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Les  » dieux  » ont toujours soif!

 

 

Noté en Novembre sur ma Kindle, mais toujours à méditer, surtout par les temps qui courent. Faut-il redire, ici, l’importance de cet auteur injustement oublié. Et de cet oeuvre en particulier. Une description et une analyse  » à l’os  » de l’esprit dogmatique.

 

Les Dieux ont soif (French Edition) (Anatole France)

– Surlignement Emplac. 1601-6  | ajouté : dimanche 27 novembre 2011 07 h 25 GMT+01:00

 

 » Maintenant, à la voix du sage, il découvrait des vérités plus hautes et plus pures; il concevait une métaphysique révolutionnaire, qui élevait son esprit au-dessus des grossières contingences, à l’abri des erreurs des sens, dans la région des certitudes absolues. Les choses sont par elles-mêmes mélangées et pleines de confusion; la complexité des faits est telle qu’on s’y perd. Robespierre les lui simplifiait, lui présentait le bien et le mal en des formules simples et claires. Fédéralisme, indivisibilité: dans l’unité et l’indivisibilité était le salut; dans le fédéralisme, la damnation. Gamelin goûtait la joie profonde d’un croyant qui sait le mot qui sauve et le mot qui perd. « 

Lisez pour vivre!

  images  

 

Mes lectures: encore et toujours la correspondance de Flaubert...

L’humanité maintenant est exactement comme vous. Le sang du moyen âge palpite encore dans ses veines et elle aspire le grand vent des siècles futurs, qui ne lui apporte que des tempêtes. Et tout cela, parce qu’on veut une solution . Oh  ! orgueil humain. Une solution  ! Le but, la cause  ! Mais nous serions Dieu, si nous tenions la cause, et à mesure que nous irions, elle se reculera indéfiniment, parce que notre horizon s’élargira. Plus les télescopes seront parfaits et plus les étoiles seront nombreuses. Nous sommes condamnés à rouler dans les ténèbres et dans les larmes.

La vie est un éternel problème, l’histoire aussi.

Mes lectures: toujours Flaubert, cet extrait de sa correspondance…

 

« Je prends un exemple : vous vous préoccupez beaucoup des injustices de ce monde, de socialisme et de politique.   Soit. Eh ! bien, lisez d’abord tous ceux qui ont eu les mêmes aspirations que vous. Fouillez les utopistes et les rêveurs secs. – Et puis, avant de vous permettre une opinion définitive, il vous faudra étudier une science assez nouvelle, dont on parle beaucoup et que l’on cultive peu, je veux dire l’économie politique. Vous serez tout étonnée de vous voir changer d’avis, de jour en jour, comme on change de chemise. N’importe, le scepticisme n’aura rien d’amer, car vous serez comme à la comédie de l’humanité et il vous semblera que l’histoire a passé sur le monde pour vous seule.Les gens légers, bornés, les esprits présomptueux et enthousiastes veulent en toute chose une conclusion ; ils cherchent le but de la vie et la dimension de l’infini. Ils prennent dans leur pauvre petite main une poignée de sable et ils disent à l’Océan : «Je vais compter les grains de tes rivages.» Mais comme les grains leur coulent entre les doigts et que le calcul est long, ils trépignent et ils pleurent. Savez-vous ce qu’il faut faire sur la grève ?   Il faut s’agenouiller ou se promener. Promenez-vous.   Aucun grand génie n’a conclu et aucun grand livre ne conclut, parce que l’humanité elle-même est toujours en marche et qu’elle ne conclut pas.   Homère ne conclut pas, ni Shakespeare, ni Goethe, ni la Bible elle-même. Aussi ce mot fort à la mode, le Problème social, me révolte profondément. Le jour où il sera trouvé, ce sera le dernier de la planète. La vie est un éternel problème, et l’histoire aussi, et tout. Il s’ajoute sans cesse des chiffres à l’addition. D’une roue qui tourne, comment pouvez-vous compter les rayons ? »

Correspondance, 4e série. 1854-1861 (French Edition) (Gustave Flaubert)  Surlignement Emplact. 2521- sur ma Kindle

La lumière compromise!

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Mes pages :

Paul Valéry — Regards sur le monde actuel, page 123 de cette édition électronique. Texte daté de 1939

«Parmi tant de progrès accomplis, il n’en est pas de plus étonnant que celui qu’a fait la lumière. Elle n’était, il y a peu d’années, qu’un événement pour les yeux. Elle pouvait être ou ne pas être. Elle s’étendait dans l’espace où elle rencontrait une matière qui la modifiait plus ou moins, mais qui lui demeurait étrangère. La voici devenue la première énigme du monde. Sa vitesse exprime et limite quelque chose d’essentiel à l’univers. On pense qu’elle pèse. L’étude de son rayonnement ruine les idées que nous avions d’un espace vide et d’un temps pur. Elle offre avec la matière des ressemblances et des différences mystérieusement groupées. Enfin cette même lumière, qui était le symbole ordinaire d’une connaissance pleine, distincte et parfaite, se trouve engagée dans une manière de scandale intellectuel. Elle est compromise, avec la matière sa complice, dans le procès qu’intente le discontinu au continu, la probabilité aux images, les unités aux grands nombres, l’analyse à la synthèse, le réel caché à l’intelligence qui le traque et pour tout dire, l’inintelligible à l’intelligible. La science trouverait ici son point critique. Mais l’affaire s’arrangera.» 

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