𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐪𝐮’𝐨𝐧 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐫𝐚𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞.

Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, passe sous le tapis.
Dans les rédactions, on appelle ça « la hiérarchie de l’info ». En clair : le mal circule mieux que le bien. Il roule plus vite, fait plus de bruit, remplit plus d’écrans. À croire que tout un pays se résume à une suite de désastres en continu.
Et certains partis s’en frottent les mains. Le déclin fait voter. Le désespoir aussi. Alors ils gonflent les chiffres, noircissent les tableaux, recyclent la vieille rengaine : « Tout fout le camp. » Et, à force de répéter la même histoire, ils finissent par nous la faire croire.
Le plus inquiétant n’est pas le récit lui-même. C’est sa vitesse de propagation. À table. Au café. Dans les files d’attente, sur les réseaux sociaux. Sur un boulevard. Chacun reprend les mêmes phrases, comme une litanie nationale. On ne discute plus des faits. On récite un climat.
Je dis à M… que la paranoïa le guette. Qu’on ne peut pas vivre dans le ressentiment. Il me répond « Complément d’enquête. »
Un pays ne tombe pas seulement par ce qu’il vit. Il tombe aussi par ce qu’il croit vivre.
Et là, oui, il y a danger. Pas dans les chiffres, dans les têtes. Dans cette fatigue ambiante où l’on confond perception et réalité. Où l’on prend le bruit pour le monde.
À force d’entendre que tout va mal, on finit par ne plus voir ce qui va bien.
Et c’est peut-être ça, le vrai déclin. Pas celui qu’on nous vend. Celui qu’on achète.
𝐈𝐥𝐥𝐮𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 : 𝐁𝐮𝐠𝐚𝐫𝐚𝐜𝐡 𝐮𝐧 𝐦𝐨𝐢𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐥’𝐀𝐩𝐨𝐜𝐚𝐥𝐲𝐩𝐬𝐞.
Mots-clefs : Bugarach, Catastrophisme, Médias, Paranoïa, Ressentiment




