A propos des vaches.
Je terminerai sans doute ce soir l’ « A propos des vaches », de Benoît Duteurtre, paru en 2000 aux Belles Lettres. J’aime, en effet, lire à contretemps. Une façon, la mienne, d’échapper à une actualité littéraire qui, comme l’autre, nous noie quotidiennement dans le vulgaire et l’insipide à l’image de la grotesque et minuscule manifestation de soutien au cruel duo d’histrions Guillon-Porte. A la page 143, donc, je lis ceci :
« J’écoutais des disques et regardais dans les flammes qui crépitaient dans la nuit, tout en feuilletant les Histoires naturelles de Jules Renard : « Elle s’appelle simplement « la vache » et c’est le nom qui lui va le mieux.
D’ailleurs, qu’importe, pourvu qu’elle mange !
Quoiqu’elle vive seule, l’appétit l’empêche de s’ennuyer. Il est rare qu’elle beugle de regret au souvenir vague de son dernier veau. Mais elle aime les visites, accueillante avec ses cornes relevées sur le front, et ses lèvres affriandées d’où pendent un fil d’eau et un brin d’herbe. »
Pour me plonger illico dans la suite de ce portrait symbolique chez Renard lui-même, page 21, qui finit ainsi :
« Les hommes, qui ne craignent rien, flattent son ventre débordant ; les femmes, étonnées qu’une si grosse bête soit si douce, ne se défient plus que de ses caresses et font des rêves de bonheur.
Elle aime que je la gratte entre les cornes. Je recule un peu, parce qu’elle s’approche de plaisir, et la bonne grosse bête se laisse faire, jusqu’à ce que j’aie mis le pied dans sa bouse. »
Je vous laisse découvrir le paon, page 13, et les dindes, page 8…
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D’ailleurs, qu’importe, pourvu qu’elle mange !
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