𝐋𝐞𝐬 𝐦𝐞𝐧𝐚𝐜𝐞𝐬 𝐬’𝐚𝐜𝐜𝐮𝐦𝐮𝐥𝐞𝐧𝐭, 𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐩𝐮𝐭𝐞́𝐬 𝐬𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐞𝐫𝐬𝐞𝐧𝐭.

Elles sont là, bien alignées devant nous. Pas des spectres. Des faits.

La Russie, d’abord. Elle avance ses pions, teste nos nerfs, jauge nos faiblesses. On parle de géopolitique, de frontières, de zones d’influence. Mais, au fond, c’est simple : c’est une puissance qui regarde l’Europe comme un buffet ouvert et qui sait que nous n’avons plus très faim de courage.

À l’intérieur, c’est une autre guerre. Plus sourde. Le terrorisme islamiste qui ne disparaît jamais vraiment, seulement assoupi entre deux drames. Le narco-trafic qui, lui, ne dort jamais. Les deux grignotent nos quartiers, nos habitudes, nos certitudes. Ils avancent dans les interstices que nous laissons par lassitude, par naïveté, par renoncement.

Vient ensuite le vieillissement. Le grand tabou. Une démographie qui fait lentement basculer tout l’édifice. Moins d’actifs, plus de retraités, des systèmes sociaux construits pour un monde qui n’existe plus. On fait semblant. On retouche les chiffres. On gagne du temps. Mais la pente, elle, continue.

Et l’endettement. Cette montagne que l’on grimpe les yeux fermés. On dit « investissement », « relance », « solidarité ». On oublie qu’un pays endetté vit à crédit, donc sous tutelle. La souveraineté ne disparaît jamais d’un coup. Elle s’effiloche, comme un vieux drapeau oublié sur un mât.

Reste la dernière menace. La plus proche. La plus dissimulée.
L’irresponsabilité, à l’Assemblée Nationale, de nos élus. Lourde, aveugle. Cynique. Ils empilent les promesses comme on empile les briques d’un mur qui penche déjà. Ils parlent au nom du peuple, mais refusent de voir ce que le peuple voit très bien : que chaque mensonge, chaque déni, chaque recul nous rapproche de la falaise.

Et nous, collectivement, nous laissons faire.
C’est peut-être ça, le vrai danger : que nous nous habituions à avoir peur, puis à ne plus rien attendre. Que nous acceptions, sans bruit, que la politique soit devenue l’art d’éviter la vérité.

La menace, au final, n’est pas dehors. Elle n’est pas seulement dedans.
Elle est en nous. Dans cette fatigue qui nous ronge.
Dans cette lucidité qui n’arrive jamais à devenir un sursaut.

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Commentaires (1)

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    KRISDEN

    |

    Bonsoir
    J’apprécie votre lucidité mais comment faire pour balayer ce chaos qui se présente à nous. Où trouver ce politique lucide, vrai, entreprenant qui emportera avec lui la volonté de tout un peuple pour échapper à cette descente qui pourrait être inéluctable ? Nous avons besoin de « faire Nation » dans tous les domaines ; nous avons besoin de revenir aux sources d’une France forte.
    Le « Ministère du Temps Libre », c’est fini ! Ou plutôt le leurre s’est écrasé avant de décoller mais la France en garde de graves séquelles.

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