Archives de l’auteur

Silence!

 

 

Une catastrophe qui me laisse encore sans voix. Un peuple qui souffre dans la dignité. L’apocalypse nucléaire surgissant comme un cheval fou dans nos salons. Des images de fin du monde. Et des images d’hommes et de femmes aussi affrontant des dictatures. A mains nues. Une aubaine pour des potentats embusqués : ils tuent. Sans scrupules. Cependant qu’en France, on glose sur DSK et les « cantonales ». Dérisoire, pathétiquement dérisoire. Ce matin, un vague sentiment de honte m’envahit. Silence !

A Nantes, il ne pleut pas toujours!

   

A Nantes, trois des six salariées de l’espace Simone-de-Beauvoir ont fait grève hier, à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes. Leurs raisons : leur employeur, une association de militantes féministes, «n’applique pas en interne les valeurs qu’elle défend à l’extérieur». Temps partiel «subi» et salaires insuffisants, notamment.

Du côté de la direction, Michèle Frangeul, la présidente de l’espace Simone-de-Beauvoir, financé à 80 % par la mairie, rétorque : «Cela revient à dévoyer le sens de cette journée, où l’on défend les droits universels des femmes.»

 

En d’autres termes, «mettez nos valeurs sous le paillasson et défendez les chez les autres». La version nantaise du célèbre slogan sartrien : «l’existentialisme est un humanisme». Et un exemple philosophique de la «mauvaise foi» si brillamment exposé par Jean Paul dans son célébrissime texte, le «garçon de café».

 

A Nantes, il ne pleut pas toujours. On se lâche parfois…Et une petite lueur de «vérité» éclaire les âmes…

Lundi noir pour  » Jeudi Noir « .

 

The sun sets on the coast at Gruissan, Narbonne, France 

Lundi 21 février, « Jeudi Noir » tentait d’occuper à l’heure du déjeuner un immeuble appartenant à l’Etat gabonais, 51, rue de l’Université. Ce qui ne manque pas d’humour, mais aurait tout aussi pu virer au lynchage médiatique. Par les temps qui courent, il convient en effet d’être attentif au choix des cibles et des mots. Enfin ! Pour en revenir à cet « acte citoyen » d’étudiants mal-logés (c’est la clientèle de « Jeudi Noir »), le plus drôle est leur profil. On y trouve l’assistant parlementaire de Noël Mamère, qui sans doute passait là par hasard, accompagné de trois chargés de mission au Conseil Régional d’Ile de France, des voisins de la  rue Barbet de Jouy, et des directeurs de cabinet d’Europe Ecologie et du groupe Front de Gauche au Conseil Régional d’Ile-de-France. Quant aux journalistes d’Alternatives Economiques et trois autres pigistes, ils étaient là, ben voyons, voyons voir, pour couvrir  l’évènement dont ils étaient les acteurs…Ce qui ne manque pas d’esprit de manipulation et leur garantit une belle carrière dans les médias nationaux. Nos fonctionnaires territoriaux ayant fait la preuve, eux, de la haute conception qu’ils se faisaient du service public. Sans commentaires…

Mais jusqu’où iront-ils?

Quatremer


Trouvé ceci dans l’excellent blog « Les coulisses de Bruxelles » de Jean Quatremer : «Toute honte bue, les conservateurs et les socialistes du Parlement européen, qui détiennent la majorité absolue à eux deux, ont voté aujourd’hui, en commission des budgets, une augmentation de 1500 euros de l’enveloppe mensuelle destinée à payer leurs assistants, enveloppe qui se monte déjà à 19.709 euros par mois. »

Qu’est ce que l’opinion commune?

 

 

 

 

Un extrait de la préface de Marie de Gournay sur les « Essais » de Michel de  Montaigne

  

   Lectures : Celle de ce matin ! Après mon café serré…

 

 

   « C’est au fond une sorte d’injure que d’être adulé par ceux à qui vous ne voudriez pas ressembler… Qu’est-ce donc que l’opinion commune? Ce que nulle personne sensée ne voudrait dire ni croire. L’intelligence? le contrepied de l’opinion commune. Et pour bien vivre, il faut certainement fuir aussi bien l’exemple et le gout de l’époque que suivre la Philosophie et la Théologie. Il ne faut entrer chez le peuple que pour le plaisir d’en sortir. Et la vulgarité s’étend au point qu’il y a dans la société moins de gens distingués que de Princes.  Tu devines déjà, lecteur, que je veux me plaindre de l’accueil bien froid qui fut fait aux « Essais ». Et tu penses peut-être avoir à me reprocher mon acrimonie, dans la mesure ou leur auteur lui-même dit que l’approbation publique l’encouragea  à développer son livre. Certes, si nous étions de ceux qui croient que la plus insigne des vertus est de se méconnaître soi-même, je dirais qu’il a pensé, pour se faire réputation d’humilité, que la renommée de ce livre suffisait à son mérite. Mais il n’est rien que nous ne haïssions comme cette antique Lamia, aveugle chez elle et clairvoyante ailleurs ; et comme nous savons que celui qui ne se connaît pas bien ne peut bien se faire valoir, je te dirai, lecteur, que cette faveur publique dont il parle n’est pas celle qu’il pensait qu’on lui devait : il pensait qu’une tout autre, plus complète et plus parfaite lui était due, mais pensait d’autant moins l’obtenir. »