien que le sien… Pendant ce temps, assis sur la rampe de la promenade des Barques, rive gauche du canal de la Robine, de petits groupes de jeunes gens insouciants profitaient pleinement d’un air idéalement doux… 

 

 

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Commentaires (3)

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    Achille

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    Il n’en manquait aucune ? Cher Michel, une simple vérification vous aurait conduit à relativiser votre propos. En effet, la première organisation syndicale de l’Aude (unsa) n’appelait pas à cette grève, tout comme la cfdt. Peut être ont ils perçus que ces journées ratées, qui reprennent le disque rayé des revendications éculées, ne font que conforter un ministre, qui pourtant est un des plus nuls à ce poste. Cordialement

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      Michel Santo

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      Merci pour cette précision Achille ! Bien à vous !

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    KRISDEN

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    La CGT à l’initiative du mouvement sera toujours la CGT…rien ne va, sauf peut-être pour ceux qui y ont trouvé de quoi en faire « un métier ». Pour ceux là, il faut bien conserver quelques raisons d’ébullition au niveau des « troupes » malgré (ou à cause de) la crise sanitaire.

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