𝐏𝐚𝐭𝐫𝐢𝐚𝐫𝐜𝐚𝐭 𝐚𝐜𝐨𝐮𝐬𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭 ?

Sur mon fil d’actus Facebook. Lu ce matin cette révélation : nous vivrions dans un « patriarcat acoustique ». Rien que ça. Quinze ans de retard, mais toujours la même ardeur pour débusquer le mâle jusque dans les cordes vocales. Les murs tremblent, paraît-il, quand un homme parle grave. On n’arrête pas le progrès : après le réchauffement climatique, voici le réchauffement des timbres.
Pendant ce temps, la maison brûle. Pas une petite flambée de cheminée. Non : un pyromane sur chaque façade.
La dette, que certains attisent comme si elle allait leur offrir une victoire électorale en barbecues.
La Russie, engluée dans sa guerre, nous rappelant que l’histoire ne se recycle jamais assez.
Les États-Unis, occupés à jouer aux équilibristes entre démocratie et flirt douteux avec Moscou.
La Chine, qui veut tellement faire tourner son économie qu’elle finirait par presser la planète comme une orange.
Et, dans la cour, l’Afrique et le Moyen-Orient, que les conflits jettent vers l’Europe comme des vagues successives.
Mais Libé, lui, a trouvé sa priorité du jour : le vibrato masculin. Un drame national. Un trauma auditif. Une urgence civilisationnelle.
On se demande comment l’espèce humaine a pu survivre jusqu’ici avec tant de barytons dans la nature.
Qu’on me pardonne, mais il faudrait peut-être commencer par baisser le volume du chaos mondial avant de remixer les voix au Parlement.
À ce stade, qu’elles soient graves, aiguës ou muettes, peu importe : on aimerait surtout qu’elles disent quelque chose d’utile.
Mots-clefs : Patriarcat acoustique




