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La République est nue, et Marianne une Femen !

 

 

 

 

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Le président n’imprime pas ! Rien n´y fait, plus il parle, moins on l’entend. Sa voix au timbre désespérément plat et au débit tristement techno, sans doute . Une voix qui amplifie ce sentiment d’hébétude porté par une succession de phrases sans reliefs. Des phrases qui semblent flotter au dessus d’un réel insupportablement sourd à sa raison. Que n’a t il tenu sa promesse de campagne: ne point parler aux français en ce jour du 14 juillet ? La profondeur historique du jour et les ors mémoriels de l’ Élysée ont réduit sa parole à un oral de sciences-po. Cotonneuse ,vaporeuse , quasi fantomatique avec cette reprise qui paraît-il est déjà là… Et cette scie sans cesse énoncée – « il faut faire en sorte que…» – , que reprennent en chœur ses ministres bottés … On ne joue pas impunément avec les symboles ! Ils écrasent de leur masse historique et « sacré» les hommes au verbe pâle, pour se fondre avec eux dans une espèce de néant esthétique. Ce que révèle finalement cet exercice raté est la disparition d’une certaine forme de société. Plate, on y pense et parle désormais de manière stantardisée, lyophilisée… Le   » langage  » de nos élites est celui de la réclame. La République est nue, et Marianne une Femen ! un produit marketing! Un plagiat d’Andy Warhol, qui plus est !

L’été, la culture est-elle vraiment dans la rue ?

 

 

 

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L’été, la culture est-elle vraiment dans la rue ? A cette question, Jack Lang, répondit que sa plus grande réussite comme ministre de la Culture, avait été d’imprégner la cité d’une état d’esprit qui repose sur l’idée que la culture est  » quelque chose qui est au cœur même de la vie  » ; et d’expliciter, comme une preuve : Si on demande aux gens de la rue, aujourd’hui :  » La culture, c’est quoi pour vous ?  » ils répondent :   » C’est à la fois la beauté, la joie de vivre, le bonheur de la rencontre.” Et André Blanchard d’affirmer ( il est vrai qu’à Vesoul, Jack Lang n’y a jamais mis les pieds ! ) :   » Moi, les gens de la rue, à supposer qu’au milieu de leurs préoccupations (résultats du loto, du tiercé, de Roland-Garros, du Tour de France, prévisions météo, et tutti quanti) on parvienne à leur glisser :  » La culture, c’est quoi pour vous ?  » je les entends répondre plutôt  » C’est ce qui est barbant, non ? « . C’est, dit d’une manière plus triviale, ce que j’ai entendu l’autre soir, écoutant d’une oreille distraite les conversations d’après concert sur le parvis du Théâtre. Un spectacle non seulement somptueux mais, en outre,  donné gratuitement aux narbonnais … Que n’étaient-ils pas plutôt à la terrasse d’un café,  à siroter une bière et applaudir les braillements ( C’est quand le bonheur , c’est quand le bonheur.. c’est quand… ) d’un gugusse appointé par le bistrotier du lieu ? …

Découvrir Narbonne, l’été ! Horizon Méditerranée.

 

 

 

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Mercredi 10 juillet, au théâtre de Narbonne , un magnifique hommage était rendu au grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Que dire de ce qui nous fut offert en deuxième partie de cette soirée d’un   » Horizon Méditerranée  » à la programmation remarquable – et qui restera longtemps gravé en nos mémoires et nos coeurs ? Que dire, sinon que Rodolphe Burger et ses musiciens, Ruth Rosenthal et  Rayess Bek nous ont emmené dans un ailleurs où se noue, dans le plus grand secret , ce lien fraternel auquel aspirent tous les êtres épris de justice et de paix. Sur la scène, une récitante israélienne véritablement habitée par un Cantique des Cantiques traduit en hébreu et un rappeur libanais d’origine palestinienne déclamant  en arabe, corps et voix mêlés, le poème de Darwich  « S’envolent les colombes ». Au centre, superbe et profond, le maître d’oeuvre, metteur en musique et chanteur  Rodolphe Burger, puissant et d’une douceur inouïe, dirigeant de sa guitare électrique et de sa voix, en français, musiciens et récitants dans une éblouissante mise en miroir de ces deux grands textes. Deux langues, deux peuples aussi… Le symbole vivant du pouvoir de la culture, de la musique et du chant en particulier, à unir, par delà toutes les peurs et les haines, ce qui, tous les jours, nous est pourtant présenté comme relevant de l’irréconciliable. Un dernier mot, peut-être, pour préciser que ce Cantique musicalisé par Burger, le fut d’abord à la demande de son ami Alain Bashung pour la célébration de son mariage , peu avant son décès . Et puis non! laissons encore vibrer ces vers, les premiers, de ces deux somptueux poèmes : l’émotion est toujours là, intacte. Comme ces trois voix qui ce soir là d’un bel été les sublimèrent :  » Regarde l’hiver est fini / la pluie a cessé elle s’en va / On voit des fleurs dans ce pays / le moment de la chanson est arrivé  » ( Cantique des Cantiques ). Le moment de la chanson est arrivé, oui ! et :   » J’ai vu avril sur la mer / J’ai dit : Tu as oublié le suspens de tes mains, / Oublié les cantiques sur mes plaies. / Combien peux-tu naître dans mon songe / Et me mettre à mort, / Pour que je te crie: Je t’aime .  » ( S’envolent les colombes ) Mahmoud Darwich est mort un 9 août , en 2008. Ce jour là, chaque année, on fête la Saint Amour…

Fillon, Sarko, Montebourg, Valls et les autres…

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A droite, les médias mettent en scène l’affrontement Sarkozy-Fillon pour la prochaine présidentielle. On peut les comprendre : l’ancien président est  » un bon produit « . Serait-il retiré dans une yourte au fin fond du Tibet à méditer sur le livre de Job, que nos spécialistes en petites phrases et silences éloquents titreraient au retour de Sarko. Non seulement Nicolas leur fait gagner de l’argent, mais Fillon , surtout, en a terriblement besoin. Il n’existe que par lui : en décalque décalé, si je puis dire. Premier ministre de son quinquennat: il ne peut pas ne pas assumer;  candidat à la présidentielle en 2017: il ne peut pas ne pas le combattre. Ne serait ce que virtuellement ; rien n’assure en effet que l’ancien président est envie d’une revanche. Et si il lui en prenaient l’envie, je crains que Fillon ne voit tous ses soutiens prendre la poudre d’escampette. A commencer par Estrosi ! A moins que Montebourg ait raison et qu’il ne revienne qu’avec   » des menottes aux poignets « . Un Montebourg lui aussi engagé dans la course élyséenne, et qui , à coups d’esclandres au sein du gouvernement, écrit son programme. Son dernier dégazage sur le schiste, après qu’il ait enfilé la marinière bretonne, en témoigne. Le PS étant dans l’incapacité de construire le  » récit  » présidentiel, il écrit concurremment le sien – en toute impunité ! –  en piquant chez Chevènement, qu’il assaisonne de grosses louches boboisantes. Un profil de bonapartiste de gauche, quoi! A l’opposé de celui d’un Valls, son adversaire social libéral assumé, qui ressemble tant à son prédécesseur de la place Beauvau! Curieux climat, en ce début d’été. Cotonneux ! Incertain! On cherche désespérément un prévisionniste en chef sensé parler de  l’Elysée, on se bagarre à droite et à gauche et on n’entend plus que Marine, qui nous annonce de grosses tempêtes… 

Découvrir Narbonne, l’été ! Ma boulangerie…

 

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C’est une boulangerie de quartier comme on en trouvait autrefois. Sa vitrine parle pour elle : on devait y entendre des accents occitans. Ce qui n’est pas le cas d’Adelyne, qui vient de loin… Chez elle, l’accueil est empreint d’attention et de simplicité :  le client n’a pas d’âge, et son statut est son prénom. Comment fait elle ? Chaque matin, je me pose la question tout en admirant – le mot n’est pas trop fort – les pains de Gilou, son mari. Une variété de formes, et des croûtes, à les voir, qu’on entend sous la dent… Ah ces pains ! Les meilleurs de la ville assurément. Les amateurs ne s’y trompent pas : ils viennent d’un peu partout ; et leurs commentaires suffisent à convaincre le client de passage de venir les rejoindre. Hier matin, j’ai choisi un pain à la « peau » couleur de miel : il est fait avec de la farine de blé dur du Lauraguais. Un gâteau ! Tendre et moelleux, d’une cuisson parfaite. Il ne m’en restait plus qu’une petite moitié au terme de mon tour de ville quotidien. Cette boulangerie respire l’amour du  métier et du plaisir à l’offrir en partage. On y entre ainsi comme dans un rituel : avec la certitude d’y trouver, dans la « croûte » choisie, de la bonne oeuvre. En cela, Gilou et Adelyne ont le sens de l’amitié… Si le hasard, un jour, vous emmène du côté de la place de Verdun, à Narbonne, poussez donc la porte de ma petite boulangerie ! 

La Fornaria de la plaça, 42 Rue Francis Marcero 11100 Narbonne