Archives de l’auteur

Chronique du Comté de Narbonne.

Narbonne_panorama

Mon oncle !

Avant d’aller à la messe de minuit, qui ce soir aura lieu à sept heures et demi, je t’adresse ce petit mot vite écrit. Un peu d’humour ne nuira pas à cette soirée qui nous projette vers des temps un plus lumineux, n’est ce pas ? C’est la lecture du Tirelire de ce jour qui me l’a inspiré, si je puis dire sans offenser l’évêque du Comté. Et puis, nos sommités comtales narbonnaises sont de grands enfants, mon oncle ! Aussi, en ce jour de Noël, pluvieux et fort doux, je dépose à leurs pieds ces symboliques offrandes.

Au Comte Jacques Labatout, un costume définitivement infroissable et repassé, et des séances de gymnastique visuelle pour qu’il puisse enfin fixer ses interlocuteurs plutôt que de les obliger à le fuir sans arrêts. A Patrice Lemaillet, des pantalons moins serrés et un sourire moins crispé ; des promenades en barque et des rameurs assurés seront aussi du plus grand intérêt à son souhait d’un Comté qu’il veut oxygéner. A Patrick de la Natte, des cheveux implantés et une queue de cheval dignes du Don Quichotte qu’il fut et du Grand Officier du Cabinet qu’il est seront aussi du plus bel effet ; des nuages d’encens pour envelopper le comte et son palais , j’en suis sur, tout autant le raviraient. A Dédé Molly, deux ouvrages sans aucun doute lui conviendraient ; de « L’homme invisible » et des « Mémoires d’Outre Tombe », il devrait s’inspirer pour ne point finir avec Nouveau Narbonne profondément et définitivement enterré. A de la Brindille, une caisse d’herbe aux arômes chocolatés lui permettrait d’oublier son passé et du Marquisat de Cuxac en rêver sur un asiatique sofa enfumé aux motifs d’exotiques oiseaux colorés. A Bodorniou, un manuel de la « feinte de passe » et du « cadrage débordement » pour en politique  gagner et à la marquise de Fade la lecture du « Petit Prince » par Eric Tandrieu rewritée, leur donneraient à l’avenir sur un moelleux lit de roses l’occasion d’ éternellement s’embrasser. Enfin, mon oncle, à tous ceux que je n’ai pas cité, comme à mes lecteurs, je souhaite un bon Noël et de bonnes fêtes de fin d’année.

Je t’embrasse ! 

 

 

 

S’habituer au temps perdu.

 

 

 

louis-aragon.jpeg

 

 

Oui, le P.C.F a bien raison de célébrer le trentième anniversaire de la mort d’Aragon. Et puisque nous sommes encore vivants ( je n’ai pourtant pas passé la nuit à Bugarach! ), ceci, pour « passer le temps » :

« Je me sens toujours un peu le veilleur d’on ne sait quoi, quelle ville, quel danger, je demeure aux aguets de quelque chose qui ne survient pas, ou plus exactement qui ne survient pas encore. Peu à peu, je m’habitue au temps perdu, c’est là un sentiment que je n’imaginais pas, me semble-t-il, hier même. Je me laisse aller des journées entières, comme un rameur qui s’est couché dans sa barque, et renonce à l’effort de remonter le courant. »

Et pour inciter à la relecture de cet immense écrivain, ces textes de contemporains publiés dans le Figaro Littéraire: textes.

Chronique du Comté de Narbonne.

narbonne4

Mercredi 19 décembre de l’an 2012

Bonjour mon oncle !

En avril  ( ce n’était pas le premier ! ) , c’est un patelin père Noël que les Français choisirent pour gouverner ce pays ; ils découvrent en décembre ( ce n’est pas encore le 25 !) un papelardesque Père Fouettard. De Gouda voulait faussement réenchanter leurs rêves pour bourrer réellement les urnes, il leur serre désormais la ceinture pour emplir hardiment ses caisses . La fin du monde « bienheureux et sans efforts pour tous » qu’il promettait , a bien eu lieu, mon oncle ! La prédiction des Mayas est donc  confirmée et de facétieux gazetiers annoncent déjà, à Bugarach, de François, la prochaine arrivée. Y seraient officiellement célébrer le vote du pacte budgétaire Tarkoly-Tankel, l’instauration de taxes prétendument  sociales, la poursuite de l’éradication de bidonvilles Roms, la fermeture des fours de Florange… et autres diverses « catastrophes » que son prédécesseur « ordonnait et que la meute médiatique stipendiait. Cette façon de faire le contraire de ce qui avait été promis, à la manière de l’antique sieur du Mollet, ne pourrait être glorifiée ailleurs que dans ces Terres d’Aude où vivent pépèrement d’innombrables « têtes plates » surabondamment administrées, si j’en crois les nouvellistes autorisés. Nous serions en effet les champions du royaume quant au nombre de fonctionnaires par sujet, mon oncle ! des fonctionnaires de surcroît majoritairement rosiens, alors que nous détenons le record du nombre d’habitants dispensés de capitations pourtant nécessaires à leur entretien. Mais comment donc est ce possible ? Une étrange situation qui n’est d’ailleurs pas sans me rappeler celle que me décrivit tantôt ton ami sicilien Fanfani. Ici aussi, en effet, les comtes et les marquis ont pour spécialité d’aller chercher des subsides dans d’autres bourses et de recruter une pléthorique domesticité. Des gardiens de château aux aides de camp, nombre de familles et de clans en présentent, qui savent, le moment venu, en remercier leurs généreux commanditaires. Bugarach, te disais-je, est donc assiégé par des armées gazetières pour, à la fin du monde, la vraie, assister : et ce au désespoir de son premier consul qui, aujourd’hui, parle  « d’insupportable utopie ». Il regrette que la presse jamais n’évoque les merveilles de son microscopique comté en citant pêle-mêle ses orchidées et son « petit batracien exceptionnel qui vit ici grâce à l’excellente qualité de son eau ». Comme notre roi de Gouda, après une intense campagne de mystification, le voilà revenu à de triviales préoccupations domestiques dans un environnement tout aussi fragile pour sa grenouille, qu’il l’est pour l’ensemble du royaume, ses fabriques et ses sujets. Mais pour divertir le bon peuple, l’enfumer et lui faire oublier toutes les promesses prodiguées, on tente de fixer ses idées sur le mariage pour tous, quelle que soit sa sexualité. Cette affaire serait ainsi le marqueur du parti du progrès et de l’humanité !!! Mais je ne suis pas sur que ce soit suffisant pour anesthésier ce qui reste de bon sens dans les villes et les comtés.

Je ne commenterai pas tes remarques sur Couillon et Flippé, mon oncle. Comme toi je les trouve pathétiques et ridicules, et crains fort qu’ils ne soient définitivement « cramés », comme subtilement le chante Gainot. Encore que l’époque brûle vite le temps et la mémoire. Dans deux ans, qui se souviendra de cette pitoyable tartarinade ? Ah! ceci aussi pour satisfaire ta curiosité sur la vie dans ton cher Comté de Narbonne. Hier, le Tirelire en  faisait sa une! Une dame, qui travaillait à la communication  du sieur Lemonyais, relate, dans une longue lettre reproduite par cette gazette, comment, par le sieur Labatout, elle a été licenciée. Sa lettre est précise et argumentée quant aux moyens qui auraient été utilisés. On ne peut que se désoler, mon oncle, qu’on puisse arriver à ce genre d’extrémités. En toute situation, il convient de sauvegarder la dignité des personnes ; et l’élégance et la courtoisie devraient toujours présider aux relations humaines, surtout quand un conflit vient en perturber le cours. Que cela soit difficile, j’en conviens ! Il m’arrive, sans doute, malgré l’extrême attention que j’apporte aux mots, de manquer moi aussi à ce devoir que j’exige d’autrui. Voilà pourquoi je ne m’offusque jamais des précieuses, et parfois blessantes, observations qui me sont faites à ce sujet. Pour le jour de Noël, mon ami Jacques a préparé un joli conte dédié à ses petits enfants. Loin de ce monde, c’est de sa vérité dont il parle, point de sa fin. Je te l’enverrai par le prochain courrier. Il est tard à présent! Je t’embrasse, mon oncle ! 

Serais je homophobe?

 

manifestation_mariage_pour_tous_paris_8283_north_584x0.jpegL’homosexualité est dans la nature, soit ! De même que la filiation passe par la rencontre ( litote ) entre deux sexes. Quand la panne advient chez des couples stériles, il est permis de recourir à l’adoption ou à la PMA. Procédure et technique qui ne peuvent être invoquées dans les couples homosexuels que par l’aversion ou l’allergie pour l’autre sexe. Avec pour conséquence, si elles devaient être permises, l’instrumentalisation et la marchandisation d’êtres humains réduits aux rôles d’utérus de location et de pompes à sperme. Le dire et s’inquiéter des conséquences tant d’un point de vue moral et anthropologique, que sur le devenir des enfants qui en sont l’enjeu, seraient la preuve, si j’en crois les médias et les associations d’homosexuels, d’un esprit réactionnaire qui cacherait mal son homophobie.. He bien ! soit, j’assume ces procès en diabolisation ! Mais je le dis tout net : j’en ai ras le bol de cette arrogance et de ce déferlement d’agressivité ; et n’ai pas l’intention d’abdiquer ma liberté de conscience ni mon autonomie de jugement.

Ainsi va la confrontation d’idée dans ce pays où la tolérance et la vertu règnent. Paraît-il !