Mercredi après-midi, je tenais dans mes bras mon arrière-petite-fille, Romy. Six mois déjà ! J’allais d’un arbre à l’autre sur la promenade des Barques. Je prenais sa main et la faisais glisser sur le tronc des platanes ; lui montrait les fourmis qui se cachaient sous leurs écorces. Au pied d’un banc public, des pigeons s’ébattaient et se disputaient un morceau de pain. Elle ne les quittait pas des yeux. Elle me semblait fascinée par cette agitation. Des femmes, surtout, ralentissaient à notre approche.
Elles se sont assises autour d’une table du « Petit Moka », au soleil. La mienne, proche, était à l’ombre. J’y buvais ma dernière tasse de café ; elles commandèrent la même chose. Avec beaucoup de délicatesse.
7 h 45. Devant la fenêtre du salon grande ouverte, je goûtais le calme de la ville, l’air frais et l’odeur des mélias vivifiée par une brève, mais bienheureuse averse. Les martinets fusaient en criant au ras des façades et les deux hirondelles, nichant sous les chéneaux de mon toit, allaient et venaient, gracieuses et agiles. Au même moment, la jeune femme du premier étage de l’immeuble voisin, descendait son large escalier extérieur d’un pas lent, souple et assuré. Elle portait sur son bras gauche son petit garçon.
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]