29 maires et un député pour relancer l’usage des voitures sur les plages !?

       

Ne « tournons pas autour du pot » : cette relance publique par 29 maires du « narbonnais » et le député Alain Perea, qui demandent à l’État de déroger à la loi Littoral pour autoriser la circulation et le stationnement des voitures sur les sites et les plages de la Vieille Nouvelle, du Rouet et des Montilles, est tout simplement ahurissante. Parce que juridiquement absurde d’abord : cela a été déjà dit et rappelé à plusieurs reprises par les différents acteurs publics concernés pour que je m’abstienne ici de faire état des positions et des arguments avancés par les uns et les autres. Et d’une grande naïveté politique – mais qui peut le croire ? – ensuite pour ceux qui croient, comme les signataires de cette tribune, qu’une opportune proposition de modification de la loi pourrait modifier l’état présent du contexte juridique, ou que le Premier ministre ou bien ses services départementaux à ses ordres pourraient, plus ou moins habilement, l’aménager pour satisfaire des « usages » locaux ou le développement d’une « filière glisse » dépendante d’engins automobiles : voitures et camionnettes. La « représentation nationale » a, en effet, en ce moment en particulier, d’autres priorités à son ordre du jour, pour « perdre son temps » à discuter de l’interprétation et de l’application « dogmatique », selon les signataires, de la loi Littoral ; d’autant qu’il est constant – l’expérience le démontre aisément – qu’aller dans le sens voulu par ces derniers en créant une bande de roulement de 7 mètres de large sur ces sites – et d’autres du littoral audois, tant que nous y sommes – offrirait une fenêtre d’opportunité aux usagers automobilistes de ses plages, qui, très vite s’empresseraient d’en occuper la plus grande partie de l’espace – l’automobiliste de base a, en effet, horreur du vide. Or, s’il est un problème posé à ce territoire, et que ne posent pas les maires signataires, c’est bien celui de sa surdensification et de sa surfréquentation littorale. Surfréquentation qui induit des coûts sociaux très élevés et fragilise un environnement déjà très sollicité dans un contexte plus général lié au réchauffement climatique et  d’accroissement des risques d’inondations et de submersions marines. J’observe toutefois que les maires de Saint Pierre, Narbonne-Plage, Gruissan et Leucate, les premiers et les seuls directement concernés par ces questions n’ont heureusement pas pris part à cette inconséquente initiative. Cela dit, et pour conclure ce billet d’humeur, si j’ai bien conscience que la gestion d’une commune – et plus particulièrement les arbitrages entre les différents usages du sol – n’est pas « chose aisée », il me semble, malgré ce et malgré tout, que la principale préoccupation de nos maires et élus locaux devrait être de limiter ou d’éviter les investissements ainsi que les usages publics qui directement ou indirectement aggravent une pression démographique – et les modes de transport agressifs et polluants qui vont avec – sur nos espaces littoraux déjà saturés, plutôt que de mener ce genre de combat d’arrière-garde et totalement déplacé au regard des urgences du moment.

   

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Commentaires (4)

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    GACHE martine

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    Désolée monsieur mais je ne partage pas votre point de vue
    Concernant Gruissan il me semble bien difficile d’interdire la plage de mateille aux voitures sans toucher au lido
    (protégé) et/ou sans limiter la fréquentation de la plage très vaste par ailleurs, ce serait un véritable gâchis …
    La démocratie demande de la concertation et des compromis
    Par ailleurs, toute loi peut-être adaptée dans la mise en œuvre et c’est le rôle des élus que de défendre leurs territoires

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      Michel Santo

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      Eh bien ! nous sommes en total désaccord ! La loi littoral et toute la jurisprudence la concernant précise ses conditions d’application et il n’est pas dans le pouvoir d’un élu de l’adapter à sa guise. Et défendre un territoire ne veut pas dire satisfaire tous les usages qu’en font ceux qui y habitent ou en jouissent. Quant à l’accès à la plage de Mateille, que je connais, l’accès peut se faire par d’autres moyens que le stockage de voitures à quelques mètres, me semble-t-il…

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    BERNARD Verdoux

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    Je suis curieux de connaître les autres moyens qui permettraient l accès de la plage de Mateille à tout public sans désavantager les personnes handicapées. Par ailleurs le parking des voitures est limité à la zone de sable tassé à environ 100m du rivage, et non à quelques mètres : je crains que le remède soit pire que le mal !

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    Peter Wildbolz

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    L’avenir n’est pas à la voiture individuelle. Cette époque est révolue. Voici donc l’occasion de faire des navettes de bus qui relient les zones urbanisées aux arrêts à créer en bordure des plages. Ainsi même ceux qui n’ont pas de voiture pourront accéder à ces sites exceptionnels.

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