Chronique de Narbonne. Quel avenir pour le RCNM?

 

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Les quelques réflexions qui suivent, pour apporter quelques éléments de réponses aux commentaires qui, hier et aujourd’hui encore, ont suivi la publication, et la mise en ligne sur les réseaux sociaux, de mon dernier billet d’humeur consacré aux médiocres performances sportives RCNM, qui l’amènent, naturellement,  à occuper la dernière place de la PRo2. Avec la menace, désormais bien réelle, d’une « descente » en Fédérale.

Le club étant une « entreprise » d’une cinquante de salariés, me dit-on, on comprend bien, sans qu’il me soit nécessaire d’en exposer les considérants, que sa situation actuelle, si elle devait perdurer, ne manquerait pas d’avoir de sérieuses conséquences, à la baisse, évidemment, sur ses effectifs. Sa survie même, dans sa forme actuelle, pourrait être en jeu …

Rappelons, d’abord, une évidence. Notre cité n’a pas, et n’aura jamais, les moyens économiques et financiers de concurrencer les grands clubs professionnels, en Pro 1, cela va de soi, mais aussi ceux qui , en Pro2, occupent les premières places. Notre « bassin » de clientèle, de supporters, est trop faible pour l’alimenter en recettes dites de guichet, nos entreprises locales, peu nombreuses et faiblement capitalisées, ne peuvent y consacrer que de faibles moyens, et les collectivités locales, engagées dans des politiques de restrictions budgétaires, ne disposent pas, en outre, d’une assise fiscale suffisamment riche et étendue (par le nombre de ménages ne payant pas d’impôts, notre département et notre ville détiennent les premières places, en effet).

Dans ce contexte, et le « marché » du rugby professionnel étant ce qu’il est, peut-on envisager, pour rester dans la compétition de haut niveau (Pro1 ou haut de la Pro2), une restructuration-fusion, et avec qui ? Béziers, comme il avait été envisagé, voire Carcassonne? Je ne le crois pas possible, indépendamment des aspects « culturels », institutionnels et politiques, pour la seule raison que la fusion de deux entreprises en grandes difficultés ne fait pas miraculeusement de la nouvelle entité une entreprise performante. Mais aussi, et surtout, pour en revenir aux fondamentaux, parce que nos territoires ne disposent pas d’entreprises et de richesses à la hauteur des exigences économiques et financières de ce sport, devenu un véritable marché ouvert à la « planète-rugby » – Il y faudrait un laboratoire Fabre (une multinationale), comme à Castres!

Cela posé, qui n’est guère enthousiasmant, je le concède, que faire ?

D’abord prendre acte de cette réalité et définir des objectifs qui y correspondent, en termes de performances sportives et de moyens humains et financiers possiblement mobilisables. Et s’il était constaté que le périmètre financier du club ne pourra jamais lui permettre de se doter de moyens humains (joueurs : en nombre et qualités, encadrement sportif etc… ) compétitifs, d’en tirer toutes les conséquences pour adapter sa « voilure » à des objectifs plus modestes.

Au risque de choquer, je préférerais un RCNM brillant de ses performances et de son jeu en Fédérale, plutôt que de voir dans l’état où il se trouve aujourd’hui… On ne refait pas l’histoire, et celle du RCNM, qui fut grande, ne peut servir d’horizon à ce qu’il est devenu aujourd’hui dans un monde professionnel aux impitoyables lois économiques…

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Commentaires (5)

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    Alphonse Martinez

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    Logique implacable mais en dehors du fonctionnement intellectuel de nos élus qui démontrent leurs grosses lacunes en matière de gestion et de bon sens,

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    Tinoudu11

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    Ca c’est un constat économique, la situation des villes était la même la saison dernière et pourtant Narbonne brillait sur le paysage PRO D2. Aujourd’hui il y a quelques questions qui se posent sur notre club et qui répondent à beaucoup de choses. Est-ce qu’en réduisant la masse salariale à des salaires très faibles (50 % d’un salaire moyen en proD2), nous n’avons pas fait partir des joueurs au niveau ? Est-ce que pour ces mêmes raisons économiques, il est inévitable de faire rentrer dans l’effectif beaucoup des joueurs Australiens plutôt que de recruter des Français qui n’ont pas la barrière de la langue à leur arrivée ? Est-ce que le Racing doit vivre avec l’essentiel des moyens sur les joueurs, ou doit il être rentable avec un président salarié (une exception Narbonnaise) et une gouvernance Australienne qui compte en tirer du bénéfice ? Est-ce qu’un propriétaire de club, peut-être à la fois joueur et capitaine de l’équipe quand il paye lui-même le staff et ses coéquipiers ? Peut on se passer de joueurs puissants et franchisseurs sous prétexte que des joueurs légers sont plus mobiles et franchissent (autant) avec plus de travail ?

    C’est beaucoup des questions qui déterminent des choix et des orientations que les responsables doivent assumer autant en pré-saison pendant la photo de l’équipe que quand les résultats ne sont pas là.

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      Michel Santo

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      Je me place en effet sur la longue durée, et pense qu’il faut adapter nos objectifs sportifs à la la réalité de nos ressources financières, en sponsors notamment, et de notre bassin de « clientèle »…

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      Michel Santo

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      Les questions que vous posez, cher Monsieur, sont bien celles induites par ma rapide analyse …

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    Yves

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    Quelle belle analyse mon cher Michel,je suis Narbonnais et supporteur du racing depuis bientôt 40 ans,j’en ai soixante,et je souffre de voir ce club qui m’est cher se morfondre dernier de proD2,je pense aussi que la politique est devenue trop présente,et gangrène l’équilibre des joueurs,quand au staff Australien depuis leur arrivée,j’ai toujours dit qu’un jour on aurait beaucoup de regrets.
    Il est vrai que moi aussi je préférerais voir le racing en fédérale pour jouer le rugby que les joueurs aiment pratiquer,laisser son orgueil aux vestiaires,et revenir plus fort dans un an où plus mais ne plus être ridicule.
    Bonnes fêtes .

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