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Le tribunal de la conscience.

 

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Mes pages: Celle ci, de Rémy de Gourmont

 

Ref: Sixtine roman de la vie cérébrale (French Edition) (Remy de Gourmont)- Surlignement Emplac. 919-22  | ajouté : jeudi 23 février 2012 07 h 01 GMT+00:00

 

« Le tribunal fameux, le tribunal de la conscience, avec l’égoïsme pour président et les vices pour assesseurs, n’est-ce pas? Et lui aussi jugeait: au mépris de toute raison, il pesait l’impondérable et sondait l’impénétrable, c’est-à-dire la pensée d’autrui, sans réfléchir que l’on ne peut rien connaître en dehors de soi et que juger les hommes, en somme, c’est juger l’idée qu’on a des hommes. »

Au risque de la stigmatisation!

 

 

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Au risque de la stigmatisation, qui, instrumentalisée pour de coupables raisons politiciennes ou de lâches postures « morales », cet article d’ Abdennour Bidar paru dans le Monde du 23 Mars, reproduit ici, in extenso.De quoi penser! A l’inverse des réactions d’un BHL ou de certains médias, toujours prêts à désigner à la vindicte publique le bouc émissaire de son choix (voir l’article de Dominique Jamet).Cette chronique aussi de Brice Couturier sur France Culture… 

 

« Depuis que le tueur de Toulouse et Montauban a été identifié comme « salafiste djihadiste », c’est-à-dire comme fondamentaliste islamiste, le discours des dignitaires de l’islam de France a été de prévenir tout « amalgame » entre cette radicalité d’un individu et la « communauté » pacifique des musulmans de France. Cet appel au jugement différencié est nécessaire lors d’un événement comme celui-ci, parce qu’il suscite une vague d’émotion et d’indignation si puissante qu’elle risque d’abolir, dans un certain nombre d’esprits fragiles, toute capacité rationnelle à distinguer entre islam et islamisme, islam et violence, etc. Les dignitaires qui se sont exprimés ont donc assumé là une responsabilité indispensable pour la paix sociale, et nous pouvons espérer que leur parole contribue à éviter une aggravation de la défiance et des stigmatisations dont les musulmans de France restent souvent victimes.

Mais tout le mérite de cette réaction immédiate, responsable et nécessaire, ne suffit pas à éluder une question plus grave. La religion islam dans son ensemble peut-elle être dédouanée de ce type d’action radicale ? Autrement dit, quelle que soit la distance considérable et infranchissable qui sépare ce tueur fou de la masse des musulmans, pacifiques et tolérants, n’y a-t-il pas tout de même dans ce geste l’expression extrême d’une maladie de l’islam lui-même ?

Depuis des années, j’analyse dans mes travaux ce que j’ai désigné à plusieurs reprises comme une dégénérescence multiforme de cette religion : ritualisme, formalisme, dogmatisme, sexisme, antisémitisme, intolérance, inculture ou « sous-culture » religieuse sont des maux qui la gangrènent. Cette médiocrité profonde dans laquelle sombre l’islam s’observe certes à des degrés très divers selon les individus, de telle sorte qu’il se trouve toujours des musulmans moralement, socialement, spirituellement éclairés par leur foi, et de sorte aussi qu’on ne peut pas dire que « l’islam est par essence intolérant » ni que « les musulmans sont antisémites ». Ce sont là des essentialisations et des généralités fausses, dont certains usent pour propager l’islamophobie. Néanmoins, tous ces maux que je viens d’énumérer altèrent la santé de la culture islamique, en France et ailleurs.

Il s’agirait par conséquent, pour l’islam, d’avoir dans des circonstances pareilles un courage tout à fait particulier : celui de reconnaître que ce type de geste, tout en étant étranger à sa spiritualité et à sa culture, est pourtant le symptôme le plus grave, le plus exceptionnel, de la profonde crise que celles-ci traversent. Mais qui aura ce courage ? Qui en prendra le risque ? Comme je l’ai souligné aussi à de très nombreuses reprises, la culture islamique est depuis plusieurs siècles enfermée dans ses certitudes, enfermée dans la conviction mortifère de sa « vérité ». Elle est incapable d’autocritique. Elle considère de façon paranoïaque que toute remise en cause de ses dogmes est un sacrilège. Coran, Prophète, ramadan, halal, etc. : même chez des individus éduqués, cultivés, par ailleurs prêts au dialogue sur tout le reste, la moindre tentative de remise en cause sur ces totems de l’islam se heurte à une fin de non-recevoir. La plupart des consciences musulmanes se refusent et refusent encore à quiconque le droit de discuter ce qu’une tradition figée dans un sacré intouchable a institué depuis des millénaires : des rites, des principes, des moeurs qui pourtant ne correspondent plus du tout aux besoins spirituels du temps présent… et dont les musulmans ne se rendent pas compte eux-mêmes, le plus souvent, à quel point leur revendication a changé de nature parce qu’elle se fait au nom de valeurs tout à fait profanes (droit à la différence, tolérance, liberté de conscience).

Comment s’étonner que dans ce climat général de civilisation, figé et schizophrène, quelques esprits malades transforment et radicalisent cette fermeture collective en fanatisme meurtrier ? On dit d’un tel fanatisme de quelques-uns que « c’est l’arbre qui cache la forêt d’un islam pacifique ». Mais quel est l’état réel de la forêt dans laquelle un tel arbre peut prendre racine ? Une culture saine et une véritable éducation spirituelle auraient-elles pu accoucher d’un tel monstre ? Certains musulmans ont l’intuition que ce type de question a été trop longtemps ajourné. La conscience commence à se faire jour chez eux qu’il deviendra toujours plus difficile de vouloir déresponsabiliser l’islam de ses fanatiques, et de faire comme s’il suffisait d’en appeler à distinguer islam et islamisme radical. Mais il doit devenir évident pour beaucoup plus de musulmans encore que désormais les racines de l’arbre du mal sont trop enfoncées et trop nombreuses dans cette culture religieuse pour que celle-ci persiste à croire qu’elle peut se contenter de dénoncer ses brebis galeuses.

L’islam doit accepter le principe de sa complète refondation, ou sans doute même de son intégration à un humanisme plus vaste qui le conduise à dépasser enfin ses propres frontières et son propre horizon. Mais acceptera-t-il de mourir ainsi pour que renaisse de son héritage une nouvelle forme de vie spirituelle ? Et où chercher l’inspiration de ce dépassement ? En tant que spécialiste des pensées les plus profondes de l’islam, ces pensées philosophiques et mystiques d’Averroès (1126-1198) et d’Ibn Arabi (1165-1241), je vois à quel point leur sagesse a été perdue – la plupart des musulmans ne connaissent même pas leurs noms. Il ne s’agit pourtant pas de les ressusciter, ni de les répéter. Il est bien trop tard pour cela. Il s’agit de trouver leur équivalent pour notre temps. A cet égard, il ne suffit donc même pas d’être prêt à admettre enfin qu’il y a une « maladie générale de l’islam », et qu’il faudrait revenir à ces sagesses du passé.

Le défi est beaucoup plus important. Il faut que l’islam arrive à cette lucidité tout à fait nouvelle de comprendre qu’il doit se réinventer une culture spirituelle sur les décombres du matériau mort de ses traditions. Mais, autre difficulté redoutable, il ne pourra pas le faire seul et pour lui seul : rien ne servirait aujourd’hui de vouloir instituer un « humanisme islamique » à côté d’un « humanisme occidental » ou d’un « humanisme bouddhiste ». Si demain le XXIe siècle est spirituel, ce ne sera pas de façon séparée entre les différentes religions et visions du monde, mais sur la base d’une foi commune en l’homme. A trouver ensemble. »

Abdennour Bidar, professeur de philosophie à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes)

 

Chronique du comté de Narbonne.

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Le Comté est dans la plus grande confusion politique, mon oncle ! Ce disant, je ne force pas le trait pour le seul plaisir d’en tirer le profit esthétique de ces lettres ou pour celui de conforter ton jugement sur les maîtres de ces lieux en particulier et de l’humanité en général. Fais moi la grâce de ne point vouloir flatter ton esprit au préjudice de la vérité, certes toujours relative ; mais, en l’occurrence entée sur des faits d’une incontestable réalité. Et si je goûte le léger scepticisme d’un Montaigne, comme tu me l’appris lors de savantes et affectueuses veillées estivales dans ton accueillant manoir, je n’irai pas jusqu’à nier le témoignage ordinaire des sens et des forces de la raison pour y parvenir ; même si l’absurde et constante folie des hommes m’entraîne plus souvent que je ne le souhaiterais à pyrrhoniser.

Pour te donner une idée du chambardement produit par la déclaration de guerre du Petit Prince de Gruissan au Comte de Labatout, à sa favorite désignée pour lui succéder à la Cour du Roi et à l’ensemble des seigneurs du parti de la rose en terres narbonnaises, il suffit que je te rapporte ici les propos tenus, et rapportés par les gazettes locales, il y a environ une décade, par le sieur Alain de Pareo.

Dans ma première lettre, je te  rapportais que cet ancien économe du palais avait été répudié par son maître et tentait d’oublier sa déconvenue dans les nuages tabagiques de l’étrange tribu de fumeurs de Havane présidée par l’ancien gouverneur du Roi, le sieur de la Brindille. Une sérieuse compagnie, de vêture et de statut, où ripaillent, fument et ragotent notaires, bâtisseurs de maisons, gens de robes, marchands de carosses, meuniers et taverniers représentant l’ensemble de la constellation politique et petite bourgeoise du Comté; mais qu’unissent  un goût et un intérêt certains pour les jeux de pouvoirs et les conflits d’influence. Je pensais donc, qu’envoyé dans un placard, somme toute bien douillet du Grand Comté, si j’en crois ce bavard amateur de cigares, toujours bien intentionné envers ses semblables, rencontré l’autre jour; je pensais donc, disais-je, que notre homme, en attendant des jours meilleurs, apprécierait de savourer quelques temps la narcissique compagnie de cette vénérable et grassouillette tribu. Eh bien, non ! Ne vient-il pas de déclarer aux gazettes locales son soutien à cet ambitieux Bodorniou, Prince de Gruissan, pressé, lui, de s’asseoir dans le moelleux fauteuil du Parlement du Roi réservé, par Madame Bobrie de Lille, à la Marquise de Fabre ! Admire cette saillie, mon oncle, sa féroce hypocrisie, les confusions qu’on feint d’y faire et les fausses justifications qu’on y fournit : « Je ne veux surtout pas nuire à sa stratégie, à la campagne qu’il met en place, en générant du désordre, mais il est clair que Bodorniou a plus que mon soutien ». Un vrai coup de poignard  dans le dos de Labatout ! à qui pourtant il doit tant et tout : les honneurs, sa solde et son statut. Si le temps n’est malheureusement plus, mon oncle, où les obligations de décence, de loyauté et de réserve présidaient à la tenue de lourdes charges administratives à la Cour ou au Comté , il est tout aussi vrai cependant que  le Duc de Lamonyais n’aurait jamais permis de son maître du palais Lemaillet, qui avait, lui, le souci de l’autonomie des  » ordres « , qu’il portât une atteinte aussi grave à son autorité et à son honneur ; la sanction eût été immédiate et sans appel. Ainsi, vois tu, le Comte ne gouverne pas, ses intendants combinent, ses anciens amis conspirent et ses alliés, en alarmes, doutent. Et, de surcroît, si Dieu, qui gouverne l’univers, a donné à de certains hommes plus de lumières, à d’autres plus de puissance, comme semble le penser ton vieil ami Montesquieu, son rayonnement n’a toujours pas atteint le Comté de Narbonne ; pour le plus grand profit de celui venu porter le désordre dans l’armée de ses anciens amis du parti de la « rose ». Des feux de joie illuminent ce soir la tour de Barberousse , mon oncle! Demain, ce seront peut-être des bûchers…

J’ai à portée de plume cet ouvrage de ce génial jésuite de Gracian, qui enseignait aux rois l’art de conduire les hommes : « L’homme de cour ». Voici ce qu’il nous dit, et qui vaut pour tous les temps (page 85) : « Que toutes tes actions soient, sinon d’un roi, du moins dignes d’un roi, à proportion de ton état : c’est-à- dire procède royalement, autant que ta fortune te le peut permettre…»

Je t’en ferai porter un exemplaire par la prochaine diligence. Tu en admireras le style comme l’esprit. Un chef d’œuvre !

Ton fidèle et dévoué neveu.

Chronique du comté de Narbonne.

 

 

 

Le printemps est en avance, mon oncle ! Les premiers verdets batifolent dans le  cyprès qui égaye ma fenêtre ; les fidèles tourterelles s’affairent à leurs nids, brindilles au bec, et les facétieux rouges-queues pépient de bonheur. La nature opère enfin sa grande métamorphose: la sève fermente et se développe ; elle colore de vert pâle branches et rameaux. Ton ami Patrick de la Natte, m’est finalement apparu lui aussi! Imperméable au changement de rythme et de couleur des saisons, rien n’a changé dans sa vêture quelconque , qu’il porte près du corps à la manière d’un spadassin ; ce qui rehausse sa longue et raide silhouette et flatte sa petite queue de cheval catoganée. C’est donc au théâtre que je le vis ce tantôt. L’air abrupt, il feuilletait un prétentieux et fort couteux dossier de propagande destiné aux « nouveaux narbonnais ». Le premier conçu et supervisé par ce chevalier de l’info, expert, comme tu le sais, en embouteillages et enfumages de toutes sortes. De son art d’illusionniste, notre ami le duc de Lamonyais garde encore le souvenir amer d’une Cité paralysée par des armées de carrosses, qui, le lendemain de son départ pour d’autres cieux journalistiques, retrouvait par miracle la fluidité de sa circulation! Posé au premier rang, Patrick de la Natte, faisait face au Comte de Labatout et à toute sa cour assise et serrée derrière lui comme harengs en caque. Une masse compacte, dans ce style écrasant qu’affectionnent ces tsars qui se veulent de toutes les Russies quand le notre se réjouirait plus modestement que sa petite ville fut enfin grande. A la même heure, le Prince de Gruissan fourbissait ses armes, fermement décidé à occire une bonne foi pour toutes, son « ami » le Comte de Labatout et sa favorite la Marquise de Fabre. « Jamais ces faux amis ne deviendraient nos maîtres ; Et je les ferais tous sauter par les fenêtres », se répète-il tous les matins en récitant son bon vieux Destouches devant sa complaisante psyché. Son ancien parti de la « rose », aurait bien tort de le négliger. N’est-il pas le fidèle argentier du nouveau Roi de Septimanie, le Marquis du Bouquin, porteur de rose officiel lui, certes, mais du genre tournesol ! Ainsi posté et assis sur la précieuse cassette du Royaume de Septimanie, le Prince (dit le petit) de Gruissan peut l’ouvrir et la fermer à sa guise, et avec « dividendes », sur le Comté de Narbonne. J’en veux pour preuve un « petit meurtre entre amis » que nos gazetiers locaux ont passé sous silence : ils sont trop occupés à ne pas dépasser les frontières d’une bienveillance intéressée. Au fait, t’ai je dit que la gente dame du premier assistant du comte de Labatout tenait plume à « Tirelire » et que travaillait aux écritures d’un bureau du Château le fils d’un nouvelliste du « Dépendant »? Ce qui, tu en conviendras, borne assurément  la liberté d’informer. Mais plutôt que de gloser sur ces connivences de cours et de jardins, qui rendent fastidieuses la lecture de leurs insignifiants papiers quotidiens, je m’en vais te narrer un prompt et fort édifiant homicide « symbolique » qui hante encore les placards du comte de Labatout. Un comte, qui, de l’aveu même de ses propres conseillers, n’est pas un aigle de perspicacité; ses épaisses lunettes de la dernière mode, qui lui vont comme un béret basque sur le crâne pelé d’un évêque, ajoutant de surcroît à son regard sans éclat cet air vague et confus dont souffrent les esprits distraits. Si distrait, notre Comte, qu’il crut bon, autrefois, de recruter l’ancien mercenaire en chef de feu Gorge Raîche, pour diriger son cabinet. Un nommé Déric de Bord que le nouveau roi de Septimanie, le Marquis du Bouquin, ne peut voir en peinture et en pied sans manger sa perruque. Perruque, plumet, chapeau et rosette, que le Prince de Gruissan, en fidèle allié du Marquis du Bouquin, s’est empressé de faire avaler à Labatout en lui demandant la tête et le reste de ce vulgaire et insolent mercenaire. De cette « décapitation » dépendait une pluie d’abondance ou une raréfaction  organisée de subventions du Royaume de Septimanie au Comté de Narbonne. Ce fut fait. Promptement ! Une exécution sans remords, qui colore du « sang » de la victime le cynisme de cette profession de foi prononcée par le sieur Bodorniou un soir d’ivresse et de grand barnum médiatique : « Parce que le monde change et que notre conception de la politique doit changer. Parce que nous croyons qu’il est possible de concilier éthique et politique… ». Une conciliation de l’éthique et de la politique dont se daubait son ancien maître, Gorge Raîche, et qu’ incarne son nouveau souverain, le sieur du Bouquin, en traînant derrière lui la cape d’infamie d’une condamnation à de la prison avec sursis pour délit de favoritisme…

Ton ami, le Grand Duc, mon oncle, celui dont tu ne cesses de louer la grandeur, note, dans ses maximes, que « la plupart des hommes ont , comme les plantes, des propriétés cachées que le hasard fait découvrir. » Malheureusement, je constate qu’en ces terres narbonnaises le hasard se fait rare et semble réserver sa grâce à d’autres esprits que ceux qui présentement nous gouvernent. A moins que leurs propriétés cachées ne lui soient irrémédiablement inaccessibles ; ce qui revient au même et nous garantit, hélas !, un avenir d’une écrasante médiocrité. Reste à espérer de la Providence qu’elle en détourne le cours, elle qui prit plaisir à bronzer les hommes aux Grandes Indes, comme le fait ironiquement remarquer ce Monsieur Voltaire. Prions, mon Oncle. Prions !

Ton dévoué neveu. 

 

La force de l’hypocrisie sociale.

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Mes pages: 

Toujours! quotidiennement, et toujours avec le même étonnement et le même plaisir, ce cher Gustave.

* Correspondance, 4e série. 1854-1861 (French Edition) (Gustave Flaubert)- Surlignement Emplac. 2229-30 

 » Quelle force que l’hypocrisie sociale ! Par le temps qui court, tout portrait devient une satire et l’histoire est une accusation. »

* Correspondance, 4e série. 1854-1861 (French Edition) (Gustave Flaubert) – Surlignement Emplac. 2305-10  

  » Vous ne vous imaginez pas les infamies qui règnent et ce qu’est maintenant la petite presse. Tout cela du reste est fort légitime, car le public se trouve à la hauteur de toutes les canailleries dont on le régale. Mais ce qui m’attriste profondément, c’est la bêtise générale. L’Océan n’est pas plus profond ni plus large. Il faut avoir une fière santé morale, je vous assure, pour vivre à Paris, maintenant. Qu’importe, après tout  ! Il faut fermer sa porte et ses fenêtres, se ratatiner sur soi, comme un hérisson, allumer dans sa cheminée un large feu, puisqu’il fait froid, évoquer dans son coeur une grande idée (souvenir ou rêve) et remercier Dieu quand elle arrive. »

* Correspondance, 4e série. 1854-1861 (French Edition) (Gustave Flaubert) – Surlignement Emplac. 2312-13  

 » On dit que le présent est trop rapide.   Je trouve, moi, que c’est le passé qui nous dévore. «